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Des chercheurs de l'université de Kyoto, au Japon, ont enseigné à des chimpanzés le jeu du chifoumi, alias « pierre-feuille-ciseaux », entre autres appellations. Sur les sept primatesprimates de l'expérience, cinq sont parvenus au bout de cette formation devant un écran d'ordinateur, avec une friandise à chaque victoire. Le jeu se déroulait avec des paires : devant chaque objet présenté, l'animal avait le choix entre deux possibilités.
L'entraînement débutait avec une seule paire, en l'occurrence feuille-pierre. Les chimpanzés découvraient ensuite la paire pierre-ciseaux puis la paire ciseaux-feuille. Ce cours de chifoumi se terminait par la phase la plus difficile, avec les trois paires mêlées. Avec une moyenne de 307 jeux, les cinq primates ont terminé leur apprentissage.
« Je choisis les ciseaux ». © Université de Kyoto
Le chifoumi n'est pas si simple pour un chimpanzé
De façon mal expliquée, il leur a fallu nettement plus de temps (14 jeux environ) pour comprendre que les ciseaux battent la feuille (pourtant la dernière paire étudiée), comparativement aux paires pierre-ciseaux (assimilée au bout de trois coups) et feuille-pierre (1,7 coup en moyenne). Selon les chercheurs, les chimpanzés ont du mal avec le caractère circulaire du raisonnement : la feuille bat la pierre, la pierre bat les ciseaux mais les ciseaux battent la feuille.
Des enfants de trois à six ans ont été confrontés au même exercice avec un premier résultat net : le jeu est compris à partir de quatre ans. Avant, c'est une chance sur deux. Ensuite, les petits humains assimilent plus vite le raisonnement circulaire. Une fois la formation terminée, les scores des chimpanzés sont semblables à ceux des enfants de quatre ans. En revanche, rappelons qu'une étude de 2016 montrait que les humains, devenus adultes, n'atteignent pas la perfection dans ce jeu d'enfants, restant toujours entravés par des choix parfois irrationnels.