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Situé au sud de la capitale Quito, en Équateur, le volcan Cotopaxi culmine à 5.897 mètres. © Simon Matzinger, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Le Cotopaxi est l'un des plus célèbres volcans d'Amérique du Sud. Il est voisin du fameux Chimborazo, parfois considèré comme le point le plus élevé de la Terre en raison du renflement équatorial de notre Planète, dû à sa rotation qui en fait un ellipsoïde (mais pas vraiment en équilibre hydrostatique). Le Cotopaxi et le Chimborazo sont en effet tous les deux situés non loin de Quito, la capitale de l'Équateur.
Un autre volcan d'Amérique du Sud est tristement célèbre, le Nevado deldel Ruiz, en Colombie. En 1985, une éruption s'y est produite entraînant la fontefonte des neiges et des glaciers occupant son sommet à 5.300 mètres d'altitude environ. Les lahars catastrophiques qui en ont résulté ont tué au moins 24.000 personnes en engloutissant à 50 kilomètres de distance la petite ville d'Armero.
L'Équateur est un pays de volcans où ils se comptent par dizaines. Certains culminent à plus de 5.000 m. Ils constituent l’arc volcanique équatorien résultant de la subduction de la plaque océanique Nazca sous la plaque continentale d’Amérique du Sud. © IDE
300.000 personnes menacées par les lahars du Cotopaxi
Avec ses 5.897 mètres d'altitude et son sommet lui aussi couvert de neiges et de glace, on craint que le réveil du Cotopaxi ce 14 août 2015 ne conduise lui aussi à la formation de lahars. Comme la majorité des volcans de la ceinture de feu en Amérique du Sud, le Cotopaxi est un volcan explosif donc particulièrement dangereux, un volcan gris comme auraient dit Maurice et Katia Krafft qui se seraient sans doute précipités à son chevet pour assister à sa poussée de fièvrefièvre.
L'étude du volcan a montré qu'il est fréquemment entré en éruption et que depuis environ 6.000 ans, des éruptions plinienneséruptions pliniennes paroxysmiques n'y sont pas rares. En 1877, la dernière éruption de grande ampleur (une s'est produite en 1940, peut-être aussi en 1942, mais elle était mineure) a d'ailleurs généré des lahars qui se sont écoulés sur une distance de plus de cent kilomètres et faisant de nombreuses victimes alors que le bruit de l'éruption a été entendu jusqu'à 350 kilomètres. Le Cotopaxi est donc considéré comme l'un de volcans actifs les plus dangereux du monde et c'est pourquoi il fait l'objet d'une surveillance étroite de la part de l'Instituto Geofísico de la Escuela Politécnica Nacional (IGEPN) car 300.000 personnes sont potentiellement menacées par une nouvelle éruption entraînant d'importants lahars.
Le 3 mars 2015, deux volcanologues arpentaient les pentes du Cotopaxi à la recherche d'échantillons pour mieux comprendre le volcan. © Instituto Geofísico EPN - Ecuador, YouTube
Le Cotopaxi en restera-t-il aux éruptions phréatomagmatiques ?
Pour l'heure, il n'y a qu'une activité sismique et des émissionsémissions de panaches de cendres dont l'un est monté à 8 kilomètres d'altitude. Les premières études de ces cendres indiquent qu'il s'agit d'éruptions phréatomagmatiqueséruptions phréatomagmatiques, ce qui serait plutôt rassurant mais les autorités ont tout de même prudemment fait évacuer une partie de la population de la zone à risques. À Quito, située à seulement 45 km environ du volcan, un million de masques ont été distribués.
Déjà, en avril 2015, les géophysiciens et volcanologues équatoriens avaient détecté une recrudescence de l'activité sismique et fumerollienne au Cotopaxi. Ils laissaient entendre q'une éruption pouvait se produire dans les mois à venir. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en espagnol devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « français », puis cliquez sur « OK » © latvecuador, YouTube
Il est difficile de prédire comment va évoluer la situation. Les premières données thermiques fournies par le satellite LandsatLandsat 8 ne faisaient pas état de l'apparition de lavelave ni d'un dôme dans le cratère, ce qui est cohérent avec l'analyse des cendres. Si de la lave est bien montée en direction de la surface à l'intérieur du Cotopaxi, comme l'indiquent les données sismiques, elle n'a pas encore directement participé aux explosions, fournissant seulement de la chaleurchaleur à l'eau qui s'est vaporisée et qui a provoqué au moins la première grande éruption.