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Le 9 janvier dernier, une tempête de neige historique s'est abattue sur la région de Madrid en Espagne, accompagnée d'une vague de froid atteignant les -13 °C. Une tempête qui a endommagé plus d'un demi-million d'arbres parfois centenaires, comme les emblématiques chênes à feuilles résistantes dont les larges feuilles les rendent vulnérables à la neige. « C'est la plus grande catastrophe environnementale de ces dernières années et une perte sans précédent du patrimoine naturel », alerte Francisco Molina, directeur de l'agroforesterie à l'Institut de développement rural Imidra de Madrid.

Pour sauver ce patrimoine en danger, l'Imidra s'est lancé dans une course contre la montre pour cloner les spécimens les plus précieux et les replanter à l'identique. Une procédure assez compliquée concernant les chênes car ils sont incapables de se reproduire par simple multiplication végétative. Il faut donc utiliser une méthode appelée embryogénèse somatique, qui consiste à obtenir des embryons à partir de cellules somatiques, un peu comme la fécondation in vitro chez l'humain. Les embryons d'arbres sont ensuite placés dans un substrat pour donner des folioles fraîches comparables à la germination d'une graine. « Il faudra des dizaines d'années pour remplacer les pertes causées par la tempête, mais cela vaut la peine de préserver les gènes de ces arbres ayant résisté à des siècles de changements climatiques, de maladies et d'attaques d'insectes », fait valoir Francisco Morina à l'agence Reuters.

 

15 arbres remarquables à protéger

Le chêne d’Henri IV dans le Tar-et-GaronneL'Érable de Montpellier dans les Deux-SèvresLes platanes du Musée Pétrarque dans le VaucluseLe hêtre monumental du TarnLe platane du château de la Bûcherie dans l’OiseLe cèdre pleureur des Hauts-de-SeineLes cormiers du Bas-RhinLes vieux ifs de la MancheLes tilleuls de l'abbaye de Noirlac dans le CherLe cade tourmenté de l’AudeLe châtaignier millénaire du FinistèreLe chêne sur son rocher corseLes châtaigniers millénaires de la Corse-du-SudLe pistachier lentisque de la CorseLes oliviers du Musée Renoir dans les Alpes-Maritimes
Le chêne d’Henri IV dans le Tar-et-Garonne

Dans les traditions populaires, on retrouve souvent nos vieux arbres comme compagnons provisoires d'un héros de l'histoire de France. Saint Louis rendait la justice sous un chêne, Jeanne d'Arc priait près d'un tilleul et Napoléon observait les champs de bataille depuis des points de vue ornés d'un grand arbre servant de repère. Près de la commune de Merles, dans le Tarn-et-Garonne, une fontaine abreuva en 1579 le bon roi Henri IV, de passage sur ces terres. Le gros chêne, qui domine le site, accueillit-il le Vert-Galant pour un repos réparateur, on peut l'imaginer. Toujours est-il que le chêne est depuis longtemps appelé au pays le chêne d'Henri IV.

Cet arbre est un chêne pédonculé, appartenant à la famille des Fagacées, présent dans tout l'hémisphère Nord mais préférant les altitudes inférieures à 1.300 mètres. Ce Quercus robur, chêne robuste, peut dépasser les 40 mètres de hauteur et son envergure est tout aussi impressionnante. Il vit gaillardement jusqu'à 500 ans et peut atteindre le millénaire. Le bois de chêne est un matériau majeur dont les qualités sont remarquables en charpenterie, en menuiserie, en tonnellerie ; évidemment, il est incontournable en ébénisterie. C'est un bois de cheminée qui chauffe bien et se consume lentement. Ses fruits, les glands, nourrissent les cochons et les sangliers. Autrefois, les tanneries récupéraient les écorces pour le tannage du cuir. Enfin, la sciure de chêne a fait les beaux jours de l'industrie papetière.

© Georges Feterman, Futura

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