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Cette liste peu réjouissante n'est pas encore terminée. Le réchauffement provoquera également un risque sanitaire accru, et une aggravation des épidémiesépidémies et des invasions de criquets. La cohabitation d'un toujours plus grand nombre de personnes et d'animaux dans des régions humides et chaudes favorise l'apparition de virus et de microbesmicrobes et leur passage des espècesespèces animales à l'Homme. L'avion et l'oiseau migrateuroiseau migrateur se chargent alors de les diffuser « équitablement » sur la planète.
Bien entendu, c'est dans les régions où les gens sont nombreux, pauvres, déjà mal nourris et sans accès aux soins médicaux que les dégâts seront les plus graves.
Quatorze des dix-huit adventicesadventices (communément appelées « mauvaises herbes ») les plus répandues à travers le globe sont d'origine tropicale ; le réchauffement pourrait donc les rendre plus agressives. Les printemps chauds et humides favorisent le développement des maladies cryptogamiquesmaladies cryptogamiques ou fongiques (causées par des champignonschampignons parasitesparasites) : rouille, oïdiumoïdium, taveluretavelure, mildiou, gravelle, fusariose.
Une migration massive de nuisibles engendre un risque sanitaire
Les insectesinsectes nuisibles remontent vers le nord à raison de 3 km/an depuis 1960, mais parfois beaucoup plus. Quand certaines espèces deviennent carrément invasives, elles causent de gros problèmes écologiques et économiques, car il n'existe aucun organisme capable de réguler leur population sur ce nouveau territoire. Même sans ces migrations, dans les endroits où les insectes sont en dessous de leur optimum, une augmentation de la température peut se traduire à la fois par une croissance plus rapide, une meilleure survie, une féconditéfécondité plus importante et une augmentation de l'activité et du mouvement (et heureusement une diminution de la durée de la vie). Certains insectes considérés jusqu'à présents sans impact économique pourraient donc devenir des ravageurs importants. Sachant qu'entre 10 et 16 % des cultures mondiales sont déjà perdues à cause de l'action de ces espèces ravageuses qui s'attaquent aux récoltes, une dissémination plus importante constitue une menace croissante pour la sécurité alimentaire mondiale.
Le criquet pèlerin, un insecte vorace
Exemple : le criquet pèlerin se reproduit à une vitesse considérable lorsque les conditions sont réunies : une femelle peut pondre au cours de sa vie une dizaine de grappes d'une centaine d'œufs, enterrées à quelques centimètres dans le sol ; lorsque les conditions météorologiques sont favorables, ils éclosent tous ensemble. Il se forme alors des essaims qui peuvent rassembler plusieurs dizaines de milliards d'individus, dont chacun mange son poids de végétation chaque jour (environ 2 g) !
Inutile de dire que là où le criquet passe, la faim règne ensuite. L'invasion qui a sévi en Afrique entre septembre 2003 et juillet 2004 a annihilé la végétation sur 65.000 km² répartis sur neuf pays, des pays qui avaient déjà du mal à se nourrir : Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Algérie, Libye, Maroc et Tunisie.
En janvier 2020, selon la FAO, dans la corne de l'Afrique (Éthiopie, Kenya, Yémen) un essaim de 2.400 km2 formé de 200 milliards d'individus, consommait 400.000 tonnes de nourriture par jour. Un autre de même ampleur sévissait à la frontière entre l'Inde et le Pakistan.