Manchot de Magellan (Forster 1781) - Spheniscus magellanicus

  • Ordre : Sphenisciformes
  • Famille : Spheniscidae
  • Genre : Spheniscus
  • Taille : 0,65 à 0,75 mètre 
  • Poids : 3,5 à 5 kg
  • Longévité : 30 ans

Statut de conservation UICN : NT quasi menacé

Description du manchot de Magellan

Le manchot de Magellan est un oiseau de mer bicolore noir et blanc. Le dos est noir et la face ventrale est blanche, barrée de deux bandes noires. La tête, les joues et le cou sont noirs tandis qu'un galon blanc passe au-dessus de l'œil pour se prolonger en cercle autour des joues. Quelques zones de la tête peuvent être totalement déplumées. L'oiseau arbore un bec bombé et étroit. Les ailes courtes et effilées en lame de faux sont taillées pour la nage. Les pieds palmés, courts et larges sont gris.

Manchot de Magellan. © tripalbum.net, CC by-SA 3.0

Manchot de Magellan. © tripalbum.net, CC by-SA 3.0

Habitat du manchot de Magellan

Le manchot de Magellan est typiquement inféodé (comme son nom l'indique) à la partie sud du continent américain, aussi bien sur le littoral atlantique que pacifique. On le trouve en Argentine et au Chili, mais également sur les îles Falkland et Malouines. L'oiseau migre vers le nord entre les mois d'avril et août, et il a pu être observé dans le sud du Brésil.

Petite colonie de manchots en Patagonie. © Guglielmo Celata, CC by-SA 2.0

Petite colonie de manchots en Patagonie. © Guglielmo Celata, CC by-SA 2.0

Comportement du manchot de Magellan

Comme tous ses cousins, le manchot de Magellan a adopté la bipédie sur terre ferme. Sa démarche est plutôt pataude, mais en contrepartie, c'est un véritable virtuose dans l'eau. C'est un oiseau qui parcourt aisément une centaine kilomètres depuis son lieu de nidification jusqu'aux zones de nourrissage. Il peut atteindre 25 km/h en vitesse de pointe et effectuer des plongées à 75 mètres de profondeur. Lors de la période de nidification, le manchot de Magellan est un oiseau grégaire et sociable qui niche à l'abri du soleil, sous un fourré ou même dans un terrier comme le macareux. Pour réguler sa température lors de la belle saison, il a la faculté de perdre des plumes sur une zone située entre le bec et le front pour éliminer la transpiration par cet endroit, et il halète comme un chien en étendant ses ailes. Les prédateurs des œufs et des poussins sont les grands oiseaux de mer tels que le labbe antarctique, le tatou velu, le renard gris ou de Magellan, et le chat des pampas. Quant aux adultes ils peuvent être traqués par le puma, l'orque ou l'otarie à crinière.

Manchot de Magellan devant son terrier. © Stan Shebs, GNU FDL Version 1.2

Manchot de Magellan devant son terrier. © Stan Shebs, GNU FDL Version 1.2

Reproduction du manchot de Magellan

Le manchot de Magellan revient au même lieu de nidification d'année en année. La femelle pond deux œufs dans un nid construit à l'abri de la chaleur, sous un buisson ou plus généralement dans un terrier abandonné. Les œufs sont couvés en alternance par les deux parents pendant une quarantaine de jours, et les poussins sont nourris par le mâle et la femelle également durant un peu moins de trois mois jusqu'à ce que les premières plumes apparaissent. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers quatre ou cinq ans.

Femelle et ses deux poussins. © Guglielmo Celata, CC by-SA 2.0

Femelle et ses deux poussins. © Guglielmo Celata, CC by-SA 2.0

Régime alimentaire du manchot de Magellan

Pélagique, le manchot de Magellan se nourrit essentiellement de poissons : anchois, merlus, sardines, mais il mange aussi des céphalopodes et des crustacés

Manchot et ses poussins. © Guglielmo Celata, CC by-SA 2.0
 
Manchot et ses poussins. © Guglielmo Celata, CC by-SA 2.0

Menaces sur le manchot de Magellan

Les principales menaces qui pèsent sur le manchot de Magellan sont les pollutions aux hydrocarbures de leur environnement marin, consécutives aux forages off-shore mais surtout aux dégazages illégaux. La surpêche est également un fléau pour l'espèce car outre le fait qu'elle prive les oiseaux de leur nourriture, elle en fait périr une grande partie dans les mailles des filets où ils s'empêtrent.

À ces dangers se rajoutent le fait que certains pêcheurs patagoniens locaux se servent des manchots comme appâts pour la pêche comme cela se pratiquait avec les chiens errants sur l'île de la réunion, et que les colonies sont fréquemment dérangées par le tourisme de masse ou la collecte d'œufs. Mais le phénomène naturel le plus imprévisible reste El Niño. En effet, le disfonctionnement de ce courant marin, et le rafraîchissement des températures peuvent entraîner une diminution drastique des ressources alimentaires, affecter le métabolisme des oiseaux en augmentant leur dépense énergique pour maintenir leur température interne et influer sur leur cycle de reproduction. De plus un excès de pluie peut causer l'hypothermie chez les jeunes sujets et l'effondrement des terriers. Pour toutes ces raisons et, malgré le fait que ses populations soient importantes, le manchot de Magellan est classé comme étant quasi menacé.