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    Un bloc erratique représente un bloc rocheux de taille et de nature diverses, isolé et sans lien apparent avec son environnement géologique. On peut en trouver au milieu des plaines comme au sommet des collines. Le nom « erratique » vient de cette idée qu'ils représentent des blocs « perdus ». Leur origine a intrigué les premiers géologuesgéologues du XVIIIe siècle qui ne comprenaient pas quel processus avaient pu déplacer des rochers de plusieurs tonnes, souvent sur plusieurs centaines de kilomètres.

    Des rochers transportés par les glaciers

    Plusieurs hypothèses plus ou moins farfelues voient alors le jour pour expliquer le déplacement de ces blocs rocheux : déluge, crues phénoménales, fontefonte brutale des glaciers, explosions souterraines et autres cataclysmes divers.

    La véritable explication est trouvée en 1795 par James Hutton, qui incrimine le déplacement des blocs erratiques aux mouvementsmouvements des glaciers. Il s'agit en réalité de moraines, bien que ce terme soit généralement réservé aux éléments rocheux de plus petite taille.

    Bloc erratique de Lambert Dome, Yosemite, USA. © Maveric149, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Bloc erratique de Lambert Dome, Yosemite, USA. © Maveric149, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Lorsqu'un glacier s’écoule, il charrie avec lui quantité de blocs rocheux de plus ou moins grande taille, qu'il aura au préalable arraché des flancs montagneux. Logé au sein de la glace en mouvement, les blocs erratiques peuvent ainsi parcourir des milliers de kilomètres. Puis, lorsque la glace fond et que le glacier se retire, le bloc erratique est déposé sur le sol. Il ne bougera plus par la suite, à moins qu'un nouveau glacier ne l'emporte à nouveau.

    Nombreux blocs erratiques charriés par le glacier Athabasca, Canada. © Wing-Chi Poon, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 2.5
    Nombreux blocs erratiques charriés par le glacier Athabasca, Canada. © Wing-Chi Poon, Wikimedia Commons, CC by-sa 2.5

    On trouve des blocs erratiques généralement en contre-bas des anciennes langues glacières. Pourtant, les glaciers ayant la faculté de se déplacer à contre-pente, il arrive que des blocs erratiques soient retrouvés à une altitude supérieure à celle de leur lieu d'origine. C'est le cas de blocs erratiques du plateau des Alleghany aux États-Unis, qui se trouvent à 500 mètres au-dessus du site d'arrachement et à une distance de 160 km.

    Des blocs erratiques caractéristiques des anciennes régions glaciaires

    Ces blocs erratiques sont ainsi observés partout où il y a eu d'anciens glaciers. On en retrouve ainsi dans les Alpes naturellement, mais également en Allemagne, à Londres, aux États-Unis, au Canada... Le « Gros Caillou » de la colline de la Croix-Rousse à Lyon est un bloc erratique.

    Le « Gros Caillou » de la Croix-Rousse à Lyon, un bloc erratique déposé là par un ancien glacier. © Pymouss, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 4.0
    Le « Gros Caillou » de la Croix-Rousse à Lyon, un bloc erratique déposé là par un ancien glacier. © Pymouss, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0

    Des blocs erratiques peuvent également se retrouver au fond des océans, soit parce que la mer a envahi une ancienne zone glaciaire, soit parce qu'un bloc s'est retrouvé piégé dans un iceberg qui aura par la suite fondu en pleine mer.

    L'analyse de ces blocs est essentielle pour comprendre les différentes étapes des glaciationsglaciations et permet notamment de reconstituer les paléoenvironnements du Quaternaire.