Aux États-Unis, un poisson sur trois est mal étiqueté. Si l’Europe est actuellement concentrée sur la viande chevaline, l’industrie des produits de la mer a elle aussi de quoi s'interroger.

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    Aux États-Unis, un poisson sur trois est mal étiqueté. La France importe 80 % de sa consommation des produits de la mer. Mange-t-on bien du thon lorsque l'on achète du poisson étiqueté comme tel ? © commecadefrance

    Aux États-Unis, un poisson sur trois est mal étiqueté. La France importe 80 % de sa consommation des produits de la mer. Mange-t-on bien du thon lorsque l'on achète du poisson étiqueté comme tel ? © commecadefrance

    À l'heure où en Europe les industriels de l'agroalimentaire retirent une grande quantité de plats surgelés cuisinés à base de bœuf, aux États-Unis, ce sont les produits de la mer qui sont pointés du doigt. Entre 2010 et 2012, l'ONG Oceana a réalisé une grande enquête sur la fraude d'étiquetage de la nourriture issue de la mer. Dans son rapport publié le 21 février, elle montre que 33 % des poissons vendus sont mal étiquetés.

    Dans cette vaste étude menée par la chercheuse Kimberly Warner, 1.215 échantillons de poisson ont été analysés. L'ONG Oceana les a achetés dans 674 points de vente répartis dans 21 États des États-Unis. Les tests ADNADN ont montré qu'un tiers de ces échantillons ne respectaient pas les normes de la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA).

    Selon l'étude menée par l'ONG Océana, dans les restaurants de sushis, 74 % des poissons vendus aux consommateurs étaient mal étiquetés. © Arnaud 25, cc by sa 3.0, Wikipédia

    Selon l'étude menée par l'ONG Océana, dans les restaurants de sushis, 74 % des poissons vendus aux consommateurs étaient mal étiquetés. © Arnaud 25, cc by sa 3.0, Wikipédia

    Du vivaneau et du thon blanc qui n’en sont pas

    Le thon et le vivaneau étaient les poissons le plus souvent mal étiquetés. Dans respectivement 59 et 87 % des cas, les tests ADN ont révélé la présence d'autres espèces qui ne figuraient pas sur les étiquettes des emballages. De plus, seulement 7 des 120 échantillons issus de vivaneaux achetés dans le commerce étaient véritablement du vivaneau. En outre, 84 % des échantillons de thon blanc étaient en réalité des représentants de Lepidocybium flavobrunneum, ou escolier noir, une espèce de poissons qui peut provoquer des problèmes digestifs graves.

    Les principaux poissons analysés étaient le saumon, le vivaneau, la morue, le thon, la sole, le flétan et le mérou. Entre 20 et plus de 33 % des flétans, des mérous, des barsbars et des morues importés du Chili étaient mal étiquetés. En sachant que la France importe les produits de la mer à hauteur de 80 %, il y a de quoi s'inquiéter.