Les fausses solutions

Les fausses solutions

1 - Incinérer les sacs de caisse ne produit pas vraiment de l'énergie.

En pratique, le sac à usage unique est pour les incinérateurs un carburant de choix pour entretenir à moindres frais la combustion. Dans toutes les solutions, le bilan énergétique est négatif. Lorsqu'un sac un sac à usage unique est incinéré, la quantité d'énergie récupérée est équivalente au fonctionnement d'une ampoule de 60 W pendant 10 minutes. Cette quantité récupérée en fin de vie est très largement inférieure à l'énergie consommée lors de l'ensemble du cycle de vie (en prenant en compte l'extraction des matières premières, la fabrication, la distribution, l'utilisation et l'élimination en fin de vie).

Dessinateur : Chimulus

Dessinateur : Chimulus

De plus, il ne faut pas oublier qu'incinérer des sacs à usage unique en PEHD conduit à la production de CO2 et de vapeur d'eau, deux gaz à effets de serre. L'incinération des sacs à usage unique contribue donc au phénomène de réchauffement climatique.

Les sacs papier, à base de papier recyclé, ne sont pas écologiques
S'il est vrai que les sacs en papier utilisent les stocks de vieux papiers et cartons, l'ensemble de son cycle de vie (de la production de matière à l'élimination en fin de vie) présente un coût environnemental non négligeable. En effet, pour un même service rendu (même volume de charge) le sac en papier est en fait pire que le sac à usage unique pour de nombreux critères environnementaux (+14 % de consommation d'énergie, + 240 % de consommation d'eau, + 82% d'émission de gaz à effet de serre, + 83 % d'acidification atmosphérique, 150 % de production de déchets...). Le bilan environnemental du sac en papier n'est donc pas si favorable qu'il ne paraît. Ce bilan s'explique notamment par son usage unique.

2 - Les sacs plastiques EPI (fragmentables) ne sont pas biodégradables

Les sacs fragmentables encore appelés sacs EPI ou sacs photodégradables ne peuvent pas être qualifiés de biodégradables. En effet, un matériau biodégradable est un matériau qui, sous l'action de micro-organismes et en présence d'oxygène, se décompose en dioxyde de carbone, eau et sels minéraux et produit une nouvelle biomasse. En l'absence d'oxygène (phénomène observé quand le sac est enterré), il se décompose en dioxyde de carbone, méthane, sels minéraux avec création, là aussi, d'une nouvelle biomasse.

Ce phénomène s'observe dans le cas du sac à base d'amidon de maïs ; par contre, dans le cas du sac plastique EPI, la dégradation est de type photochimique et/ou chimique. Ce sont les adjuvants présents dans la matière qui conduisent à une fragmentation du sac sous forme de « paillettes ». Dans ce cas, la pollution visuelle disparaît plus ou moins (elle n'est plus aussi visible à l'œil), mais les déchets de plastiques ne sont pas éliminés et restent disséminés dans la nature.