Les éleveurs de bovins n’aiment pas les cornes, qui blessent et compliquent le travail. Les solutions actuelles sont la sélection ou l’écornage douloureux. Aux États-Unis, des chercheurs ont trouvé le moyen de glisser un gène déjà connu – Polled – dans le génome d’un embryon.

au sommaire


    Utiles moyens de défense des bovidés sauvages, les cornes sont une source de complications pour les éleveurs et de blessures pour les animaux comme pour les Hommes, surtout dans les élevages modernes. Depuis longtemps, on cherche le moyen de s'en débarrasser. La méthode la plus radicale est de les brûler, un procédé lourd et traumatisant pour l'animal. Une autre est de sélectionner les individus qui en sont naturellement dépourvus. C'est ce qu'explique ce reportage de France 3, qui présente une variété de vache limousine obtenue par KBS-Genetic. Il en est de même pour des variétés britanniques, comme l'Angus ou l'Hereford.

    Aux États-Unis, des scientifiques viennent de publier dans la revue Nature Biotechnology une méthode de manipulation génétique (voir également un article de présentation dans Science). Le gènegène associé à la présence de cornes est en effet connu depuis longtemps. L'allèleallèle (variété du gène) qui conduit à leur absence est baptisé Polled (signifiant écorné en anglais), et noté P. L'allèle entraînant leur présence, Horned (corné, et noté h), est dominant sur le précédent. Un animal de type Ph a donc des cornes.

    C'est l'allèle P que l'équipe de chercheurs, dont plusieurs travaillent pour l'entreprise de biotechnologiebiotechnologie Recombinetics, a ciblé. Grâce à une technique génétiquegénétique connue, exploitant les Talen (TranscriptionTranscription activator-like effector nucleases), ils ont pu insérer dans l'embryonembryon de bovins des allèles Polled, pour obtenir des individus PPPP. Cinq veaux sont nés en bonne santé, et sans cornes. Les chercheurs espèrent que leur méthode sera plus rapide que les croisements déjà effectués, et qui conduisent aujourd'hui à un pourcentage non négligeable : 10 % des limousines n'ont plus de cornes, d'après le reportage de France 3.