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Ce 14 juillet 2014, les coureurs du Tour de France, partis de Mulhouse, se sont lancés à l'assaut de leur première montagne : les Vosges, avec une arrivée au sommet de La Planche des Belles Filles, à 1.148 m d'altitude. C'est là, et dans le Jura, qu'a été réintroduit à partir des années 1970 un des rares grands mammifères prédateurs français, le lynx boréallynx boréal. C'est le héros du jour du Tour de France de la biodiversité, une série de documentaires proposés par le Muséum national d'histoire naturelleMuséum national d'histoire naturelle.
Ce puissant félin, reconnaissable à sa hauteur (75 cm au garrot), à ses pattes arrière puissantes, bien commodes pour marcher dans la neige profonde et, bien sûr, aux touffes de poils qui prolongent ses oreilles, est présent dans une large partie de l'hémisphère nord, de la Sibérie à l'Amérique en passant par l'Europe, partout où il y a de grandes forêts. Cette vaste population est composée de plusieurs espèces, regroupées dans le genre Lynx, distinct de Felis auquel appartiennent la plupart des autres félins.
Le déclin des lynx semble enrayé
En Europe, le lynx boréal (Lynx lynx) avait presque disparu au XXe siècle, essentiellement à cause de la régression de son espace vital. Car cet animal solitaire a besoin de vastes territoires, un seul mâle pouvant s'approprier une réserve de chasseréserve de chasse de 150 à 200 km2. Le déclin semble enrayé car dans de nombreux pays, il a été suffisamment protégé pour éviter l'extinction. En France, il en existerait de 100 à 150 (chiffres 2012), selon Éric Marboutin, chef de projet à l'Office national de la chasse et de la faunefaune sauvage.
Ce chasseur, qui sait nager, saute très bien et court très vite (mais pas longtemps), s'attaque à de nombreuses proies. Grand amateur de lapins, il s'intéresse aussi au chamoischamois ou au chevreuil, et parfois à des animaux d'élevage. Farouche, encore plus discret que le blaireau, ce grand félin de plus de 1,30 m de longueur se laisse difficilement observer. Et il est bien rare d'en voir un dans la nature. Pour estimer les effectifs, les spécialistes doivent installer des pièges photographiques pour les identifier grâce à leur pelage, les taches étant spécifiques à chaque individu.