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Le calmar, du genre Architeuthis, fraîchement sorti du filet de pêche. © Paul McCoy/DPI Victoria
L'animal a été retrouvé en juin 2008 par l'équipage du Zeehaan dans le filet qui venait de pêcher par 550 mètres de fond dans les eaux australiennes. Avec ses 245 kilos et ses 12 mètres de longueur - tentacules comprises -, il figure parmi les plus gros spécimens connus du genre Architeuthis, ces céphalopodes que l'on appelle des calmars géants (et non calamarscalamars comme on le voit écrit trop souvent, ce mot étant en fait le terme anglais ou espagnol). La société ayant affrété le navire, Toberfish, a confié le mollusque au musée Victoria (Victoria Museum), à Melbourne.
Les prises de ces animaux sont extrêmement rares et on connaît très mal leur mode de vie et leur classification. Il en existerait trois espèces différentes mais rien n'est sûr, et l'on distingue ces calmars géants d'animaux encore plus grands, appartenant au genre Mesonychoteuthis, ou calmar colossal. En 2007, des pêcheurs néo-zélandais en ont ramené un spécimen dans leurs filets, pesant quelque 450 kilos. En 2005, le Japonais Tsunemi Kubodera, après avoir disposé un appât et une caméra à 900 mètres de profondeur a pu obtenir les premières images d'un calmar géant en pleine attaque. Un exemplaire plastiné, c'est-à-dire naturalisé, est exposé à Paris, au Muséum national d'histoire naturelle, dans la Grande galerie de l'évolution.
L'animal disséqué en public avec les explications du zoologiste Mark Norman (en anglais). La vidéo complète est visible sur le site du musée Victoria. © Victoria Museum
Une aubaine scientifique
Avec cette dissection publique, les zoologisteszoologistes du musée Victoria espèrent éveiller l'intérêt pour ces habitants des profondeurs, spectaculaires et mystérieux. L'opération est aussi une aubaine scientifique. L'étude (y compris la dissection filmée) est menée par Mark Norman, un spécialiste renommé des calmars. Elle permettra de mieux comprendre la physiologie de ces animaux, ainsi que leur croissance, leur reproduction et la nature de leurs proies habituelles (poissonspoissons, autres céphalopodes...). Dans la vidéo filmée par le musée, Mark Norman explique par le menu (mais en anglais) les détails de l'anatomieanatomie de l'animal, semblable à celle de tous les calmars. La version que nous présentons dans cet article est un extrait mais celle diffusée par le musée dure une heure et demie.
Un documentaire unique qui ravira les étudiants et les chercheurs en physiologie animale et qui risque d'impressionner tous les autres...