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L'Homme a pris conscience qu'il contribuait par ses actions à réduire les espaces de vie des pollinisateurs et, de ce fait, qu'il encourrait le risque de voir disparaître de nombreuses espècesespèces de plantes, dont une grande partie est destinée à la consommation humaine et animale.
Ce que l'Homme n'a pas compris encore, c'est que la nature a mis des millions d'années à mettre en place ce mutualisme fleurs-insectes, et qu'il n'est pas possible, par des actions ponctuelles et ciblées telles que la mise en place de jachères floricoles, de tout régler par un coup de baguette magique.
Cette mode a atteint son paroxysme lorsque le gouvernement a envisagé de planter des jachères mellifères sur plus de 250 kilomètres d'accotements routiers, et qu'un fabricant de produits phytosanitairesproduits phytosanitaires a contribué à alimenter ce mythe du sauvetage de la nature en favorisant l'implantation de telles jachères fleuries le long des champs de maïsmaïs gavés de thiaméthoxame (composant du Cruiser) ou autres substances toxiques du genre !
L'usage abusif de pesticides
Dans l'Hindou Kouch, une région de l'est de l'Himalaya, les pommiers représentaient une source de revenu importante pour de nombreuses communautés de paysans. Au cours de la dernière décennie, la production de fruits de 84 districts montagneux chuta de 50 % car la grande diversité de pollinisateurs qui occupaient ces contrées montagneuses avaient succombé à l'usage abusif de pesticides. Dans d'autres régions, ce fut l'absence de culture apicole qui contribua à la baisse de rendement.
Un phénomène plus grave encore a été révélé en Chine, dans la province du Sichuan, où, à cause des pesticides, les hyménoptères ont totalement disparu depuis les années 1980, au point que la pollinisation des poiriers doit être effectuée manuellement par les arboriculteurs. Alors que la France est le premier consommateur de pesticidespesticides en Europe, il est difficile de croire que nous pourrons réduire la consommation de 50 %. Et pourtant, c'est un enjeu vital.