L’éruption débutée le 16 mars dernier sur la péninsule de Reykjanes, en amont de la ville de Grindavik, se poursuit. C’est la seconde éruption la plus longue des sept qu’il y eut pour l’instant depuis la réactivation volcanique dans ce secteur en 2021. Un imposant cône éruptif s’est construit, d’où sont émises des coulées de lave qui s’épanchent à proximité, et qui offrent un spectacle grandiose !


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    Cette éruption a commencé comme celles du 18 décembre, du 14 janvier et du 8 février, avec l'ouverture d'une longue fissure éruptiveéruptive en amont de la ville de Grindavik, plus ou moins au même endroit à chaque fois. Mais, à l'inverse des trois précédentes qui durèrent moins de 48 heures, celle-ci perdura au-delà de ces premières heures d'activité fougueuse. Durant celles-ci, une première coulée de lave vers le nord-ouest recouvrit une nouvelle fois la route traversant la péninsule, tandis qu'une seconde vers le sud, repoussée par les buttes artificielles construites pour protéger Grindavik, s'arrêta tout proche de la route longeant le littoral sud...

    Le 16 mars, une impressionnante fissure d’environ 3 km de long !

    Une éruption stabilisée, sans risque particulier, mais quel spectacle !

    Rapidement, l’éruption se stabilisa sur la partie la plus au sud de la fissure éruptive initiale, avec d'abord quelques évents actifs proches, formant une sorte de boutonnière de petits cônescônes. Ils s'éteignirent tour à tour jusqu'au 5 avril, laissant une seule bouche active autour de laquelle un imposant cône éruptif s'était déjà construit. Il fut longtemps ouvert vers le sud, mais il se referma également à cette date, ce qui permit au petit lac qu'il contenait de s'élever dès le lendemain et de déborder sur un de ses flancs pour une cascade magnifique !

    Cascade de lave au coucher du soleil…

    Le débit éruptif intense des premières heures diminua très rapidement, se stabilisa aux alentours de 15 m3/s, puis diminua progressivement, à environ 7 m3/s à la fin du mois de mars et plutôt à 3 m3/s désormais. Ce faible débitdébit explique pourquoi depuis l'arrêt des premières coulées, le champ de lave s'épaissit plutôt qu'il ne s'étend. En effet, des 614 hectares recouverts par les laves de cette éruption, seule une trentaine correspond à des laves qui s'épanchèrent après les premières 24 heures de l'éruption !  

    Carte présentant la surface et l’épaisseur du champ de lave de cette éruption du 16 mars, en date du 8 avril 2024. Si la majeure partie du champ de lave fait moins de 5 mètres d’épaisseur, les laves se sont accumulées sur 15 à 20 mètres à côté du cône éruptif ! © <em>Icelandic Meteorological Office</em>
    Carte présentant la surface et l’épaisseur du champ de lave de cette éruption du 16 mars, en date du 8 avril 2024. Si la majeure partie du champ de lave fait moins de 5 mètres d’épaisseur, les laves se sont accumulées sur 15 à 20 mètres à côté du cône éruptif ! © Icelandic Meteorological Office

    Activité explosive dans le cône éruptif et mare de lave à ses pieds

    Simultanément avec la baisse d'activité éruptive, l'inflation dans la zone de Svartsengi s'est accélérée à partir de début avril. Cela signifie qu'en plus d'alimenter l'éruption, une partie du magma s'accumule dans le réservoir magmatique à ce niveau. Et l'on sait désormais que son volumevolume est limitant : alors que se passera-t-il lorsqu'il sera plein ? Ouverture d'une nouvelle fissure ? Intensification de l'éruption ? Rappelons que l'éruption du 19 mars 2021, qui dura six mois, eut bien des rebondissements après une première phase stable et modeste... Alors, nous verrons.

    Une éruption cette fois à huis clos

    Bien que les autorités islandaises aient facilité l’accès lors de certaines éruptions précédentes, la zone demeure interdite actuellement. Ceci à cause des conditions hivernales sans doute, mais aussi de la proximité de la ville de Grindavik désertée. Cela n'a toutefois pas empêché de capturer des images de cette éruption, en même temps que deux phénomènes solaires exceptionnels !

    Des lambeaux de lave dansent devant l’éclipse solaire…

    L’incandescence de l’éruption sous les lueurs d’une aurore boréale…


    Une intense éruption aux portes de Grindavik en Islande

    Une nouvelle éruption volcanique est en cours en ce moment en Islande, sur la péninsule de Reykjanes. Il s'agit de la quatrième depuis décembre dernier. Même si l'intensité semble diminuer ces dernières heures, les scientifiques s'inquiètent de la possibilité que la lave atteigne l'océan.

    Article de Morgane GillardMorgane Gillard, publié le 18 mars 2024

    Alors que les habitants de la ville de Grindavik avaient pu regagner leurs maisons le 19 février dernier, ils ont été forcés de refaire précipitamment leurs bagages samedi 16 mars. Tout comme le site touristique du Blue Lagon, qui a dû être évacué une nouvelle fois.

    Et pour cause : une nouvelle éruption s'est déclenchée sur la péninsule islandaise de Reykjanes. La quatrième depuis le début de cette activité volcanique en novembre. Mais si les dernières éruptions avaient été anticipées quelques jours voire quelques heures à l'avance, laissant le temps aux autorités de mettre en sécurité la population, les choses se sont précipitées cette fois-ci.

    Une alerte émise seulement 40 minutes avant le début de l’éruption

    Si le site du Icelandic Met Office indiquait dès vendredi 15 mars la forte probabilité d'une prochaine éruption, l'alerte n'a pu être émise que le samedi 16 au soir, à peine 40 minutes avant que les premières fontaines de lave ne jaillissent d’une longue fissure, de près de trois kilomètres de long, au même endroit que l'éruption datant du 8 février (voir les précédents articles ci-dessous).

    La phase pré-éruptive, et ses signaux typiquement associés, a donc été extrêmement courte. Une situation qui avait été anticipée par les scientifiques. L'injection récurrente de magma dans des fissures déjà ouvertes facilite en effet sa remontée vers la surface, qui se fait alors de manière rapide et avec une sismicité plus faible.

    Une coulée de lave qui pourrait atteindre la mer si l’éruption se poursuit

    La lave a commencé à s’écouler à une vitesse d'un kilomètre par heure en direction de la ville de Grindavik et a donc rapidement atteint les barrières de protection mises en place lors des dernières éruptions. D'après le site islandais, qui informe régulièrement sur l'évolution de la situation, il s'agirait de l'éruption la plus importante depuis le début de la crise volcanique.

    Dimanche 17 mars, les observateurs faisaient état d'une diminution de l'intensité éruptive, ainsi qu'un ralentissement des coulées de lave. La route d'accès à Grindavik a toutefois à nouveau été coupée, la coulée longeant le murmur de protection situé au nord de la ville pour s'écouler vers l'ouest. Une seconde coulée continue cependant d'inquiéter les scientifiques. Celle-ci se dirige en effet vers le sud-est et s'approche de la route côtière principale. Quelque 350 mètres plus loin se trouve le rivage, où la lave pourrait entrer dans l'océan. Un scénario qui inquiète, car l'interaction de la lave et de l'eau pourrait entraîner un certain nombre de réactions, notamment la formation d'un nuage de gazgaz composé de chlorure d'hydrogènechlorure d'hydrogène (HCl), un acideacide particulièrement dangereux.

    Avec la diminution de l'intensité de l'éruption ces dernières heures, ce scénario n'est pas le plus probable mais reste à considérer sérieusement.


    Des images à couper le souffle de la nouvelle éruption en Islande !

    Article de Ludovic LeducLudovic Leduc, publié le 9 février 2024

    La coulée de lave principale de l'éruption qui a débuté ce matin en Islande a coupé une route importante, ainsi qu'une conduite qui alimente de nombreux islandais en eau chaude. Les conséquences de cette éruption sont donc déjà importantes, mais heureusement, la centrale géothermiquecentrale géothermique et le Blue Lagoon attenant sont protégés par des murs de protection qui ont été édifiés il y a quelques semaines.

    Cinq heures. C'est le temps qu'il fallut à cette coulée pour parcourir les deux kilomètres jusqu’à la route qui traverse la péninsule de Reykajnes du sud au nord, entre Grindavik et le secteur de Reykjavik. Bien alimenté, le flux recouvrit rapidement l'asphalte, précisément à l'embranchementembranchement de cette route avec celle menant au Blue Lagoon, le célèbre bain chaud à l'airair libre aux eaux laiteuses qui a été évacué ce matin. Deux heures plus tard, cette même coulée a atteint une conduite d'eau chaude provenant de la centrale géothermique attenante au Blue Lagoon, une conduite qui alimente le nord de la péninsule de Reykjanes. La vitessevitesse approximative de la coulée est donc d'environ 500 mètres par heure, ce qui est conséquent.

    La lave et la neige, quel spectacle !

    Un drone filme la lave qui recouvre la route…

    Autre vue de la coulée de lave passant sur la route.

    Les pelleteuses continuent de travailler malgré le flot incandescent non loin !

    Même si l'on s'attend plutôt à ce que l'éruption soit brève, comme celles de décembre et de janvier, pour l'instant, elle continue.

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    Article initial ci-dessous publié le 8 février 2024 à midi :

    Cette éruption est la sixième sur la péninsule de Reykjanes depuis 2021, date de la réactivationréactivation volcanique de ce secteur après 800 ans de calme. Trois se sont produites sur le système de fracture de Fagradalsfjall, puis c'est le système à l'ouest qui s'est réactivé : celui de Svartsengi. Après une intense activité sismique à partir du 10 novembre 2023, une première éruption eut lieu le 18 décembre, suivie d'une seconde le 14 janvier et donc d'une troisième ce 8 février. Vingt-cinq et vingt-sept jours séparent ces éruptions respectivement, qui durèrent chacune environ 48 heures, et en plus de ces similitudes, les volumes émis des deux premières éruptions étaient comparables !         

    Revivez l'éruption de la montagne Pelée, racontée par le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff. © Futura

    Les nombreux sismomètressismomètres et GPSGPS dans le secteur, sans oublier la surveillance satellitaire, ont permis d'identifier un réservoir magmatique au nord-ouest de la ville de Grindavik, vers 4-5 kilomètres de profondeur. Ce réservoir semble alimenté en continu par du magma, comme l'indique le lent gonflement du sol lors des périodes inter-éruptives, mais sa capacité de stockage semble limitée. C'est ainsi que le 5 février dernier, les scientifiques estimaient le volume de magma dans ce réservoir à environ 9 millions de m3. Or, comme cela correspondait à l'estimation basse du volume émis lors de l'éruption de janvier, ces scientifiques estimaient qu'une éruption devenait très probable ! La carte de risques du secteur fut alors mise à jour, la zone de Sýlingarfell - Hagafell passant notamment au rouge, indiquant un danger élevé. C'est là où l'éruption a lieu, presque comme prévu !

    Carte de risque indiquant les différentes zones de danger, avec les risques associés. On y remarque notamment les champs de lave des deux éruptions précédentes. Celle qui vient de débuter se produit au même endroit que l’éruption de décembre, au nord. © ICelandic Meteorological Office
    Carte de risque indiquant les différentes zones de danger, avec les risques associés. On y remarque notamment les champs de lave des deux éruptions précédentes. Celle qui vient de débuter se produit au même endroit que l’éruption de décembre, au nord. © ICelandic Meteorological Office

    Une éruption avec un risque assez modeste

    Une intense activité sismique a débuté à 5h30 heure locale ce matin, seulement une demi-heure avant l'éruption : c'est très court ! La fissure éruptive s'est ouverte à l'est du mont Sýlingarfell et s'est étendue vers le nord et le sud pour atteindre 3 km, ce qui est très long même si légèrement moindre par rapport à la fissure de l'éruption du 18 décembre au même endroit (4 km !).          

    Une longue fissure illumine la nuit islandaise !

    C'est un vrai rideaurideau de lave qui anime cette fissure éruptive, avec certaines fontaines de lave de plus de 100 mètres de haut ! Les coulées associées devraient s'étendre principalement vers l'est, dans cette cuvette désertique, même si elles pourraient aussi atteindre la route qui traverse la péninsule du sud au nord depuis Grindavik. La lave en serait d'ailleurs à moins d'un kilomètre !

    Un véritable rideau de lave ! Magnifique !

    Comme pour les deux dernières éruptions, le spectacle pourrait bien n'être qu'éphémère puisqu'il est probable qu'une fois que le réservoir magmatique sera vidé, l'éruption s'arrêtera. Il convient toutefois de rester sur nos gardes quant à cette prédiction, car la prévision volcanique est encore très hasardeuse...

    L'éruption peut être suivie sur ces liens : pour la fissure éruptive et pour la coulée de lave qui pourrait couper la route.


    Une troisième éruption se prépare en Islande dans un futur proche

    Article publié par Morgane Gillard, le 5 février 2024

    Une troisième éruption est-elle en train de se préparer en Islande ? C'est en tout cas ce que suggèrent les récentes données de soulèvement du sol. Le magma continue en effet de s'accumuler dans la région au nord de Grindavik, laissant penser qu'une nouvelle éruption pourrait se produire dans les deux prochaines semaines.

    Il semble de plus en plus clair que nous ne soyons qu'au début d'une longue série d'éruptions sur la péninsule de Reykjanes en Islande. Dans sa dernière mise à jour sur la situation volcanique de l'île, l’Icelandic Met Office indique en effet qu'une troisième éruption pourrait vraisemblablement avoir lieu d'ici 2 semaines.

    Du magma qui continue de s’accumuler en profondeur

    Les dernières mesures de soulèvement du sol suggèrent en effet que près de 6,5 millions de mètres cubes de magma se seraient accumulés sous la région de Svartsengi. Le volume de magma serait donc en passe d'atteindre celui qu'il était juste avant la dernière éruption qui s’est déclenchée le 14 janvier dernier !

    Sur cette image prise le 17 janvier 2024 par le satellite Copernicus Sentinel-2, on voit le signal infrarouge de la coulée de lave ayant atteint la ville de Grindavik. Une troisième éruption pourrait avoir lieu très prochainement dans la même zone. © ESA, CC BY-SA 3.0 IGO
    Sur cette image prise le 17 janvier 2024 par le satellite Copernicus Sentinel-2, on voit le signal infrarouge de la coulée de lave ayant atteint la ville de Grindavik. Une troisième éruption pourrait avoir lieu très prochainement dans la même zone. © ESA, CC BY-SA 3.0 IGO

    Le risque de voir une nouvelle fissure s’ouvrir et vomir des fontaines de lave est donc de plus en plus élevé. Impossible toutefois de savoir exactement quand cette nouvelle éruption pourrait se produire. Il semble néanmoins vraisemblable qu'elle se déclenche dans les 2 semaines qui viennent. Généralement, les signaux clairs qu’une éruption arrive ne sont détectés que quelques heures grand maximum avant que la lave ne commence à jaillir. Ces signaux se distinguent habituellement par la hausse de la sismicité. Le 14 janvier, les scientifiques avaient ainsi pu émettre une alerte près de 5 heures avant le début de l'éruption. Mais il est probable que la répétition des intrusions magmatiques facilite à chaque fois l'évolution du magma vers la surface. Il est donc à redouter que les prochaines éruptions ne soient associées à une sismicité de plus en plus réduite.

    Le niveau d’alerte revu à la hausse

    Pour l'heure, l'activité sismique reste constante et de faible magnitudemagnitude. Une autre inconnue est le lieu où s'ouvrira le prochain dike qui laissera la lave s'échapper. L'attention se porteporte actuellement sur la zone de Sýlingarfell-Hagafell, juste au nord de la ville de Grindavik, qui vient de repasser en alerte rouge.


    Le risque d’une nouvelle éruption en Islande est très élevé

    Alors que les habitants de la péninsule de Reykjanes soufflent un peu après les derniers mois passés dans l'angoisse de voir leurs maisons ensevelies sous la lave, le bureau météorologique islandais met en garde contre le risque élevé d'une nouvelle éruption dans la région.

    Article de Morgane Gillard publié le 12 janvier 2024

    L'éruption tant redoutée sur la péninsule de Reykjanes, en Islande, avait finalement atteint son paroxysme le 18 décembre dernier avec l’ouverture d’une impressionnante fissure crachant des fontaines de lave. L'activité volcanique s'était cependant rapidement calmée, permettant notamment aux habitants de la ville de Grindavik de rentrer chez eux pour les fêtes de fin d'année. Il y a quelques jours, le célèbre Blue Lagoon a d'ailleurs réouvert ses portes au public.

    Mais l'histoire ne serait cependant peut-être pas terminée. Mardi, un nouveau communiqué du Bureau météorologique islandais indiquait que le risque de voir une nouvelle éruption se déclencher dans les prochains jours était bien réel et tout à fait crédible.

    Le sol continue de se soulever à une vitesse de 5 mm par jour

    Et pour cause, les mesures GPS indiquent un soulèvement continu du sol autour de la centrale géothermique de Svartsengi. La vitesse de soulèvement est d'environ cinq millimètres par jour. Par rapport au début de la crise, en novembre, le sol s'est donc élevé d'environ cinq centimètres dans cette zone. Une inflation stable qui, si elle ne s'accélère pas, ne semble pas non plus ralentir. Il faut rappeler que cette manifestation est liée à l'accumulation de magma en profondeur, au niveau d'une intrusion horizontale qui alimente vraisemblablement les conduits verticaux que l'on appelle les dikes. D'environ neuf kilomètres de diamètre, l'intrusion de magma a commencé à se former à partir du 10 novembre 2023 et l’éruption fissurale de décembre n'aura visiblement pas permis de la vidanger totalement.

    Courbe présentant le soulèvement du sol en millimètres (mm) depuis octobre 2023 pour la station GPS SENG (Svartsengi). Le point vert indique la situation au 8 janvier 2024. © <em>Icelandic Met Office</em>
    Courbe présentant le soulèvement du sol en millimètres (mm) depuis octobre 2023 pour la station GPS SENG (Svartsengi). Le point vert indique la situation au 8 janvier 2024. © Icelandic Met Office

    Le volume de magma est le même qu’au moment du déclenchement de l’éruption en décembre

    Certains modèles se basant sur ces mesures GPS suggèrent ainsi que la quantité de magma accumulée dans le réservoir situé sous Svartsengi aurait atteint actuellement un niveau comparable à celui ayant mené à l'éruption du 18 décembre. Même si rien n'est certain, comme d'habitude, le risque d'une nouvelle éruption dans la zone de Svartsengi est bien réel et plutôt élevé.

    Comme le rapporte un article de Newsweek, certains experts considèrent que l'éruption du 18 décembre pourrait avoir marqué le début d’une longue crise volcanique sur la péninsule de Reykjanes. Une crise qui pourrait s'étaler sur plus d'un siècle.


    Islande : revirement surprenant dans la menace d’éruption du volcan sous la ville de Grindavik

    Article de Morgane Gillard publié le 27 novembre 2023

    L'éruption tant redoutée en Islande pourrait finalement ne pas avoir lieu, preuve que les systèmes volcaniques restent imprévisibles. De nombreuses observations témoignent en effet d'une stabilisation de la situation.

    Les volcansvolcans sont imprévisibles. Alors que tout le monde s'attendait à une nouvelle éruption de grande ampleur sur la péninsule de Reykjanes, en Islande, la diminution significative de l'activité sismique depuis quelques jours semble indiquer une stabilisation de la situation. L'office météorologique islandais indique également que le taux de déformation du sol diminue. L'ensemble de ces observations suggère que la probabilité d'une éruption est désormais bien plus faible qu'au début de la crise, débutée le 10 novembre.

    Levée de l’état d’urgence

    Une bouffée d'espoir pour les 3 700 habitants de la ville de Grindavik, forcés d'évacuer leurs logements. Bien qu'ils ne soient toujours pas autorisés à rentrer chez eux, le risque de voir leurs maisons et leurs biens disparaître sous la lave s'amenuise considérablement. Si l'état d'urgence vient d'être levé, la prudence reste cependant de mise.

    Comme l'explique le géophysicien islandais Magnús Tumi Guðmundsson sur le site islandais mbl.is, si le magma n’est pas arrivé jusqu’en surface, il a cependant été injecté au sein des grandes fissures ouvertes dans le sous-sol, jusqu'à une profondeur de seulement 800 mètres, formant ce que l'on appelle des dikes. À l'heure actuelle, 90 % de ces dikes se sont solidifiés, bouchant en quelque sorte les zones de sortie possibles pour le magma. Une éruption ne peut toutefois pas être totalement exclue. Mais la zone la plus probable ne se situerait plus dans la ville de Grindavik, mais plutôt au milieu du dike, à l'est de la montagne Sýlingarfell.

    Un risque désormais minime de voir une importante éruption le long de cette fissure

    Bien que les données suggèrent que du magma est toujours injecté au sein de la chambre magmatique qui se situe à une profondeur 5 à 6 kilomètres, Guðmundsson explique que la pressionpression relâchée durant cet épisode magmatique a été suffisante pour faire baisser significativement le risque d'une violente éruption le long de cette fissure dans les mois ou années qui viennent.


    L'Islande retient son souffle : où et quand l'éruption va-t-elle se produire ?

    Sur la péninsule de Reykjanes, en Islande, même si la sismicité et la déformation se sont calmées par rapport à la nuit du 10 au 11 novembre, les troubles se poursuivent après cet événement exceptionnel ! L'intrusion magmatique qui les cause est donc toujours en progression et une éruption est toujours fortement probable. Celle-ci pourrait avoir lieu à l'aplomb de ce conduit volcanique de 15 kilomètres de long, dans une zone déserte, en amont ou dans la ville même de Grindavik évacuée, mais aussi potentiellement dans l'océan...

    Article de Ludovic Leduc publié le 11 novembre 2023

    La sismicité et la déformation dans le secteur de Grindavik, en Islande, ont nettement diminué depuis quelques jours. Mais c'est bien le caractère exceptionnel des troubles qui se sont passés dans la nuit du 10 au 11 novembre qui sont à mettre en avant, car ces troubles se poursuivent à un niveau élevé. Entre minuit et midi le 14 novembre, 700 séismes ont par exemple encore été enregistrés ! Cela atteste que l'intrusion magmatique qui a commencé sa mise en place le 10 novembre poursuit sa progression et qu'une éruption est donc toujours fortement probable ! Le magma affluerait avec un débit de l'ordre de 75 m3/s et le sommet de cette intrusion serait à moins de 1 000 mètres sous la surface...

    Déformation de la surface du sol entre le 10 et le 11 novembre. Du bleu ciel au violet, pour les zones affaissées et du orange au rouge, pour les zones soulevées ! La ville de Grindavik, au sud, s’est affaissée d’au moins 50 centimètres et même d’1 mètre dans la partie ouest  

    Des fissures impressionnantes dans la ville de Grindavik (évacuée depuis). Attention, les fumerolles sont probablement dues à des conduites d’eau chaude plutôt qu’au magma tout proche.

    Où et quand va se produire l'éruption ?

    Deux questions bien difficiles. Dans la mesure où le magma serait tout proche de la surface, l'éruption n'est possiblement qu'une question de minutes, mais elle pourrait aussi avoir lieu dans quelques jours ou plus... L'intrusion pourrait aussi s'arrêter là et refroidir sans que jamais le magma ne sorte ! Personne ne peut en dire plus.           

    Pour ce qui est des lieux possibles de l'éruption, ils correspondent aux zones à l'aplomb de cette intrusion magmatique qui s'étend sur 15 kilomètres de long, selon une direction nord-nord-est/sud-sud-ouest, passant parfaitement sous la ville de Grindavik. Le magma pourrait donc sortir complètement au nord de l'intrusion, dans une zone totalement déserte au beau milieu de la péninsule de Reykjanes et à plusieurs kilomètres des routes. Le ou les fissures éruptives pourraient aussi se former dans le secteur de la ville de Grindavik, avec les dégâts matériels que l'on imagine... Et puis, la lave pourrait aussi sortir dans l'océan, avec un dynamisme qui dépendra de la profondeur.

    La ville de Grindavik devant le mont Þorbjörn. © Jacob, Adobe Stock
    La ville de Grindavik devant le mont Þorbjörn. © Jacob, Adobe Stock

    En effet, à grande profondeur, la pression comprime les gaz du magma : l'éruption serait donc effusive et donc presque invisible en surface. Mais, à faible profondeur, la pression n'est plus aussi importante et l'eau de mer peut alors se vaporiser, ce qui ajoute du gaz au magma pour des éruptions très explosives ! Ce dynamisme, appelé « Surtseyen », provient de l'île de Surtsey qui s'est formée entre 1963 et 1967 par un tel dynamisme, une île qui se trouve à une centaine de kilomètres seulement de Grindavik...


    État d'urgence en Islande sous la menace d'une éruption possiblement dans une zone habitée

    Les troubles débutés le 24 octobre sur la péninsule de Reykjanes, en Islande, se sont très fortement intensifiés ce vendredi 10 novembre. Et s'ils étaient alors plutôt localisés dans le secteur de la centrale géothermique de Svartsengi et du célèbre Blue Lagoon attenant, ils se développent désormais légèrement à l'est de ce secteur et selon une direction nord-est/sud-ouest qui recoupe parfaitement la ville de Grindavik. De très forts séismesséismes ont ainsi fait tremblés ses habitations pendant toute la nuit ! L'état d'urgence a ainsi été décrété et, en conséquence, la ville a été évacuée. De même pour la zone touristique du Blue Lagoon où des buttes de terreterre commencent à être construite pour protéger le secteur...

    Par Ludovic Leduc, article publié le 11 novembre 2023

    Les trois éruptions depuis 2021 sur la péninsule de Reykjanes, dans une zone désertique et donc sans risque particulier, pourraient n'être qu'un gentil préambule à ce qu'il convient d'appeler « les feux de Reykjanes ». En effet, après avoir affecté le secteur du Blue Lagoon pendant une quinzaine de jours, à environ 3 kilomètres au nord de la ville de Grindavik et derrière le mont Þorbjörn par rapport à celle-ci, la sismicité et la déformation se sont très clairement intensifiés le 10 novembre et déplacés vers l'est. En effet, alors que plus de 20 000 séismes avaient déjà été enregistrés depuis le 24 octobre, de très nombreuses secousses ont commencé à se produire à environ 2 kilomètres à l'est de la centrale géothermique de Svartsengi puis, au fil de la journée, selon un alignement nord-est/sud-ouest, recoupant d'ailleurs la ville de Grindavik...

    C'est ainsi que les 4 000 habitants de cette petite ville au sud de la péninsule de Reykjanes n'a pas arrêté d'être secouée dans la nuit du 10 au 11 novembre. Et pour cause, entre 16 h et 7 h du matin heure locale, plus de 300 séismes de magnitude 3 ont été enregistrés, dont une trentaine de plus de 4 et deux de plus de 5 ! En outre, la déformation dans le secteur est aussi exceptionnelle : certaines stations GPS se sont ainsi déplacées de plus d'un mètre en quelques heures en horizontal et de près de 20 centimètres en vertical ! C'est absolument considérable !

    Ambiance tremblante dans une maison de Grindavik dans la nuit du 10 au 11 novembre. Comme dormir ?

    La sismicité depuis hier : chaque étoile correspondant à un « gros » séisme ! Remarquez qu’elle se développe depuis la zone de Sundhnúkar, à droite de la carte, puis en deux branches : la principale vers le sud-ouest et une autre vers l’ouest-sud-ouest ! Grindavik se trouve au bord de la côte, sous les étoiles…

    Un état d’urgence décrété

    Cet alignement des séismes, et leur relative faible profondeur, ainsi que la déformation importante du sol dans ce secteur atteste indéniablement de la mise en place d'un conduit magmatique vertical à ce niveau, ce que l'on nomme un dykedyke, après plusieurs jours d'une intrusion magmatique plutôt horizontale, ce que l'on appelle un sillsill ! Le magma serait ainsi tout proche de la surface... Et si les troubles semblent s'atténuer ce matin, une éruption dans Grindavik, plus au nord ou même en mer est ainsi assez probable !

    Devant cette menace, les autorités islandaises ont ordonné l'état d’urgence. Grindavik a ainsi été évacuée. La route 43, qui passe au-dessus de ce dyke et qui a été endommagé hier, a été fermée. L'alerte aviation a été passée au orange. Enfin, le Blue Lagoon et la centrale géothermique voisine ont eux-aussi été évacués. Et même si les troubles semblent s'éloigner un peu de ce secteur, la constructionconstruction d'une butte de terre a commencé pour protéger ces infrastructures importantes. À terme, elle pourrait atteindre 4 kilomètres de longueur, pour une hauteur de 6 à 8 mètres ! C'est en effet un secteur économiquement assez important, d'une part car le Blue Lagoon et ses bains chauds extérieurs est un endroit particulièrement prisé et très fréquenté par les touristes. Mais surtout car la centrale géothermique attenante, qui lui relâche d'ailleurs ses eaux riches en minérauxminéraux aux bienfaits dermatologiques indéniables, produit de l'eau chaude et de l'électricité pour les habitants de la péninsule de Reykjanes, soit quand même 21 000 foyers !

    Une crevasse dans la route 43 qui traverse la péninsule du nord au sud !

    Le projet pour protéger le Blue Lagoon et la centrale géothermique de Svartsengi !


    L'Islande craint une éruption dans le secteur du célèbre Blue Lagoon

    En trois ans, la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de l'Islande, a déjà vécu trois éruptions... et la quatrième pourrait être pour bientôt ! En effet, un essaim sismique a débuté le 24 octobre, associé à une déformation de la surface du sol dans le secteur de la centrale géothermique de Svartsengi qui alimente en eaux chaudes le célèbre Blue Lagoon. Une éruption ici, au beau milieu d'une péninsule immense et pourtant en grande partie désertique, pourrait être catastrophique !

    Par Ludovic Leduc, article publié le 2 novembre 2023

    Depuis plus de trois ans, la péninsule de Reykjanes est secouée par de nombreux séismes en raison d'intrusions magmatiques répétées, dont certaines conduisent à des éruptions. Les trois qui eurent lieu pour l'instant se sont produites sur le mont Fagradalsfjall, mais les troubles affectent toute la région ! Ainsi, l'essaim sismique qui a débuté le 24 octobre a lieu à environ huit kilomètres à l'ouest de Fagradalsfjall, dans le secteur du mont Þorbjörn qui se trouve à quelques kilomètres de la ville de Grindavik. Or, depuis le 27 octobre, un gonflement de la surface du sol affecte également la zone. Et si une déformation du sol dans le secteur s'est déjà produite depuis le début de la période de troubles, le taux de déformation semble là plus important... Or, une sismicité conjointe d'une déformation atteste d'une intrusion magmatique : le magma se trouverait donc vers quatre kilomètres de profondeur. En clair, une éruption à cet endroit à court terme est possible, c'est pourquoi l'alerte aviation a été portée au jaune pour la péninsule de Reykjanes.

    Sismicité et déformation du sol au niveau de la péninsule de Reykjanes.

    Un secteur à risque dans une zone quasiment désertique

    Comme bien des endroits sur cette superbe île du nord de l'Atlantique, Reykjanes est connue pour ses immenses étendues minérales désertiques : les infrastructures humaines y sont donc réduites. Par conséquent, les risques liés à une éventuelle éruption qui serait du même type que les précédentes, c'est-à-dire avec une explosivité très faible, seraient assez restreints. Sauf à quelques endroits stratégiques, comme le secteur où se produisent actuellement les troubles... En effet, au pied du mont Þorbjörn se trouve la centrale géothermique de Svartsengi qui alimente ce secteur de l'île en eau chaude et en électricité. Elle relâche également les eaux chaudes qui alimentent les bains du Blue Lagoon attenant, un lieu touristique particulièrement fréquenté en Islande : une