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Parmi les failles qui sont activement surveillées à cause de leur potentiel à générer de puissants séismes, il y a la faille nord-anatolienne. Cette faille, qui délimite la frontière entre la plaque anatolienne et la plaque eurasienne présente de nombreuses similitudes avec la tant redoutée faille de San Andreas qui menace l'ouest américain.
L’échappée tectonique du bloc anatolien
La région méditerranéenne est en effet un véritable puzzle tectonique où plusieurs grandes plaques s'affrontent. Si l'ouest de la Méditerranée est marqué par la collision entre les plaques africaine et eurasienne, à l'est c'est la poussée vers le nord de la plaque arabique qui provoque d'importantes contraintes. Pris en sandwich entre celle-ci et la plaque eurasienne située au nord, le bloc anatolien sur lequel se trouve la Turquie s'échappe vers l'ouest, un peu comme un savon mouillé que l'on serre entre ses mains.
Le bloc anatolien se déplace ainsi d'environ 1 centimètre par an. Ce mouvementmouvement tectonique est accommodé par deux grandes failles décrochantes qui délimitent les bordures nord et sud de ce bloc tectonique. Il s'agit des failles est et nord-anatoliennes.
De nombreux séismes de magnitude supérieure à 7
Orientée quasiment est-ouest, la faille nord-anatolienne court sur environ 1 500 kilomètres, du point triplepoint triple de Karliova (jonction avec la faille est-anatolienne) jusqu'à la mer d'Égée où elle se perd. Sur son chemin, la faille traverse plusieurs villes turques importantes. Elle passe notamment à seulement 20 kilomètres au sud d'Istanbul. Il s'agit d'une faille dextre, c'est-à-dire que la plaque eurasienne se déplace vers la droite par rapport au bloc Aanatolien.
L'important taux de déformation enregistré en continu sur la faille nord-anatolienne et la proximité immédiate de fortes densités de population font que l'activité sismique de cette faille est intensément suivie et redoutée. L'histoire récente de la Turquie est en effet marquée par de nombreux séismes de magnitudemagnitude supérieure à 7, certains très dévastateurs.
Une migration vers l’ouest qui fait craindre un séisme à Istanbul
En 1939, le séisme d'Erzincan provoque ainsi la mort de plus de 30 000 personnes et des dégâts très importants. Sept grands séismes de magnitude supérieure à 7,0 se sont produits durant les années suivantes, chacun ayant un lourd bilan humain. Le séisme qui frappa la ville d'Izmit en 1999 fut particulièrement meurtrier, avec plus de 18 000 personnes disparues.
Il est intéressant, et important, de noter que l'on observe une migration vers l'ouest des épicentresépicentres de ces puissants séismes. Cette évolution est liée au fait que chaque séisme rétablit l’équilibre des contraintes sur un segment de faille et déstabilise le segment suivant. Le séisme d'Izmit était ainsi attendu. Il est donc probable que le prochain séisme d'ampleur survienne à l'ouest d'Izmit, c'est-à-dire dans la région d’Istanbul.