au sommaire
Dans une étude publiée dans Science, des chercheurs ont plaidé une cause qui risque fort d'être perdue : le sauvetage du delta du Mékong. Située au sud du Vietnam, cette région abrite 17 millions de personnes et pourrait disparaître d'ici 2100 à cause de la montée des eaux. Elle correspond à l'arrivée du fleuve du Mékong, qui prend sa source dans le haut plateau tibétain, puis traverse ensuite pas moins de six pays : la Chine, le Myanmar (ex-Birmanie), le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam. Il irrigue chacun de ces pays avant de se jeter dans l'océan. Mais, depuis quelques décennies, sa surexploitation pose problème : de nombreux barrages ont été construits en amont du deltadelta et bloquent non seulement le transport de l'eau mais aussi une grande partie des sédimentssédiments qui l'accompagnent.
Ces sédiments sont primordiaux, car ce sont eux qui enrichissent la terreterre et la rendent cultivable. Ils permettent de plus d'élever petit à petit la surface et la surélèvent ainsi par rapport au niveau de la mer. D'après l'étude, si tous les barrages prévus sont construits, « ils retiendront 96 % des sédiments atteignant autrefois le delta ».
Autre problème que soulèvent les chercheurs, l'extraction de l'eau et des sédiments une fois que ces derniers sont arrivés au Delta. Pour l'instant, ils sont utilisés à des fins de constructionconstruction, tandis que l'eau est pompée jusque dans les profondeurs. « Les deltas persistent et se développent si l'apport de sédiments d'un bassin fluvial en amont construit des terres de delta à des taux identiques ou supérieurs à ceux des terres submergées par l'élévation relative du niveau de la mer et l'érosion, alertent les scientifiques. Seule une meilleure coordination de la gouvernance et des investissements, éclairée par la science, fournira au delta ces ressources essentielles. »
Suivez Futura sur WhatsApp et Google Actualités
pour ne rien rater de l’actualité sciences & tech !