au sommaire
Si le pétrole est aujourd'hui au cœur de notre production et de notre consommation, il n'a pas toujours été aussi omniprésent. Depuis sa découverte il est utilisé abondamment, pourtant il est dans notre intérêt de considérer les autres sources de carbone que nous offre la nature. Intéressons-nous brièvement à l'histoire du pétrole pour aborder l'avenir de l'énergie.
La plateforme pétrolière représente l'industrie du pétrole, huile découverte au milieu du XIXe siècle. © Norsk olje og gass CC BY-SA 2.0
Petite histoire du pétrole
C'est au milieu du XIXe siècle qu'a été découvert le pétrole, cette huile provenant de la décomposition sédimentaire de composés organiques. Nous avons très vite su extraire cette source de carbone fossilefossile, la transporter, la raffiner et, outre le fait de l'utiliser comme principale source d'énergie pour nos transports, nous savons la transformer en une quasi-infinité de molécules simples, briques élémentaires de molécules de plus en plus élaborées.
Cela a été possible grâce aux progrès considérables de la recherche en synthèse chimique vers le milieu du XXe siècle, pour produire ce qui contribue à notre bien-être quotidien : vêtements, véhicules, habitats, emballages, produits d'entretien, cosmétiques, sans oublier les médicaments, véritable révolution du siècle dernier. Aujourd'hui, les ressources en pétrole se tarissent, le prix du baril atteint des records sans précédent, tandis que les problèmes environnementaux et climatiques nous alarment de jour en jour. Nous ne pourrons plus compter bien longtemps sur le pétrole.
D'après notre consommation actuelle de pétrole, on estime que ce combustible fossile sera encore disponible pour 40 ans. L'or noir devient de plus en plus rare, cher et difficile à extraire. Dans cette interview, François Moisan, directeur exécutif de la stratégie et de la recherche de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), nous propose des solutions alternatives. © Futura-Sciences
La nature, source de carbone
Mais la nature regorge de bien d'autres sources de carbone, en particulier le monde végétal. Ainsi les arbresarbres, les céréalescéréales, les plantes et les alguesalgues sont des sources abondantes de molécules de tailles généralement importantes telles que la cellulose, l'hémicellulosehémicellulose, la ligninelignine, l'amidonamidon, les huiles végétales, les protéinesprotéines, etc., auxquelles on peut faire subir une multitude de transformations possibles pour les scinder et les convertir en intermédiaires chimiques simples - glucoseglucose, glutamateglutamate, acideacide acrylique, acide lactiqueacide lactique, isoprèneisoprène, sorbitolsorbitol, glycérolglycérol, 1,4-butanediol, furanes, furfural, épichlorhydrine, et divers types de monomèremonomère, sans oublier l'éthanol, que l'on appelle « biocarburantbiocarburant », utilisables comme précurseurs de matériaux et médicaments, qu'ils soient nouveaux ou déjà existants sur le marché, et que l'on qualifiera de « biosourcés ».
Dans un souci environnemental général, l'industrie s'efforce de plus en plus de développer des procédés limitant les rejets de déchetsdéchets et de dioxyde de carbonedioxyde de carbone, et de fabriquer des produits rapidement biodégradablesbiodégradables. Des matériaux polymèrespolymères biosourcés sont là pour en témoigner : plastiquesplastiques sans phtalatesphtalates et emballages en polycarbonate sans bisphénol Abisphénol A grâce à l'utilisation d'isosorbide, plastiques biodégradables en acide polylactiqueacide polylactique (PLA) par fermentationfermentation d'amidon et alternatives au polyéthylènepolyéthylène, vernisvernis et adhésifs à base d'amidon et sans composés organiques volatilscomposés organiques volatils[2] (COV), moussesmousses en polyuréthane souples, légères et avec peu d'émanation de COV, à partir de polyols pour l'habitacle des voituresvoitures, emballages compostables, compléments alimentaires... pour ne citer que quelques exemples.
[2] Dinh-Audouin M.-TT., La pollution de l’air dans les espaces clos préoccupe, L'Act. Chim., 2008, 322, p. 45.