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Cette maladie, appelée aussi pourriture du couvainpourriture du couvain ou loque puante, est l'une des épizooties les plus dangereuses pour les abeilles, car elle peut rapidement anéantir le couvain tout entier. Elle est provoquée par des bactériesbactéries qui dévorent les larves d'abeilles de l'intérieur jusqu'à ne laisser qu'un résidu gluant.
Les chercheurs ont pu montrer que la bactérie Paenibacillus larvae, agent de la loque américaine, colonise dans un premier temps l'intestin de la larve d'abeille et vit de la nourriture que cette dernière mange. C'est seulement lorsque l'intestin de la larve est tellement rempli de bactéries qu'il en est prêt à éclater que celles-ci perforent la paroi intestinale et parviennent ainsi dans les tissus voisins. Cette découverte a été effectuée grâce à la méthode d'hybridationhybridation fluorescente in situ (FISH).
Jusqu'ici, les scientifiques considéraient que le bacillebacille devait franchir le plus rapidement possible la muqueusemuqueuse intestinale, partant de l'hypothèse qu'il ne pouvait se reproduire que dans les tissus de la larve. Ils pensaient aussi que les bactéries ne se nourrissaient que des tissus de la larve, or elles sont aussi capables de se nourrir de sucressucres. Il est ainsi maintenant prouvé que le bacille est également capable de se nourrir et de se multiplier dans l'intestin de la larve.
Chaque année, cette maladie, dont l'apparition doit être obligatoirement déclarée, provoque chez les apiculteurs du monde entier des pertes très importantes. La seule possibilité actuelle de lutte contre cette épizootie est la destruction totale des couvains et colonies infectés. Une zone de sécurité d'un rayon de 3 km, interdite d'accès, est alors généralement mise en place autour de la ruche touchée. La maladie est d'autant plus difficile à éradiquer que les bactéries peuvent survivre sous forme de spores pendant des dizaines d'années.
Les résultats obtenus à Berlin et Hohen Neuendorf font figure de percée en pathologiepathologie des abeilles et pourraient constituer un premier pas vers un traitement efficace de la maladie. Une piste serait notamment le contrôle du miel avec lequel sont nourries les larves, afin d'y détecter d'éventuelles spores. Une autre approche consisterait à nourrir les larves avec des miels dont la composition (en fleurs) est défavorable au développement bactérien.
L'équipe était dirigée par le Dr. Elke Genersch, chercheuse à l'Institut d'étude sur les abeilles et enseignante au département de médecine vétérinairevétérinaire de la FUB, le Prof. Lothar Wieler et le Dr. Marcel Nordhoff, travaillant tous deux à l'Institut de microbiologie et d'épidémiologie animale du département de médecine vétérinaire de la FUB.
Claire Nicolas, [email protected]
BE Allemagne numéro 386 (21/05/2008) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT - www.bulletins-electroniques.com/actualites/54716.htm