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Le terme rewilding se traduit littéralement par le terme réensauvagement.
Le rewilding peut être considéré comme une approche de conservation des écosystèmes. Car l'idée est de laisser la nature (re) prendre soin d'elle-même. Quitte, au départ, à lui donner un coup de pouce en réimplantant des espèces, végétales ou animales, disparues ou mises en danger par les activités humaines dans une région donnée.
Mais attention, le réensauvagement, ce n'est pas simplement de la réintroduction d’espèce. Il s'agit ici de recréer tout un écosystème, de retrouver l'état naturel d'une région, et ensuite, de passer la main à la nature. L'introduction d'espèces -- du haut de la chaîne alimentaire notamment, des prédateurs ou des grands herbivores -- vise ainsi à restaurer les interactions trophiques descendantes et les cascades trophiques associées pour promouvoir des écosystèmes biodiversifiés autorégulateurs.
Parmi les bénéfices du rewilding, il ne faut pas oublier ceux apportés aux hommes. La nature sauvage peut en effet être vue comme une alliée lorsqu'il s'agit de prévenir les inondationsinondations ou de stocker du carbonecarbone pour lutter contre le réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Ce type d'opérations peut stimuler les économies locales. D'autant que si l'idée est bien menée, l'investissement reste sur le court terme, car la nature sait mettre en œuvre des processus rentables.
Rewilding, des précautions à prendre
Pour exemple d'opération de réensauvagement, on peut citer la réintroduction du castor au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Les castors construisent des barrages qui régulent le système d'eau au niveau local. Ils préviennent les inondations et améliorent la qualité des sols. Résultats : des espèces plus petites trouvent dans les régions peuplées de castors, un nouvel habitat.
Mais des expériences échouées rappellent aussi que se lancer dans un projet de rewilding n'est pas toujours simple. Que cela doit être fait avec précaution et peut-être aussi... un peu d'humilité. Aux Pays-Bas, ce sont des cerfs élaphescerfs élaphes, des chevaux Konik et du bétail Heck qui ont été réintroduits dans une zone de marais. Malheureusement, un hiverhiver rigoureux a provoqué une famine massive. Et les autorités ont finalement décidé d'abattre les derniers animaux survivant avant qu'ils ne viennent à mourir de faim. En cause, probablement, le fait que la zone visée était trop petite et qu'il n'y avait pas de prédateurs naturels pour réguler la population d'herbivores.
Pour éviter ce type d'échec et donner un maximum de change aux opérations de réensauvagement, les chercheurs auront encore besoin de faire plus d'expérimentations et surtout, de recueillir plus de données biologiques, sociales et économiques.