Même si elle date de 47 ans, la dernière crise volcanique en Guadeloupe ne peut être oubliée et rappelle, si besoin, que ce volcan est actif et qu’il pourrait mettre en danger la population guadeloupéenne... Depuis quelques années, les diverses données récoltées par les scientifiques de l’observatoire local indiquent un état de troubles qui pourrait aboutir à des explosions phréatiques... Les signes précurseurs de ces explosions étant souvent difficiles à repérer, ces événements sont particulièrement dangereux !
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Le système hydrothermal d'un volcan correspond à la zone entre le système magmatique et la surface qui voit la circulation de gazgaz magmatiques libérés par le magma se mélanger à de l'eau de pluie qui, après s'être infiltrée au cœur du volcan, se réchauffe au contact des fortes températures et remonte... Ces fluides chauds et acidesacides altèrent la roche et, en s'accumulant, peuvent mettre le volcan sous pressionpression. À terme, cela peut donc conduire à des explosions que l'on qualifie de phréatique, car elles ne mettent pas de magma en jeu et ce, même si ce peut être le gaz d'un magma qui soit la cause de la mise en pression. La dernière activité de ce type remonte à 1976-1977.
Une période de troubles qui dure…
Depuis 1992, les différents paramètres de surveillance témoignent d'une activité interne « fluctuante et globalement en augmentation » selon l'observatoire volcanologique. Mais depuis 2018, une injection de gaz magmatiques dans le système hydrothermal engendre une « surchauffe et une suppression » de celui-ci. C'est dans ce cadre qu'a eu lieu un « essaim sismique majeur » entre le 21 et le 29 avril dernier, comptabilisant 1 193 séismes de très faible magnitudemagnitude à moins de 2,5 kilomètres sous le sommet du volcan. Un gonflement de la zone sommitale est aussi remarqué, ainsi que des températures importantes pour ce volcan au niveau de certaines fumerolles depuis la fin de l'année 2022. Cette mise en pression du système hydrothermal pourrait engendrer des explosions phréatiquesphréatiques, c'est pourquoi l'alerte volcanique est au niveau jaune, la vigilance de mise pour le personnel de l'observatoire et l'accès au sommet interdit depuis octobre dernier.