Sa formidable éruption du 15 janvier a attiré l’attention. Mais quel est ce volcan à l’origine du tsunami qui s’est propagé dans l’océan Pacifique et dont l’onde de choc a fait plusieurs fois le tour de la Terre ?


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    Reposant par environ 1.800 mètres de profondeur sur le fond marin et d'une base de 20 kilomètres de diamètre, ce volcan n'est pas le plus grand édifice volcanique de notre Planète. En comparaison, l’île volcanique de La Réunion culmine à 3.000 mètres d'altitude, pour une base d'un peu plus de 200 kilomètres de diamètre à 4.000 mètres de profondeur. Le volcan tongien est donc incomparable à cette montagne de sept kilomètres de haut qui est un des plus grands édifices volcaniques de notre Planète, mais l’explosion du 15 janvier atteste que la taille d'un volcan n'engage en rien sur la puissance qu'il peut engendrer.

    Un large cratère sommital témoin d’éruptions importantes

    Un cratère d'environ cinq kilomètres de diamètre coiffe le sommet du volcan et témoigne d'une éruption passée de grande ampleur qui aurait provoqué l'effondrementeffondrement du volcan, formant ainsi cette caldeiracaldeira. Shane Cronin, professeur à l'Université d'Auckland et spécialiste de ce volcan, a repéré un dépôt de cendres sur l'île de Tongatapu qu'il attribue à ce volcan et qui pourrait être associé à la formation de cette caldeira. Cet événement est daté en l'an 1100.      

    Heureusement, toutes les éruptions de ce volcan ne sont pas de cette ampleur. Après la formation de la caldeira, des éruptions plus modestes ont ainsi eu lieu sur les bords de celle-ci, la lave profitant des fractures à ce niveau pour remonter. Cela a constitué des proéminences par rapport au plancherplancher de la caldeira qui se situe à environ 150 mètres de profondeur. En plus de deux îlots au sud, ces proéminences émergeaient en deux autres endroits avant 2015 : l'île Hunga Tonga au nord et l'île Hunga Ha'Apai au nord-ouest, pour une altitude maximum de 114 mètres. L'éruption de 2014-2015 permit la formation d'un isthme entre elles, réunissant ainsi ces deux îles auparavant distantes d'environ deux kilomètres en une seule : Hunga Tonga-Hunga Ha'Apai, d'où le nom du volcan.

    Vue satellitaire de la partie émergée du volcan tongien. Hunga Ha'Apai, à gauche et Hunga Tonga, à droite, sont plutôt végétalisées. L'isthme entre ceux îles date d'une éruption en 2014-2015, dont on remarque l'évent éruptif au centre. © Sentinel
    Vue satellitaire de la partie émergée du volcan tongien. Hunga Ha'Apai, à gauche et Hunga Tonga, à droite, sont plutôt végétalisées. L'isthme entre ceux îles date d'une éruption en 2014-2015, dont on remarque l'évent éruptif au centre. © Sentinel

    L'éruption commencée en décembre dernier a agrandi cet isthme, mais les explosions du 14 et du 15 janvier ont tout anéanti... Il faudra attendre des études bathymétriques pour être sûr de ce qu'il s'est passé, mais il est très probable que la caldeira se soit de nouveau affaissée, détruisant ainsi une grande partie des proéminences construites depuis le dernier événement de ce type, expliquant par la même occasion comment le tsunami a été produit.

    Depuis l'événement du 15 janvier, il n'y a plus d'activité remarquable au niveau de ce volcan. Cela ne témoigne pas forcément de l'arrêt de l'éruption, car suite au probable affaissement de la caldeira, la bouche éruptiveéruptive peut désormais être à plus grande profondeur. Or, lorsque la pressionpression de la colonne d'eau au-dessus de l'évent éruptif est importante, cela comprime les gazgaz contenus dans le magma : l'éruption est alors effusive. C'est d'ailleurs ce qu'il se passe pour la grande majorité des éruptions sous-marineséruptions sous-marines de notre Planète, ce qui correspond du reste à la majeure partie du volcanisme terrestre.