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Drosophila melanogaster a un œil qui contient 800 unités de vision ou ommatidies, ce qui en fait l'un des plus développés parmi les insectes. Chaque ommatidie contient huit cellules photoréceptrices, des cellules de support, des cellules de pigment et une cornée. Avec cet œil, la drosophile peut distinguer les guêpes parasitoïdes mâles des femelles. © André Karwath (Aka), cc by sa 2.5, Wikipédia
L'alcoolalcool comme médicament préventif ? C'est la meilleure solution qu'ont trouvée les mouches du vinaigremouches du vinaigre (Drosophila melanogaster) pour se protéger d'une attaque de la guêpe parasitoïde. Quand les mouches femelles détectent les guêpes parasitoïdes par la vue, elles se mettent à pondre dans un environnement imbibé d'éthanol. Elles forcent leurs larves à consommer de l'alcool pour lutter contre les guêpes mortelles.
La guêpe parasitoïde est un véritable fléau pour la mouche du vinaigre. Elle injecte ses œufs à l'intérieur de la larve avec un venin qui inhibe la réponse des cellules immunitaires. Des chercheurs de l'université d’Emory avaient déjà montré que les larves qui baignaient dans l'éthanol résistaient beaucoup mieux à ces guêpes. Dans cette nouvelle étude, publiée dans Science, la même équipe montre qu'en présence de guêpes parasitoïdes, D. melanogaster pond 90 % de ses œufs dans une solution à 6° d'alcool.
Les mouches du vinaigre sont en outre capables de distinguer visuellement les guêpes parasitoïdes mâles des femelles. Elles reconnaissent même différentes espècesespèces. Ainsi, lorsqu'elles aperçoivent les guêpes femelles, elles s'empressent de pondre dans l'éthanol. Si les guêpes sont des mâles, elles pondent plutôt dans un milieu non alcoolisé. La guêpe parasitoïde et l'alcool sont tous deux nocifs pour la mouche, mais à choisir, l'alcool l'est moins.