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Babiroussa (Linnaeus, 1758) – Babyrousa babyrussa
- Ordre : Artiodactyla
- Famille : Suidae
- Sous-famille : Suinae
- Genre : Babyrousa
- Taille : 0,80 à 1 m, hauteur au garrot 0,60 à 0,70 m, longueur de la queue 0,20 m
- Poids : 60 à 100 kgkg
- Longévité : 10 à 12 ans
Statut de conservation UICNUICN : VU, Vulnérable
Description du babiroussa
Le babiroussa est un cochon sauvage impossible à confondre avec un autre membre des suidés. Ses défenses le distinguent indubitablement. Chez le mâle, la tête, relativement petite par rapport à son corps trapu d'une teinte variant du brun au gris foncé, est munie de deux paires de défenses formées par les canines supérieures et inférieures, qui s'incurvent vers le haut. Au départ, les dents percent les bords de la voûte palatine, traversent le museau et émergentémergent vers la tête en forme de cornes longues et effilées. Celles-ci peuvent atteindre une longueur impressionnante, et les canines supérieures peuvent croître au point de percer le crânecrâne de l'animal et de provoquer sa mort en formant un anneau complet. La femelle ne présente pas cette caractéristique. Son groin est moins puissant que celui des autres suidés, car il ne sert pas à fouiller le sol. Les oreilles sont petites et triangulaires. La peau ridée est recouverte d'un poil épars et court, qui peut laisser penser qu'elle est totalement glabreglabre. Les pattes sont courtes et massives.
Babiroussa mâle. Dans certains cas, la croissance des canines peut aller jusqu’à percer le crâne de l’animal. © Masteraah, Wikipédia, cc by sa 2.0
Habitat du babiroussa
Le babiroussa est endémiqueendémique de l'île de Sulawesi (aussi appelée Célèbes) et de quelques archipels et îles avoisinantes, dont Togian, Taliabu dans l'archipel de Sula et Buru. Il fréquente surtout les forêts tropicales humides à proximité des fleuves et des étendues d'eau proposant des plages boueuses. Selon un recensement datant de 1986, l'espèce serait éteinte sur l'île de Sanana, dans l'archipel de Sula.
Comportement du babiroussa
Le babiroussa est essentiellement nocturne. Les mâles sont solitaires, tandis que les femelles forment de petits groupes familiaux. Malgré son aspect pataud, le suidé est très agile et rapide. Il galope avec une aisance insoupçonnée au travers de la végétation la plus inextricable. En journée, il se vautre dans la boue pour se protéger de la chaleurchaleur et pour se débarrasser des parasites. Il communique à l'aide de grognements et de gémissements. À l'exception du pythonpython réticulé, il n'a aucun autre prédateur naturel. Le babiroussa est un nageur hors pair qui n'hésite pas à franchir des bras de mer pour rejoindre les îles. C'est d'ailleurs ainsi qu'il les a colonisées. En raison de son isolement insulaire, les populations ont évolué séparément en se différenciant sensiblement les unes des autres, pour former quatre sous-espècessous-espèces :
- Babyrousa babyrussa babyrussa (babiroussa de Buru) également appelé babiroussa poilu ou doré ;
- Babyrousa babyrussa bolabatuensis (babiroussa de Bola Batu) ;
- Babyrousa babyrussa celebensis (babiroussa du nord de Sulawesi) ;
- Babyrousa babyrussa togeanensis (babiroussa de Togian).
Babiroussa au zoo de Portland, dans l’Orégon. © cyborgsuzy, Flickr, cc by nc 2.0
Reproduction du babiroussa
La duréedurée de gestationgestation oscille entre 125 et 150 jours. La femelle, ne possédant que deux mamelles, ne met au monde qu'un ou deux porcelets par portée. Lorsqu'ils sont jumeaux, les jeunes sont invariablement du même sexe. Ils commencent à s'alimenter de manière classique dès les premiers jours, mais ne sont sevrés qu'entre le sixième et le huitième mois. La femelle peut s'avérer dangereuse lorsqu'elle défend ses petits. Ces derniers atteignent la maturité sexuelle au bout d'un an.
Régime alimentaire du babiroussa
Le babiroussa est surtout végétarien. Il fouille les amas de végétaux en décomposition, les troncs en décomposition et remue l'humushumus du sol pour chercher sa nourriture. Il se nourrit essentiellement de racines, de bulbes, de fruits, de baies, de champignonschampignons et de noixnoix dont il brise aisément les coques grâce à sa puissante dentition. Mais il ingère également des invertébrésinvertébrés tels que les larveslarves, les vers, les gastéropodesgastéropodes et de petits vertébrésvertébrés.
Babiroussa au zoo de Twycross, en Angleterre. © tim ellis, Flickr, cc by nc 2.0
Menaces sur le babiroussa
L'effectif actuel des populations de babiroussa est inconnu, mais les menaces pesant sur les différentes sous-espèces sont réelles. La déforestation et la chasse en sont les causes principales. Seules les forêts montagneuses à l'accès difficile protègent encore les derniers spécimens. Le babiroussa est un hôte rare des jardins zoologiques. Seuls les sujets capturés jeunes sont suffisamment sociables. Les adultes sont récalcitrants et s'adaptent assez mal au froid.