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Narval (Linnaeus 1758) - Monodon monoceros
- Ordre : Cetacea
- Sous-ordre : OdontocetiOdontoceti
- Famille : Monodontidae
- Genre : Monodon
- Taille : 4,00 à 5,00 m
- Poids : 1 à 1,5 tonne
- Longévité : 45 à 50 ans
Statut de conservation UICNUICN : NT quasi menacé
Description du narval
Le narval est un cétacé reconnaissable entre tous. Le corps à la peau foncée constellé de taches blanchâtres, est prolongé par une « corne » ou « défense » qui peut exceptionnellement atteindre 3 mètres de long. La moyenne oscille entre 2 et 2,5 mètres. Cet appendice est en réalité une dent hyperdéveloppée de l'incisive supérieure gauche, qui pousse en torsade dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, au travers de la lèvre supérieure. Il arrive occasionnellement qu'une seconde dent apparaisse. Cette particularité est l'apanage des mâles uniquement. Le cétacé ne possède pas de nageoire dorsale et ses pectorales sont courtes et recourbées vers le haut.
Habitat du narval
Le narval est le mammifère marin le plus septentrional car on ne le trouve que dans les eaux froides du Cercle polaire arctique. Cependant l'essentiel des populations vivent dans les baies de Hudson et de Baffin près des côtes dans des eaux peu profondes. Ces mêmes individus qui estivent habituellement dans le haut arctique canadien et à l'ouest du Groenland, hivernent dans le détroit de Davis situé plus au sud en haute mer. Les populations de narval sont en constants déplacements, autant pour anticiper la prise des glaces, que pour suivre les bancs de poissons.
Comportement du narval
Contrairement à l'été où il ne se nourrit pas beaucoup, il reconstitue ses réserves en automneautomne et en hiverhiver et peut plonger jusqu'à 800 mètres de profondeur pour chercher sa nourriture. Certaines plongées peuvent atteindre 1.500 mètres lors desquelles le cétacé reste en apnéeapnée pendant plus de 25 mn dans l'obscurité la plus totale. Il vit habituellement en groupes familiaux de vingt ou trente individus, mais lors de l'hivernage, on peut apercevoir d'importantes colonies de plusieurs centaines d'individus. Le narval possède une gamme étendue de vocalisations qui permet d'échanger des informations avec ses congénères.
De nombreuses légendes ont couru sur la corne unique du narval, dont celle de la licorne du Moyen Âge. L'animal est d'ailleurs encore surnommé licorne des mers. Elle passait pour neutraliser les effets des poisons. On sait aujourd'hui que cet appendice possède la fonction d'organe sensoriel capable de déterminer les variations de pressionpression, les changements de température et les niveaux salinitésalinité de l'eau. En effet, cette dent contient une dizaine de millions de terminaisons nerveuses qui partent du nerfnerf central situé au cœur de la dent.
Reproduction du narval
La période de reproduction a lieu au printemps et les accouplementsaccouplements en avril. La période de gestationgestation est d'une quinzaine de mois. Les petits naissent donc formés en juillet de l'année suivante et mesurent 1,50 mètre pour 80 kgkg. Les femelles allaitent pendant quatre mois. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 4 et 7 ans, tandis que pour les mâles c'est entre 8 et 9 ans. La femelle peut mettre bas tous les trois ans seulement.
Régime alimentaire du narval
Le narval se nourrit de crustacéscrustacés tels que les crevettes, les calmarscalmars, les pieuvres et les mollusquesmollusques, mais également de poissons comme le flétan ou la morue.
Menaces sur le narval
Le narval est principalement menacé par les activités humaines telles que la surpêchesurpêche, l'augmentation du trafic maritime, la pollution des eaux consécutive aux exploitations pétrolifères ou gazières, et aux polluants du type POPPOP qui affectent les taux de natalité. Il n'existe pas d'étude permettant d'évaluer les populations de narvals, mais celles du Groenland et du Canada, les plus nombreuses, n'excèderaient pas les 50.000 individus. Ils ne seraient que quelques milliers dans le reste de la zone arctique (Norvège, Russie et États-Unis).
Le saviez-vous ?
Chez les populations autochtones du Grand Nord au Canada et au Groenland, la chasse traditionnelle n'est pas règlementée. Le narval y est traqué comme il l'était par le passé. Sa chair sert de nourriture aux Hommes et aux chienschiens de traineaux, tandis que les défenses servent à réaliser des sculptures qui représentent une source de revenus non négligeable. Récemment (fin 2010) le gouvernement canadien et le Nunavut se sont trouvés en désaccord sur la gestion de l'ivoire des narvals qui est une espèceespèce protégée. Le Canada avait interdit l'exportation de défense de narval au grand dam du Nunavut. Des représentants de Nunavut Tunngavik Incorporated, du gouvernement du Nunavut, du Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut et de PêchesPêches et Océans Canada se sont réunis en juin 2011 et un accord semble en voie d'être établi pour élaborer un plan de gestion pour la pêche durable du narval.