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Résultat du processus d'humification qui décompose la matièrematière organique fraîche (débris végétaux et animaux) en matière organique stabilisée, l'humus représente la couche la plus superficielle du sol. En comparaison des couches plus profondes qui sont de nature principalement minérale, l'humus est ainsi essentiellement de nature organique.
De couleurcouleur souvent brune à noire, il possède une odeur caractéristique qui varie suivant sa composition. L'humus a de nombreuses propriétés qui en font l’une des couches les plus importantes des sols. Parmi elles, sa capacité à retenir l'eau ainsi que les nutrimentsnutriments. C'est également une couche où l’activité biologique est très active. Animaux, bactériesbactéries et champignons y sont présents et participent à la décomposition de la matière organique qui est apportée en continu.
Formation de l’humus
En fonction des conditions d'humidité, de température et d'acidité, l'humus va ainsi se former plus ou moins rapidement à partir de résidus végétaux (feuilles, racines, bois...), d'animaux morts, d'excréments et de microorganismesmicroorganismes. L'ensemble de cette nécromasse va alors être mobilisée et digérée par de très nombreux organismes détritivores comme les vers de terre, des bactéries et des champignons.
Cette activité de dégradation et de décomposition sera plus active sous climat chaud et humide. Elle va produire différents composés organiques complexes, des composés minérauxminéraux et des gazgaz. De manière générale, l'humus se compose d'une partie dite « libre » qui correspond à la matière organique humifiée, et d'une partie dite liée. L'humus libre a la capacité de migrer facilement dans les sols. À l'inverse, l'humus lié est le plus stable et le moins mobilemobile. Aussi appelée humine, il possède une bonne capacité d'échange cationique, intéressante sur le plan agronomique.
Catégories d’humus
En fonction des conditions de formation, on recense plusieurs catégories d'humus. Lorsque l'humus est produit en milieu aéré, on distingue ainsi :
- le mull (du mot suédois qui signifie « terre »), qui se caractérise par un bon mélange de l'humus avec la fraction minérale grâce à l'action des vers de terre. C'est le cas par exemple dans les environnements forestiers.
- le modermoder et lui aussi formé principalement en forêt mais sa formation est plus lente et principalement lié à l'action des champignon et des petits animaux. Les vers de terre y sont peu présents ce qui explique la mauvaise incorporation avec la matière minérale.
- le mormor (du mot danois signifiant « marécage »), qui représente un humus très peu transformé et peu minéralisé. Très noir et acideacide (pH 3,5 à 4,5), on retrouve ce type d'humus dans les landes sèches ou humides.
Il arrive que l'humus se forme également en milieux asphyxiant (anaérobie). On distingue alors :
- la tourbe, qui se forme en milieux inondés par forte accumulation de matière organique d'origine végétale.
- l'anmoor, où la matière organique humifiée est mélangée à des argilesargiles. Cet humus se forme le long des rivières ou dans des zones inondées de façon temporaires.
Fragilité de l’humus face à l’agriculture intensive
Malgré son importance pour la fertilité des sols, on note que certaines pratiques agricoles mènent à la destruction de l'humus. C'est le cas du labourlabour. En enfouissant l'humus, cette pratique entraîne une minéralisation trop rapide de la matière organique. L'absence de cette couche va entraîner des problèmes de rétention d'eaurétention d'eau dans les sols et favoriser leur lessivagelessivage.
L'humus étant une couche « vivante », l'emploi de pesticidespesticides et engrais chimiques va fortement détériorer sa qualité, menant, ici encore, à un appauvrissement des sols.