Le cancer est l'une des principales causes de décès dans le monde. On estime à 7,6 millions le nombre des décès provoqués par cette maladie en 2005 et à 84 millions le nombre de ceux qui surviendront au cours des dix prochaines années si des mesures ne sont pas prises. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a proposé l'objectif mondial d'une réduction des taux de décès par maladie chronique de 2 % par an de 2006 à 2015. On pourrait ainsi éviter plus de 8 millions de décès par cancer sur les 84 millions prévus durant la prochaine décennie, et l'OMS renforce son action pour atteindre cet objectif.

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    Plus de 70 % de tous les décès par cancercancer surviennent dans des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire où les ressources susceptibles d'être affectées à la prévention, au diagnosticdiagnostic et au traitement du cancer sont limitées voire inexistantes. Le tabagisme à lui seul est à l'origine d'environ 1,5 million de décès par cancer chaque année.

    L'OMSOMS réagit activement à cette tendance. Dans une résolutionrésolution adoptée en mai 2005, l'Assemblée mondiale de la Santé a invité l'OMS et ses Etats Membres à prendre d'urgence des mesures de prévention et de lutte. L'OMS a donc élaboré une stratégie mondiale contre le cancer et, durant l'année à venir, publiera une série de six modules afin d'aider les Etats Membres à élaborer des stratégies pour améliorer la prévention et le traitement du cancer ainsi que les soins aux malades.

    Comme l'a souligné le Dr Catherine Le Galès-Camus, Sous-Directeur général chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale, "Nous devons avant toute chose chercher à combler l'énorme fossé entre pays développés et en développement pour tout ce qui touche à la prévention, au traitement et aux soins dans le domaine du cancer. Alors que de nombreux cas de cancer sont évitables ou guérissables s'ils sont rapidement dépistés et correctement soignés, il arrive malheureusement que les tumeurstumeurs soient décelées trop tard et qu'un traitement adéquat ne soit pas disponible. En outre, le traitement de la douleurdouleur cancéreuse et des soins palliatifspalliatifs peuvent sensiblement améliorer la qualité de la vie de nombreux malades."

    On estime que plus de 40 % des cancers sont évitables. Pourtant, la très forte augmentation de facteurs de risquefacteurs de risque tels que le tabagisme et l'obésitéobésité contribue à l'accroissement des taux de cancer, surtout dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Du fait de la mondialisation des marchés et de l'urbanisation, on observe une évolution rapide au niveau mondial conduisant à une consommation croissante de produits alimentaires transformés riches en graisse, en sucresucre et en sel ainsi que de produits du tabac, à une baisse de la consommation de fruits et légumes et à une tendance accrue à la sédentarité - autant de facteurs qui entraînent un accroissement de la charge (c'est-à-dire de l'incidenceincidence) du cancer et d'autres maladies chroniques. Il convient aussi de mentionner d'autres facteurs de risque évitables comme les substances cancérogènescancérogènes présentes dans l'environnement et les infections dues au virus de l'hépatite Bhépatite B ou au virus du papillome humainvirus du papillome humain.

    L'OMS est en train de prendre des mesures importantes pour la prévention du cancer et d'autres maladies chroniques. Un événement fondamental a été l'entrée en vigueur pendant l'année écoulée du premier traité de l'OMS relatif à la santé mondiale. La Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac représente une étape majeure en vue du recul du tabagisme, principale cause évitable de cancer. La première Conférence des Parties à la Convention se réunira à Genève du 6 au 17 février prochain pour planifier la mise en oeuvre des mesures prévues par la Convention pour réduire la consommation de tabac.

    De plus, la Stratégie mondiale sur l'alimentation, l'exercice physiquephysique et la santé offre une approche multisectorielle pour la réduction des principaux facteurs de risque de cancer et d'autres maladies chroniques. Le Programme sur la sécurité chimique est un réseau mondial qui, sous la direction de l'OMS, vise à réduire l'exposition aux substances cancérogènes, tandis que les programmes de vaccinationvaccination contre l'hépatite font partie des stratégies de vaccination mondiales de l'OMS.

    Pour améliorer le dépistagedépistage précoce, le traitement et les soins dans le domaine du cancer, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l'OMS apporte des éléments scientifiques sur les causes du cancer et les mécanismes de son apparition et élabore des stratégies de dépistage précoce. L'OMS collabore également avec divers acteurs clés de la lutte anticancéreuse, notamment d'autres organismes du système des Nations Unies comme l'Agence internationale de l'Energie atomique, des ONG comme l'Union internationale contre le Cancer et de nombreux instituts nationaux du cancer.

    L'OMS préconise une approche intégrée de la prévention, du traitement et des soins pour toutes les principales maladies chroniques. Ces approches intégrées, qui associent la prévention, le diagnostic et la prise en charge du cancer et celles des cardiopathiescardiopathies, des accidentsaccidents vasculaires cérébraux, du diabètediabète et d'autres maladies chroniques, sont nécessaires parce que les facteurs de risque sont les mêmes (tabagisme, mauvaise alimentation et sédentarité) et qu'elles appellent de la part du système de santé des ripostes du même type. Non seulement l'approche intégrée est celle qui convient le mieux à la prévention et au traitement mais c'est également la plus rentable. Elle est exposée dans le rapport récemment paru sur la prévention des maladies chroniques.