Le réseau trophique et la mobilité

Le réseau trophique et la mobilité

La mobilité des animaux du sol est la seconde propriété qui explique l'abondance des espèces. Le réseau trophique qui s'y organise est complexe. Telle la Reine Rouge de Lewis Carroll, qui se déplaçait de manière incessante pour arriver à rester sur place alors que tout bougeait autour d'elle, les mouvements quasi incessants des animaux du sol (en dehors des périodes de mue ou des stades immobiles comme les œufs) autorisent une circulation de l'énergie et des nutriments qui assure la stabilité du tout.

Le réseau trophique du sol est en mouvement incessant. Sur cette image, deux déjections d’acariens à l’intérieur du tube digestif d’un enchytréide (x 200). © DR

Le réseau trophique du sol est en mouvement incessant. Sur cette image, deux déjections d’acariens à l’intérieur du tube digestif d’un enchytréide (x 200). © DR

Réseau trophique : la circulation de la matière

Cette photo ci-dessus nous montre une déjection d'acarien dans le tube digestif d'un enchytréide (petit ver annélide oligochète transparent de quelques millimètres de longueur), qui va bien entendu l'intégrer à ses propres excréments et donc la faire « disparaître », à première vue du moins. Si elle disparaît en tant que déjection d'acarien, elle ne disparait cependant pas en tant que matière : elle est seulement transformée, et perd au passage, bien entendu, un peu de sa matière, qui a servi à l'alimentation du ver.

Les animaux circulent donc, mais également la matière (et l'énergie), le long de ce que l'on appelle les réseaux trophiques du sol (en gros, «qui mange quoi»). Phénomène paradoxal : plus ces réseaux sont complexes (et donc partagés entre un grand nombre d'organismes assurant des fonctions diverses et complémentaires), plus l'énergie et la matière circulent vite. On a donc un lien évident entre biodiversité et recyclage des nutriments (azote, phosphore, potassium, calcium...), et donc entre biodiversité et productivité.