Ce paragraphe est volontairement restreint puisqu'il existe un dossier à ce sujet sur Futura-Sciences :

Nid de chenille processionnaire du pin. © JPS68, <em>Wikimedia commons</em>, CC by-sa  4.0

Nid de chenille processionnaire du pin. © JPS68, Wikimedia commons, CC by-sa  4.0

Une carte blanche de Jean-Claude Martin : La chenille processionnaire du pin
http://www.futura-sciences.com/fr/comprendre/dossiers/doc/t/zoologie-1/d/la-chenille-processionnaire-du-pin_700/c3/221/p1/

Les chenilles processionnaires, comme Thaumetopoea spp. sont non d'importantes causes de dégâts pour les forêts, mais ont aussi provoqué des poussées de dermatite, des lésions oculaires et des réactions allergiques en Australie, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis (Diaz, 2005; Vega et al., 1999).

Le contact avec les larves mortes, les cocons, les nids et les débris de forêts de pins infestées peuvent aussi provoquer des dermatites tout au long de l'année.

Les chenilles possèdent des poils urticants qui contiennent une protéine fortement allergène entraînant chez l'homme des réactions qui peuvent aller de la simple démangeaison jusqu'au choc anaphylactique.

Chez les animaux domestiques, on peut observer des nécroses de la langue.

Nid de processionnaires <em>Thaumetopoea spp</em>

Nid de processionnaires Thaumetopoea spp

En France, lors des infestations, on a lancé des campagnes médiatiques pour avertir le public et l'éloigner des zones touchées.

En Israël, T. pityocampa, présente dans les plantations de pins et sur les arbres urbains, est considérée comme un ravageur dangereux important sur le plan médical, pouvant causer des troubles oculaires, voire une cécité temporaire.

La chenille processionnaire du pin remonte vers le nord, vite : à la vitesse moyenne de 55,6 km par décade. (Fiche actualisée juin 2005 INRA)

La processionnaire du pin progresse vers le nord de la France, ainsi qu'en altitude, dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif Central. Cette chenille est la larve d'un papillon qui jusqu'ici se rencontrait dans la zone méditerranéenne. Son extension semble principalement liée au réchauffement climatique. Un programme européen, auquel participe l'INRA vient de débuter afin de mieux comprendre les mécanismes de cette expansion.

Progression © INRA

Progression © INRA

La Processionnaire du Pin, dont le nom vient de la procession de nymphose accomplie par les chenilles, présente la particularité d'accomplir son développement larvaire en hiver et est donc très sensible aux conditions de température ou d'ensoleillement, le nid agissant comme un véritable radiateur solaire emmagasinant l'énergie.

De nouvelles régions, en particulier entre la Loire et la Seine, sont amenées à connaître les problèmes liés à cet insecte. Les années de forte population, ses chenilles, qui peuvent s'attaquer à de nombreuses essences de pins, sont responsables de sévères défoliations infligeant des pertes de croissance aux arbres. Par ailleurs, elles possèdent des poils urticants pouvant parfois entraîner des réactions violentes chez l'homme et les animaux domestiques.

Un amas de chenilles

Un amas de chenilles

Dans le cadre du projet PROMOT, financé par la Communauté Européenne depuis 2002, les chercheurs de l'INRA ont mis en place, dès l'été 2002, un dispositif expérimental dans deux zones d'expansion, le Bassin Parisien et les Alpes. Il s'agit de capturer de long de transects latitudinaux (cf carte ci-dessous), les papillons pionniers grâce à des pièges à phéromones sexuelles pour effectuer des analyses génétiques permettant de retracer leur origine et d'apprécier les mouvements de populations. Des relevés géo-référencés ont permis de suivre l'évolution des fronts d'expansion.

Les chercheurs ont déjà pu constater que les mâles sont capables de patrouiller bien au-delà du front puisque ils ont été capturés en forêt de Nemours, et quelques-uns au nord de la Seine. Parallèlement, les chercheurs étudient l'écologie du nid pour comprendre comment les larves sont capables de supporter l'hiver dans la zone d'expansion. La plantation systématique de pins noirs le long des autoroutes au sud de Paris favorise cette expansion.

Dans les Alpes, la progression moyenne en altitude s'établit à 49.7 m/ décade. Dans les deux zones, il a été démontré que les larves sont capables de survivre au-delà des fronts actuels grâce à l'augmentation des températures minimales moyennes en hiver. Cela indique de fortes potentialités de progression. Le réchauffement climatique présente des effets contrastés : la canicule de l'été 2003 s'étant traduite par une forte mortalité des œufs.

- La biologie de la processionnaire :

La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) peut demeurer au stade de la chrysalide pendant plusieurs années si les conditions sont défavorables. De ce fait, plusieurs générations peuvent émerger lorsque les conditions s'améliorent, entraînant de graves infestations.

La ponte a lieu en été. Les papillons sont nocturnes et ne vivent généralement pas plus d'une nuit.

Les jeunes chenilles tissent des pré-nids avant de former le nid d'hiver définitif où elles vivent en colonies de plusieurs centaines de chenilles. Grâce aux rayonnements solaires, la température à l'intérieur du nid peut être supérieure de plusieurs degrés à la température ambiante.

Au printemps, les chenilles quittent l'arbre et forment des processions, pour aller s'enfouir dans le sol où elles se transformeront en chrysalide puis en papillon, après une durée pouvant s'étaler de quelques mois à plusieurs années. La durée des phases du cycle varie fortement.