En Indonésie, l’éruption en cours du Mérapi depuis plus de deux ans s’est nettement intensifiée ce weekend, avec une soixantaine de coulées pyroclastiques dont la plus importante a dévalé le flanc sud-ouest du volcan sur près de quatre kilomètres !
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Depuis plus d'un an maintenant, deux dômes de lave sont actifs au sommet du Mérapi, en Indonésie. Ils mettent en danger les villages au pied du volcan, car lorsqu'une partie de ceux-ci s'effondre, cela génère des nuées ardentes, ces nuages de gazgaz et cendres brûlants, rapides et donc très dangereux.
Nuée ardente d’environ quatre kilomètres de long, samedi 11 mars.
S'il y a un an presque jour pour jour, des effondrementseffondrements affectèrent le dôme qui se forme dans le cratère sommital, à l'origine de l'évacuation de certains villages, c'est surtout le dôme de lave sur le haut flanc sud-ouest qui engendre la grande majorité des nuées ardentes ces derniers temps. Depuis plusieurs mois, l'activité était plutôt stable et modeste, avec quelques coulées pyroclastiquescoulées pyroclastiques hebdomadaires se propageant en général sur 1 500 mètres de long.
Mais à partir de 12 h 12 samedi dernier, une série de nuées ardentes s’est produite à partir de ce dôme sud-ouest : plus de quarante ont ainsi été comptabilisées dans la journée, la plus impressionnante atteignant environ quatre kilomètres de long !
Coulée pyroclastique sur le flanc sud-ouest du Mérapi.
Les cendres produites ont été poussées vers l'ouest par les vents, retombant de manière assez importante dans la ville de Magelang à une dizaine de kilomètres du volcan.
Des villages recouverts de cendres.
Une activité toujours en cours
Cette activité se poursuit. Dimanche, une vingtaine de coulées pyroclastiques se sont ainsi produites, soit autant que la semaine précédente, avec une distance maximale de 2 500 mètres. L'activité s'est donc nettement intensifiée sur ce volcan, indiquant possiblement une hausse du débitdébit. Mais pour l'instant, ces nuées ardentes ne s'étendent pas au-delà de la zone de danger définie pour ce volcan, avec une extension de sept kilomètres au sud-ouest et de cinq kilomètres au sud par rapport au sommet.
Une coulée pyroclastique le 12 mars, en accéléré.
Volcan : des nuées ardentes sur le Mérapi obligent l'évacuation des habitants
Dix-sept coulées pyroclastiques se sont répandues sur le flanc sud du Mérapi les 9 et 10 mars. Jusque-là, l'activité éruptiveéruptive était plutôt concentrée sur un autre flanc : le changement d'activité a donc été assez soudain, forçant les autorités locales à évacuer 250 habitants de manière préventive.
Article publié le 14 mars 2022, par Ludovic LeducLudovic Leduc
Depuis quelques mois, le Mérapi présente une particularité : il maintient deux dômes de lave actifs en simultané ! Un se trouve dans le cratère sommital du volcan et l'autre se situe sur son haut flanc sud-ouest. Si le premier est très modérément alimenté depuis quelques semaines, le second l'est un peu plus et comme ce dôme est instable dans la pente, cela génère quelques avalanchesavalanches pyroclastiques et courtes nuées ardentes parfois sur ce flanc. En conséquence, la zone de danger définie est de sept kilomètres par rapport au sommet dans ce secteur sud-ouest, de cinq kilomètres au sud car le cratère est ouvert à cet endroit et de trois kilomètres sur les autres flancs du volcan.
Vue satellite du flanc sud du Mérapi et photographie de la zone où s'est arrêtée la plus longue nuée ardente de cet épisode. © BPPTKG
Des habitants évacués préventivement
Alors que le dôme de lave dans le cratère sommital n'évoluait que très peu dernièrement, une partie de celui-ci s'effondra les 9 et 10 mars, générant dix-sept coulées pyroclastiques dans la ravine Gendol, au sud du volcan, la plus longue atteignant cinq kilomètres ! Une distance qui colle parfaitement au rayon de la zone de danger dans ce secteur ! Ces effondrements sont-ils la conséquence d'une nouvelle alimentation en lave à ce niveau ? Ou d'explosions qui auraient ébranlé le dôme ?
Quoi qu'il en soit, par crainte que l'activité s'intensifie, les autorités décidèrent d'évacuer les habitants du secteur, des habitants qui ont sans doute encore en mémoire les nuées ardentes de 2010 qui parcoururent plus de 15 kilomètres sur ce flanc sud, faisant plus de 300 victimes !
Dépôt de nuée ardente encore chaud dans la ravine Gendol. © TRC BPBD KAB SLEMAN
Cet épisode au Mérapi rappelle assez curieusement celui de lundi au FuegoFuego, au Guatemala. En effet, ces deux éruptions mettent en jeu une massemasse de lave qui, lorsqu'elle devient instable dans la pente, peut générer des coulées pyroclastiques, menaçant ainsi des zones éloignées du centre éruptif...