au sommaire
Le gui
Le guigui européen (Viscum album L.) est une plante parasiteparasite épiphyte. Elle se développe sur de nombreux arbresarbres parmi lesquels les peupliers et les pommiers sont les plus sensibles. Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu'il peut également s'attaquer aux Cônifères.
Gui européen (Viscum album L.) parasitant des peupliers
© Georges Sallé
Les baies de gui, comme celles de toutes les Loranthacées et Viscacées, ne contiennent qu'une seule graine chlorophyllienne entourée d'un tissu visqueux et collant, la viscine.
Baies de gui. La partie translucide collante est formée de viscine. © Dagmar Nierhaus-Wunderwald, la revue "Notice pour le praticien" 1997
Les graines, disséminées par les oiseaux, restent collées sur le support grâce à la viscine qui durcit à l'air libre
Deux oiseaux amateurs de baies de gui, la fauvette et la grive. La fauvette se nourrit de la partie sucrée et se débarrasse de la graine et des téguments en essuyant son bec sur la branche, tandis que la grive avale les baies entières et rejette dans ses fientes les graines et les téguments.
© Pierre Déom, La Hulotte, n°48
Les graines de gui contiennent un à quatre embryonsembryons chlorophylliens (deux le plus souvent), possédant deux cotylédons, un méristèmeméristème caulinairecaulinaire et un hypocotyle terminé par une région renflée, méristématique. Le tout est entouré par un albumenalbumen chlorophyllien, riche en amidonamidon, permettant la survie de la plantule jusqu'au développement du système d'absorptionabsorption dans les tissus de l'hôte. Les graines mûres germent dès que les conditions externes sont favorables, sans aucun signal chimique provenant de l'hôte. De ce fait, elles sont capables de germer sur n'importe quel substratsubstrat, y compris des substrats inertes comme une plaque de verre ou une branche morte.
Germination des graines de gui et début de fixation sur l'hôte.
© Georges Sallé
La prolifération cellulaire localisée dans le méristème primaire de l'extrémité renflée de l'hypocotyle permet le développement de cet organe. Lorsque l'extrémité renflée de l'hypocotyle entre en contact avec une branche hôte, elle s'aplatit et se transforme en un cônecône de fixation dont les cellules prolifèrent activement et pénètrent dans les tissus de l'hôte à la manière d'un coin. Cet organe particulier est à l'origine des trois composantes du système d'absorption du gui également appelé système endophytique.
Cône de fixation. Ce stade marque la fin de la vie autotrophe de la graine de gui.. © Dagmar Nierhaus-Wunderwald, la revue "Notice pour le praticien" 1997
A partir du coin de pénétration, un suçoir primaire se met en place. Il traverse radialement le périderme, le parenchymeparenchyme cortical ainsi que le liberliber de l'hôte pour atteindre finalement le boisbois. Ensuite, des cordons corticaux, qui sont des expansions latérales, parcourent longitudinalement l'écorce des branches. Enfin, des suçoirs secondaires se développent radialement dans le bois de l'hôte. Noter que l'ensemble du système endophytique est chlorophyllien.
Pendant ce temps, la partie aérienne du parasite se développe en mettant en place deux feuilles opposées par an. La floraison des rameaux du gui ne débute que quatre à cinq années après la fixation.
Les "guis africains" appartiennent à la grande famille des Loranthacées. Ils ont à peu près la même biologie que le "gui européen" mais ils se développent plus rapidement (ils peuvent fleurir dès la première année) et les dégâts sont plus importants car les hôtes parasités sont des essences forestières (hévéahévéa, karitékarité, cacaoyer .. ) ou des agrumes. Dans la zone sahélienne, ils peuvent même entraîner la mort des arbres.