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On parle d'arbre têtard en sylviculture lorsqu'il a été taillé de façon à former une «tête» avec un bourrelet au sommet du tronc. On obtient cette forme en coupant régulièrement les branches maîtresses à la même hauteur dans le but de provoquer la pousse de rejets, une pratique appelée bûchage. Le bûchage se fait toujours en hiver, durant la période de repos végétatif lorsque les réserves de l'arbre sont stockées dans les racines et le tronc. Lorsque l'arbre vieillit, il donne des formes biscornues, avec un tronc creux véritable refuge pour les oiseaux, les rapaces nocturnesnocturnes, les chauve-sourischauve-souris, les petits mammifèresmammifères, les scarabées et certains insectesinsectes rares comme le lucane cerf-volantlucane cerf-volant et le pique-pruneprune.
Origine de l’arbre têtard
L'apparition des arbres têtards date du Moyen-Age, où les paysans n'avaient pas le droit d'abattre les arbres, propriété des seigneurs qui disposaient ainsi des fûts, mais pouvaient récupérer les petites branches tous les 5 à 9 ans. Celles-ci fournissaient du boisbois pour les feux de cheminéecheminée et les fours à pain, des outils de vannerie, des piquets pour les enclos ou encore des feuilles pour le fourrage.
L’arbre têtard dans le paysage
Toutes les espècesespèces d'arbre ne sont pas capables de supporter des tailles aussi importantes. Les plus couramment exploitées sont le chêne, le saule, le frêne, le charmecharme, l'orme, le platane, le tilleultilleul ou le marronnier. Néanmoins l'arbre têtard ne vivra pas aussi vieux qu’un arbre normal. Un recépage brutal après une trop longue période de repos peut même le tuer : il est donc essentiel de l'entretenir régulièrement.
Les arbres têtards font aujourd'hui partie du patrimoine culturel et forment des paysages caractéristiques des bocagesbocages d'Europe de l'ouest. On peut en voir regroupés dans les vergers, alignés le long des routes, au bord d'un canal ou d'un ruisseau. Selon les régions, l'arbre têtard est appelé trogne, calot, truisse, ragosse, touse, têteau, hautain, chapoule, tronche, arbre à fagots, saoulé escabassa... Il existerait ainsi plus de 100 noms locaux !