Voilà dix jours que l’éruption en Islande a débuté et attire de nombreux locaux et touristes. L’explosivité de ce type d’éruption est en effet très modeste, ce qui permet de s’en approcher à distance raisonnable… Mais les risques ne sont pas nuls pour autant, à l’image de la rupture d’un flanc du cône éruptif dans la nuit du 18 au 19 juillet qui a engendré une vraie vague de lave aux abords de celui-ci ! Réduire le danger pour que l’éruption reste avant tout un spectacle… voilà le credo choisi par les Islandais !
au sommaire
Les éruptions fissurales, comme celles en cours en Islande ou à La Réunion en ce moment, sont caractérisées par un très faible degré d'explosivité. En effet, les fontaines de lave atteignent quelques dizaines de mètres seulement et, en conséquence, n'engendrent un danger que dans un périmètre immédiat. Certains autres risques sont tout de même à prendre en compte : l'ouverture d'autres fissures éruptiveséruptives ou l'encerclement par des coulées de lave par exemple, même si le danger le plus important concerne les gazgaz éruptifs qui peuvent provoquer des gênes respiratoires, pour le moins. Ainsi, selon l'orientation du vent, la disposition de l'éruption et le relief environnant, certaines zones d'observation à quelques centaines de mètres du site éruptif sont plutôt sûres et offrent un spectacle bien différent de celui à deux ou trois kilomètres !
Permettre l'accès au site
Du fait de ces risques modestes, et avec de nombreux touristes atterrissant chaque jour sur cette merveilleuse île du nord de l'Atlantique, permettre l'accès à cette éruption est un vrai enjeu. Surtout pour une île qui met largement, et à raison, sa Nature incroyable en avant... Certes, le site éruptif se trouve dans un endroit totalement ouvert, au contraire de celui du Piton de la Fournaise en ce moment qui est situé à l'intérieur d'un Enclos qu'il est aisé de fermer (à clé !). Interdire l'accès officiellement ne peut donc que limiter le flux des curieux... Mais mis à part au début de l'éruption, il semble que la fermeture du site éruptif lors de la première semaine d'éruption a été plutôt bien respectée, fermeture dans l'attente de la stabilisation de l'activité éruptive et à cause des fumées générées par les feux de moussesmousses qui étaient rabattues par le vent dans la direction du sentier permettant l'accès au site.
Puis, le 16 juillet, un certain nombre de personnes de diverses entités (garde-côtes, pompiers, etc.) se sont chargées d'éteindre la majeure partie des incendies, ce qui permit la réouverture du site éruptif le lendemain. Comme pour les éruptions de 2021 et 2022 dans le même secteur, cette décision de permettre l'accès à l'éruption s'accompagne de la création de sentiers, de leurs balisages et de leurs cartographies, ainsi que d'une sensibilisation aux différents risques liés à l’éruption, mais aussi à ceux liés à la météométéo ou à la nuit qui peut surprendre autant que les risques volcaniques ! L'objectif est ainsi de limiter les dangers, même si le risque nul sur une zone éruptive n'existe pas... et en sachant pertinemment qu'il y aura toujours des imprudents. Mais plutôt que de fermer simplement le site éruptif, les autorités islandaises ont fait le choix fort de gérer intelligemment l'accès et de communiquer !
Un flanc du cône s’effondre, une vague de lave se forme…
L'éruption s'est donc stabilisée dans la partie médiane de la fissure éruptive initiale, où un cônecône d'environ 25 mètres de haut s'est formé. Jusqu'au 17 juillet, il était encore égueulé vers le sud, par où s'échappait le flux de lave alimentant un champ de lave orienté lui aussi vers le sud, d'environ 2,8 kilomètres de long, pour une épaisseur moyenne de 10 mètres. Les coulées ont donc atteint la vallée de Meradalir, théâtre des éruptions de 2021 et 2022 : les champs de lave des trois éruptions récentes dans ce secteur sont donc joints. D'ailleurs, ces trois éruptions sont très similaires, tant en terme structural (les fissures sont proches, orientées dans la même direction), que d'un point de vue du dynamisme et du débitdébit éruptif, ou des compositions chimiques de la lave et des gaz !
L'activité explosive à l'intérieur du cône éruptif a fini par fermer l'ouverture au sud qu'il y avait il y a encore quelques jours. En conséquence, le niveau de lave a pu s'élever à l'intérieur, augmentant ainsi la pressionpression sur les flancs du cône... C'est ainsi que dans la nuit du 18 au 19 juillet, le flanc ouest s'effondra, laissant se déverser deux vagues d'une lave extrêmement fluide à cet endroit ! Après cet événement, une mare de lave se forma au pied du cône dans ce secteur, directement alimentée par le nouvel exutoire ainsi formé. La lave en déborda ensuite vers le sud, formant une nouvelle coulée principale qui passe au pied de Litli-Hrútur, le petit mont au sud du cône qui n'est ni plus ni moins qu'un vrai belvédère pour cette éruption-spectacle !
Séquence vidéo présentant l’effondrement du flanc nord-ouest du cône éruptif à 4 h 12, le 19 juillet, suivi de la libération d’un flot de lave impressionnant ! © Ruv.is
Merci à Sylvain Chermette, gérant de l'agence 80 Jours Voyages, qui me permet d'utiliser gracieusement ces photos, illustrant ainsi joliment cet article. Si l'éruption continue, il prévoit de reprogrammer des séjours « éruption express » fin août et/ou début septembre !
Pour plus d'images, il est possible de consulter le profil Instagram de l'auteur.
Une nouvelle éruption volcanique a commencé en Islande !
Après six jours d'une intense sismicité, une éruption a débuté hier à 16 h 40 heure locale, sur la péninsule de Reykjanes, dans le prolongement des éruptions précédentes de 2021 et 2022. L'explosivité étant très faible et le lieu de l'éruption dans une zone désertique, les risques sont mineurs... mais quel spectacle pour les nombreux touristes qui arrivent pour la période estivale !
Article de Ludovic LeducLudovic Leduc, publié le 11 juillet 2023
Depuis le 4 juillet, la zone était secouée. Et c'est peu dire ! Plus de 10 000 séismesséismes ont été enregistrés, dont un certain nombre ont été ressentis par les habitants du sud-ouest de l'Islande du fait de leur magnitudemagnitude importante. Une déformation de la surface du sol a aussi été enregistrée rapidement dans le secteur des éruptions de 2021 et de 2022, révélant la mise en place d'une intrusion magmatique qui a donc fini par atteindre la surface hier !
Nouvelle éruption dans l'axe des fissures précédentes
Une fissure éruptive s'est ouverte dans le prolongement des fissures des éruptions de 2021 et 2022, au nord-est de celles-ci et alignée avec elles : c'est donc une éruption dans la continuité des précédentes ! De plusieurs centaines de mètres de long, au pied oriental d'un petit mont appelé Litli Hrútur, des fontaines de lave de quelques dizaines de mètres de haut y sont actives, associées à des coulées qui s'épanchent principalement vers le sud.
Un risque mineur pour la population
Comme lors des éruptions précédentes, l'explosivité de cette éruption est très faible : il n'y a donc aucune cendre dans l'atmosphèreatmosphère. Et si les gaz volcaniques pourraient gêner la population dans le secteur, la fissure s'est ouverte au beau milieu de la péninsule de Reykjanes, à neuf kilomètres au sud de la route qui relie l'aéroport à la capitale. Sauf si d'autres fissures éruptives s'ouvraient ou si l'éruption dure longtemps, les coulées de lave ne devraient donc pas menacer les infrastructures islandaises !
La nouvelle éruption volcanique du 10 juillet 2023, en Islande. © I. Finnbogason, Iceland FPV
Envie d'aller voir ce spectacle ? L'agence 80 Jours Voyages organise des séjours « éruption express » pour aller voir cette éruption !
Pour plus d'images, il est possible de consulter le profil Instagram de l’auteur.