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Aiguillat commun. Crédit : National Oceanic and Atmospheric Administration.
Une des premières mesures concerne la protection de l'anguille européenne (Anguilla anguilla), dont l'espèce, aujourd'hui menacée, est désormais inscrite à l'annexe II de la CITES. Autrefois abondant et même considéré comme nuisible, ce poisson est aujourd'hui victime d'un commerce international important, situation aggravée par le fait que sa reproduction en captivité est actuellement impossible à des fins d'élevage.
L'anguille commune passe la majeure partie de sa vie dans les rivières, puis descend vers la mer où elle se reproduit dans l'Atlantique. Les larves, appelées civelles, parcourent le chemin inverse et sont abondamment pêchées lorsqu'elles envahissent les estuaires. Considérées comme un mets très fin dans plusieurs pays ou régions du sud, comme l'Espagne ou la France du sud-ouest, elles font aussi l'objet d'un trafic international entre l'Europe et l'Asie, notamment la Chine qui en a développé l'aquacultureaquaculture, et le Japon qui en est le principal demandeur à des fins gastronomiques, à des prix dépassant quelquefois les 1000 euros le kgkg.
On estime qu'au cours des 25 dernières années, le stock mondial des anguilles a décliné de 95 à 99 %.
Autre animal versé dans la liste des espèces protégées, le poisson-scie. Cette grande raie, qui peut atteindre 7 mètres de long, possède un rostrerostre pouvant mesurer 2 mètres garni de 36 dents, une caractéristique qui la rend particulièrement vulnérable aux filets de pêchepêche auxquels elle s'accroche. Mais ce poisson est aussi recherché pour son rostre et ses dents, vendus comme souvenirs, ainsi que pour ses ailerons et sa chair, mais aussi pour sa bilebile et son foiefoie, utilisés en médecine traditionnellemédecine traditionnelle chinoise.
Six des sept espèces de poissons-scie ont été classés en annexe I, la plus restrictive puisqu'elle interdit toute exploitation commerciale, et la septième en annexe II, autorisant le commerce uniquement à des fins de protection comme les aquariums publics.
Par contre, la convention a rejeté la demande de protection de deux espèces de requins, le requin-taupe et l'aiguillat commun, appréciées pour leur chair et leurs ailerons. Le requin-taupe est largement utilisé dans la préparation de "'fish and chips'' britanniques. La convention justifie ce refus en estimant que c'est à l'Union Européenne d'en gérer les stocks dans le cadre de la politique de la pêche en établissant des limites de quotas à respecter. Elle fait aussi remarquer que si les populations de requins-taupe et d'aiguillats communs avaient effectivement beaucoup baissé en Europe, ce n'était pas le cas pour le reste de la planète où ces espèces ne sont pas en danger.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, la demande de révision du statut de plusieurs espèces de baleines introduite par le Japon et l'Islande a été rejetée. Cette décision met donc fin à une partie de bras de ferfer qui opposait le Japon à la Commission baleinière internationale dans le but de reprendre la chasse de ce cétacé à des fins commerciales.