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Pourquoi tant d'incertitudes sur les prévisions climatiques ?
L'augmentation de la concentration atmosphérique de certains gaz à effet de serregaz à effet de serre est démontrée par des milliers de mesures concordantes. L'effet de serre lui-même est, en quelque sorte, l'isolationisolation de la planète par certaines des molécules qui composent son atmosphèreatmosphère.
Pas besoin donc de longues démonstrations : si vous mettez un pull de plus (c'est l'isolant), et si la température de la pièce reste identique, vous aurez plus chaud. Ce que vous ne savez pas, c'est le temps que ça prendra et à quel point vous aurez plus chaud. Pour le climatclimat, c'est la même chose.
Cirrus au-dessus du lac Léman. L'image du soleil à droite de celui-ci, à peu près au milieu de la photo, est due à la réfraction de la lumière à l'intérieur des cristaux de glace, une deuxième image, symétrique de celle ci n'est pas visible car hors du champ de l'appareil. © Yves Fouquart
Un état de la science est fait tous les cinq ans par le Groupe intergouvernemental pour l'étude du climat (le GiecGiec). Les prévisions pour le XXIe siècle pronostiquent une augmentation de la température comprise entre 1,6 et 6 °C. La marge d'erreur est considérable, surtout quand on sait que 5 °C, c'est le réchauffement qui a conduit, il y 20.000 ans, du climat glaciaire au climat actuel. Pourquoi ne peut-on pas préciser davantage, et peut-on espérer réduire rapidement cette incertitude ?
En premier lieu, on ne sait évidemment pas ce que seront les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout au long du siècle. On essaie donc de faire des scénarios qui sont censés représenter tout l'éventail possible en tenant compte de l'évolution démographique, économique et industrielle. Et même des évolutions techniques espérées. L'éventail est large et, du coup, les concentrations atmosphériques en GES varient de plus d'un facteur 2 à la fin du siècle. Ces différences, à elles seules, expliquent la moitié de l'incertitude sur le réchauffement
Voyons donc l'autre moitié.