Une nouvelle éruption vient de débuter en Islande, sur la péninsule de Reykjanes. Pas de volcan cette fois, mais une longue fissure crachant des fontaines de lave. Une manifestation volcanique typiquement islandaise qui s’explique par la position unique de cette île sur la dorsale médio-atlantique.


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    Quand on parle d'éruption volcanique, on a plutôt tendance à s'imaginer un imposant édifice avec un cratère central d'où s'épanche de la lave. Pourtant, ce n'est pas le spectacle qu'offrent régulièrement les éruptions islandaises. En témoigne celle qui vient de débuter à proximité de la ville de Grindavik et qui se présente sous la forme d'une fissure en feufeu de 4 kilomètres de long !

    Bien sûr, il existe des volcans « classiques » sur cette île posée au milieu de l'Atlantique, mais les éruptions fissurales y sont également très courantes. Et cela n'a finalement rien d'étonnant lorsque l'on regarde le contexte tectonique de l'Islande.

    Une dorsale océanique à l’air libre

    Car, si le volcanisme très intense de l'île est lié à la présence d’un point chaud -- sorte de panache géant de manteaumanteau qui remonte sous la croûtecroûte juste à cet endroit--, l'Islande est surtout localisée exactement sur la dorsale médio-atlantique. C'est d'ailleurs l'un des rares cas où l'on voit une dorsale océanique émerger des eaux ! Cette linéation qui court sur 15 000 kilomètres du nord au sud de l'océan Atlantique représente la limite entre deux plaques tectoniques : l'Eurasie à l'est et l'Amérique du Nord à l'ouest. 

    Carte montrant le tracé de la dorsale à travers l'Islande. La péninsule de Reykjanes où ont eu lieu de multiples éruptions fissurales se situe juste en dessous de Thingvellir. © C. Brunet, CNRS
    Carte montrant le tracé de la dorsale à travers l'Islande. La péninsule de Reykjanes où ont eu lieu de multiples éruptions fissurales se situe juste en dessous de Thingvellir. © C. Brunet, CNRS

    Habituellement, ce processus a lieu loin des regards, tout au fond de l'océan. Mais l'Islande offre l'occasion unique d'assister en direct à ce processus d’accrétion océanique, en nous gratifiant au passage d'un incroyable spectacle.

    Des fissures qui servent de conduit pour le magma

    Se situant à cheval sur deux plaques différentes qui s'écartent, l'île subit donc une déformation extensive s'illustrant par le développement de longues fissures qui s'orientent parallèlement au tracé de la dorsale. Or, ces fissures sont également des chemins privilégiés pour le magmamagma qui est produit en continu à faible profondeur sous la dorsale. Lorsque la pressionpression devient trop forte dans les réservoirs magmatiques, le magma va donc être injecté préférentiellement dans ces fissures.

    Image du site Futura Sciences
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    Schéma présentant l'injection de magma dans une fissure en contexte tectonique extensif. © USGS, Domaine public

    Cette phase d'injection s'accompagne d'une ouverture de la faillefaille et va donc produire une crise sismique. Le remplissage de la fissure par le magma va ensuite créer un dykedyke, après refroidissement. Dans le cas où le magma est transporté via la fissure jusqu'en surface, on observe alors ce que l'on appelle une éruption fissurale, comme c'est le cas actuellement sur la péninsulepéninsule de Reykjanes.