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Jusqu'à 12 m de longueur et 5 t sur la balance, mais complètement inoffensif et très mal connu... C'est le requin pèlerin, un habitant des mers et océans tempérés du globe. © Chris Gotschalk, Wikimedia Commons, DP
Une autoroute à requins, voilà à quoi ressemblait l'archipel des Glénan (Bretagne) le 6 juin 2013, selon un communiqué de l'Association pour l'étude et la conservation des sélaciens (Apecs). Inutile de crier au loup, les dix squales observés par les bénévoles de l'association étaient des Cetorhinus maximusCetorhinus maximus, autrement dit des requins pèlerins. Même s'il s'agit de la deuxième plus grande espèce de chondrichtyens au monde, ces animaux n'en restent pas moins planctophages. Ainsi, ils sont inoffensifs pour l'Homme. Cet événement exceptionnel est à remettre dans un contexte un peu plus général.
Selon l'Apecs, l'année 2013 serait particulièrement propice à la rencontre de requins pèlerins au large de la Bretagne. En effet, près de 160 signalements d'un ou plusieurs individus lui ont été rapportés depuis le début du printemps, soit nettement plus que l'année dernière, la pire de toutes depuis le début des recensements en 1997. Par ailleurs, plus d'une centaine d'observations ont été faites dans le Finistère sud. Ce record était inégalé depuis six ans.
Chez les poissons cartilagineux (ou chondrichthyens), seuls les requins-baleines battent en taille les requins pèlerins, dont un individu est visible sur cette photographie. © Candiche, Flickr, cc by 2.0
Un hiver pluvieux pour expliquer la présence des requins ?
Mais comment expliquer une telle présence ? Une hypothèse établie par Hélène Gadenne, présidente de l'Apecs, a été rapportée par l'AFP : « On a eu un hiver très, très pluvieux. Il y a ainsi eu un gros apport d'eau douce, avec un [important] apport en nutriments au niveau des eaux côtières ». Or, ces nutrimentsnutriments favorisent justement la prolifération du phytoplancton, dont se nourrit le zooplanctonzooplancton. Ainsi, une augmentation de la quantité de nourriture disponible pourrait expliquer la présence les requins pèlerins, mais cela reste à vérifier.
En attendant, les bénévoles de l'Apecs sont parvenus, le 5 juin dernier, à poser une balise de géolocalisation par satellite sur une femelle de 6,5 m de long. Si tout se passe bien, le dispositif se décrochera dans huit mois, non sans d'abord avoir fourni de précieuses informations sur les déplacements de l’animal.