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Les gastronomies des différents pays du monde offrent des goûts et des odeurs variés qui ravissent les papilles des uns... et font frémir celles des autres. Il faut dire que les habitudes culinaires humaines peuvent parfois surprendre. Entre pied de cochon, civet de tortue, cervelle de singe et yeuxyeux de poissons grillés, il n'est pas toujours facile de s'enthousiasmer devant un plat. Les cigales, criquets, cafards, mouches et autres insectes font beaucoup parler d'eux et arrivent probablement en tête du classement des aliments les plus originaux.
Les insectes ne sont pas tous comestibles et leurs qualités gustatives seraient très inégales... © laurentmaurand, Flickr, cc by nc nd 2.0
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les insectes rempliraient déjà les assiettes de nombreux pays et nourriraient deux milliards de personnes dans le monde. Nutritifs et peu nocifs pour l'environnement, ils représenteraient une solution sérieuse à l'augmentation des besoins nutritionnels de la planète. Dans la culture européenne, il existe cependant une réticence bien ancrée dans les consciences concernant l'introduction d'insectes dans les menus. Considérés comme répugnants et sales, ils sont éloignés le plus possible des sources de nourriture. En revanche, dans d'autres régions du monde, on apprend très tôt à les apprécier et à choisir les meilleures façons de les faire griller ou mijoter.
L'entomophagie, une alimentation aux nombreux avantages
Selon certains spécialistes, il existerait de nombreux avantages à l'entomophagie (la consommation d'insectes par l'Homme). Tout d'abord, les insectes représenteraient une excellente source de protéinesprotéines, lipideslipides, minérauxminéraux et vitaminesvitamines. Certaines larves d'abeille délivreraient ainsi dix fois plus de vitamine D que l'huile de foiefoie de morue. Dans certaines cultures, les insectes sont également appréciés pour leurs propriétés gustatives et utilisés pour rehausser la saveur d'un plat. Par ailleurs, la production d'insectes aurait également un intérêt écologique, car leur élevage émettrait beaucoup moins de gaz à effet de serre que les bovins par exemple.
Si la culture des insectes semble plutôt rentable, il faut observer une certaine nuance. En effet, même si les insectes ont de faibles besoins énergétiques, leur production n'est pour le moment pas optimisée et de nombreux progrès restent à faire. En Afrique du Sud, Jason Drew a créé la première ferme industrielle productrice de mouches destinées à l'alimentation animale. « Actuellement, un tiers du poissonpoisson que nous pêchons en Afrique du Sud est utilisé pour nourrir les volailles. On pourrait substituer cette source de nourriture par des insectes et utiliser ces poissons pour la consommation humaine », explique-t-il.
En Europe, l'introduction d'insectes dans les assiettes n'est pas pour tout de suite. Outre la barrière culturelle, les instances européennes n'ont pas autorisé leur mise sur le marché pour l'alimentation humaine. Certaines entreprises se sont lancées dans la production d'insectes pour l'alimentation animale et croient au potentiel de cette source nutritionnelle. C'est le cas de la société Ynsect, créée en 2011, qui fabrique des farines d'insectes destinées aux animaux. Son président, Jean-Gabriel Levon, a répondu aux questions de Futura-Sciences. Vous retrouverez prochainement l'intégralité de cette interview sur le site.