Après quelques émissions de cendres depuis le cratère sud-est depuis deux jours, une courte coulée de lave s’est formée dans la nuit du 12 au 13 mai, depuis le haut de ce cône volcanique. L’activité est pour l’instant assez modeste, mais peut-on s’attendre à une éruption de plus grande ampleur ?
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Vers 19 heures hier, des émissionsémissions de cendres se sont produites en haut du versant nord du cratère Sud-Est, le plus actif des cratères sommitaux de l'Etna. Elles ont accompagné l’ouverture d’un ou plusieurs évents à ce niveau qui ont alimenté une courte coulée de lave qui a atteint la base nord de ce cônecône volcanique. L'activité est certes assez modeste, mais elle n'en est pas moins superbe, comme en témoignent ces images.
Le trémor, un signal sismique indiquant l'intensité éruptiveéruptive, est aujourd'hui assez stable sur des valeurs moyennes-élevées, mais la couverture nuageuse empêche de savoir ce qu'il se passe au sommet du volcan. Quoi qu'il en soit, la forme du trémor est clairement différente de celui constaté pendant les nombreux paroxysmes de l'année dernière et lors desquels l'activité était brève et très puissante.
Boris Behncke, volcanologuevolcanologue de l'INGV, indique également que le magma qui sort actuellement est pauvre en gazgaz et que l'activité sismique est plutôt faible, indiquant que le volcan « n'est pas sous pressionpression comme avant 2021 ». Un nouveau paroxysme (lire notre article ci-dessous) est-il possible, deux mois et demi après le précédent ? Oui, mais il est vraisemblablement moins probable. Cette activité correspond-elle plutôt aux prémices d'une éruption plus longue ? À moins que l'Etna ne se rendorme prochainement, sans activité manifeste... L'avenir nous le dira !
Etna : encore un paroxysme époustouflant sur le volcan
Onze jours après le précédent paroxysme, une nouvelle éruption brève et très intense a eu lieu ce 21 février sur l'Etna. Une quasi-réplique du paroxysme du 10 février. Cela annonce-t-il le début d'une nouvelle séquence de paroxysmes rapprochés comme l'année dernière ?
Article de Ludovic LeducLudovic Leduc, publié le 22 février 2022
21 février, 14 h 54. Le Cratère Sud-Est émet seulement un peu de gaz, mais l'image thermique révèle la fureur que ce cône volcanique vient encore de vivre. Pourtant, il y a quelques heures encore, rien ne laissait présager une telle tempête volcanique... Oui mais voilà, en ce moment avec l'Etna, mieux vaut être sur ses gardes !
Une faible activité explosive revint à l'intérieur du Cratère Sud-Est vers 9 h, à l'origine de quelques bouffées de cendres. Au fur et à mesure du temps, cette activité s’intensifia, avec des explosions progressivement plus intenses et plus rapprochées. Et peu après midi, l'activité gagna encore en vigueur, avec des fontaines de lave de plusieurs centaines de mètres de haut qui, pendant deux heures, alimentèrent une colonne de cendres de neuf kilomètres de haut ! Magnifique ! Ce panache de cendres fut rabattu vers le sud-est par les ventsvents, occasionnant quelques retombées de cendres dans les villes et villages du secteur. La phase de fontaines de lave se termina à 14 h 12, mais deux coulées étaient encore alimentées, vers le sud-ouest et l'est du cratère Sud-Est à cette heure-là.
Ces paroxysmes peuvent être apparentés à des pulses d'un magma riche en gaz qui arrive en surface. À certains moments l'année dernière, ces paroxysmes s'enchaînaient toutes les 24 à 48 heures, si bien que même si quelques périodes plus calmes eurent quand même lieu, 2021 finit avec plus de cinquante paroxysmes ! Alors, l'Etna va-t-il remettre ça ?
Éruption spectaculaire de l’Etna avec d'immenses fontaines de lave !
Article de Ludovic Leduc, publié le 14 février 2022
Plus de trois mois après le dernier des nombreux paroxysmes de l'année 2021, l'Etna a remis ça le 10 février. Fontaines de lave de plusieurs centaines de mètres de haut, coulées de lave, coulées pyroclastiquescoulées pyroclastiques et profonde cicatricecicatrice dans le cratère Sud-Est, le géant sicilien a marqué son retour !
Après plusieurs mois d'intense activité, l'hiverhiver s'était installé sur l'Etna, la neige recouvrant le noir des coulées et scoriesscories composant le sommet. Une modeste coulée de lave le 13 décembre et une émission de cendres assez forte le lendemain pouvaient toutefois attester que le calme est toujours relatif sur l'Etna...
Comme lors des paroxysmes de 2021, l'activité a animé le cratère Sud-Est, le cône volcanique le plus actif de ce volcan. D'ailleurs, l'activité intense de l'année passée lui a permis d'atteindre 3.357 mètres d'altitude environ, faisant de ce cratère la cime du volcan, une marque qu'il ravit à son voisin le cratère Nord-Est qui fut le sommet pendant quarante ans !
L'incandescenceincandescence revint à l'intérieur de ce cône volcanique dans la nuit du 9 au 10 février, associée à une modeste activité explosive produisant quelques faibles émissions de cendres de manière discontinue. L'activité continua ainsi pendant la journée et, vers 15 h 20, une coulée de lave fit son apparition au sud de ce cratère Sud-Est. Puis, l'activité explosive s'intensifia avec des explosions plus intenses et plus fréquentes, si bien que, vers 18 h 45, les explosions s'enchaînaient presque continuellement.
L'éruption gagna encore en intensité ensuite, avec le paroxysme à proprement parler entre 21 h 30 et 22 h 40 : le dégazagedégazage magmatique était alors continu, à l'origine de jets de lave impressionnants de 500 à 600 mètres de haut ! Les cendres produites par ces fontaines de lave alimentèrent une colonne éruptive qui atteint 10 kilomètres d'altitude environ, rabattue vers le nord-ouest par les vents et à l'origine de quelques retombées dans des zones habitées.
Une coulée pyroclastique et le cratère Sud-Est profondément modifié
À 22 h 26 précisément, le flanc sud de ce cratère Sud-Est s'éventra complètement, à l'origine d'une coulée pyroclastique d'environ 1.500 mètres de long vers le sud, dans un secteur où les touristes viennent admirer le sommet du volcan... Heureusement, cet événement soudain eut lieu en pleine nuit et pendant une période non touristique, car ces nuagesnuages de gaz et de cendres sont rapides et donc extrêmement dangereux ! Quoi qu'il en soit, le flanc sud de ce volcan apparaît aujourd'hui complètement éventré : une profonde cicatrice l'entaille de haut en bas !
Ce superbe paroxysme est le premier de l'année 2022. Il intervient plus de trois mois après celui du 23 octobre qui était le dernier de l'incroyable séquence commencée le 16 février 2021, une séquence qui a vu plus de cinquante paroxysmes de ce type s'enchaîner, parfois avec une régularité presque parfaite ! Celui-ci fait-il partie de la même séquence ? Est-ce un événement isolé ou marque-t-il le début d'une nouvelle année grandiose sur ce volcan ? Nous verrons. En attendant, une Sicilienne expliquait hier qu'elle n'était pas prête physiquement et mentalement à balayer de nouveau les cendres sur sa terrasseterrasse tous les trois jours... Un témoignage qui rappelle que, si les risques lors de ces éruptions sommitales sont très modestes, elles peuvent quand même sérieusement gêner les habitants !
Superbes images du paroxysme du 10 février ! © Michele Mammino