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Bec en sabot (Gould 1850) - Balaeniceps rex
- Ordre : Pelecaniformes
- Famille : Balaenicipitidae
- Genre : Balaeniceps
- Taille : 1,00 à 1,20 m (envergure 2,00 à 2,30 m)
- Poids : 4 à 7 kgkg
- Longévité : 25 ans (jusqu'à 35 en captivité)
Statut de conservation UICNUICN : VU Vulnérable
Description du bec en sabot
Le bec en sabot est un échassier assez grand et massif qui se caractérise par la taille de son bec. Celui-ci est jaunâtre ou rosé, court, aussi massif que la tête, présente un crochet acéré à son extrémité, et adopte une forme de sabot. Son nom latin vient de l'aspect de « tête de baleine » de sa tête. Celle-ci est ornée d'une petite touffe de plumes que l'oiseau peut relever comme une crête. Son allure « préhistorique » en fait un oiseau unique en son genre. L'ensemble de son plumage est gris bleuté. Les rémiges principales peuvent présenter des extrémités noirâtres, tandis que les secondaires possèdent des reflets verdâtres. La partie ventrale est légèrement plus claire. Les pattes munies de doigts non palméspalmés, sont longues et de couleurcouleur grise.
Bec en sabot. © Hans Hillewaert, CC by-SA 3.0
Habitat du bec en sabot
Le bec en sabot se trouve dans les marais bordant les lacs et les cours d'eau des parties centrales et orientales de l'Afrique tropicale, depuis le sud du Soudan, jusqu'en Zambie dans le marais du Bangweulu. Il pourrait être présent dans le delta de l'Okavango au Botswana, mais sans certitude.
Couple de becs en sabot. © Frank Wouters, CC by 2.0
Comportement du bec en sabot
Le bec en sabot est un oiseau nonchalant qui peut rester immobile pendant des heures dans les papyruspapyrus ou les joncs à guetter une proie éventuelle. Généralement solitaire sauf à la période de reproduction, il peut se regrouper en petites bandes sur les sites où les ressources alimentaires sont abondantes. Très territorial, il défend avec acharnement son nid contre les prédateurs et les intrus. En revanche, il est peu farouche et se laisse approcher par l'Homme relativement aisément. Habituellement silencieux, il peut cependant claquer du bec ou émettre des vocalisations ressemblant à des meuglements. Son vol est lourd et puissant. L'échassier se sert des courants ascensionnels pour s'élever et planer. Il vole en rétractant le cou.
Reproduction du bec en sabot
Construit dans les hautes herbes des marais, le nid, formant une vaste plateforme flottante, accueille deux ou trois œufs blanchâtres que la femelle dépose au début de la saisonsaison sèche. L'incubation dure un mois durant lequel les deux parents couvent alternativement. Lorsque la température s'élève, l'oiseau humidifie les œufs en transportant de l'eau dans son bec. Après l'éclosion, les oiseaux nourrissent les jeunes par régurgitation et déploient parfois leurs ailes au-dessus d'eux pour leur faire de l'ombre. Les poussins ne peuvent se tenir sur leurs jambes les cinq premières semaines et restent sous la surveillance de l'un des parents tandis que l'autre part en chasse. Ils commencent à voler entre 2 et 3 mois, mais restent encore 1 mois supplémentaire avec les parents. Les juvéniles atteignent leur maturité sexuelle entre 3 et 4 ans.
Bec en sabot en train de couver. © Fritz Geller-Grimm, CC by-SA 2.5
Régime alimentaire du bec en sabot
Le bec en sabot est essentiellement piscivorepiscivore. Il se nourrit surtout de poissonspoissons-chat et de tilapiastilapias, mais peut occasionnellement consommer des reptilesreptiles aquatiques, des amphibiensamphibiens, mais aussi des mollusquesmollusques, des petits varans et des jeunes crocodilescrocodiles, des tortuestortues, des petits mammifèresmammifères et même des charognes. Il chasse dans des eaux peu profondes abondamment végétalisées. Il se sert surtout de sa vue et de son ouïe, le bec ramené contre sa poitrine pour faciliter sa vision binoculaire. Le crochet placé à l'extrémité de son bec transperce la proie qui est ensuite décapitée ou tranchée par les puissantes mandibulesmandibules avant d'être ingérée.
Menaces sur le bec en sabot
Le bec en sabot est menacé par la disparition de ses habitats, l'assèchement des zones humideszones humides et la chasse destinée à alimenter les parcs zoologiques. Les phénomènes naturels tels qu'incendies et inondationsinondations ne sont pas en reste, ainsi que le piétinement des nids posés au sol par les troupeaux allant boire.
Ci-dessous, quelques parcs et réserves où l'on peut observer le bec en sabot dans son milieu naturel.
Tanzanie
- Parc national du Serengeti.
Zambie
- Parc national du South Luangwa.
À découvrir
- Sur les traces du roi des marais de Geneviève Renson - Kubik éditions (oct 2008) : un document exceptionnel sur les mœurs de cet oiseau aux origines incertaines, quasiment inconnu du grand public.