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Suite aux récentes attaques de requin, une première journée de pêche a bien eu lieu ce vendredi 10 août 2012 à la Réunion, l'objectif étant de marquer ou prélever 10 requins tigres et 10 requins bouledogues. L'une des raisons officielles de ces prélèvements était de constater, ou non, la présence de la toxine ciguatéra, un frein à la commercialisation de la viande de squales. Les marquages donnent l'occasion, quant à eux, d'étudier les habitudes de vie des requins et donc d'essayer de comprendre pourquoi certains d'entre eux s'approchent tant des côtes.
Deux techniques ont été employées pour capturer les squales visés durant les 12 heures de traque : la pose de drumlinesdrumlines (des lignes piégées munies d'un seul hameçon) à proximité des côtes et l'immersion entre 40 et 60 m de fond de palangres (engin de pêche dormantdormant) composées de 30 à 40 hameçons appâtés. En cas de capture, deux décisions pouvaient être prises par les scientifiques accompagnant les pêcheurs professionnels : tuer puis rapporter l'animal sur terreterre afin de le disséquer ou l'équiper d'un émetteur acoustique, un dispositif permettant de suivre ses déplacements le long du littoral ouest de l'île grâce à des stations d'écoute.
Quel bilan pour cette première journée de chasse ? Nul : pas un seul requin n'a pu être marqué ou prélevé par l'un des deux bateaux affrétés par la préfecture de la Réunion. Soit les squales n'ont pas apprécié les appâtsappâts proposés, soit ils ne sont pas autant qu'imaginé. En tout cas, il ne semble pas exister de population sédentarisée près des plages de l'île ou dans la réserve naturelle marine. Certains scientifiques apprécieront cette conclusion. Elle confirmerait en effet les résultats rendus publics en juillet dernier concernant les premières observations acoustiques (le marquage a commencé voici 10 mois). La situation semble donc paradoxale. Comment expliquer une augmentation du nombre d'attaques de ces prédateurs malgré leur absence apparente ?