La congestion du trafic automobile, c’est un fléau. Pour que la « Ville de demain » soit moins embouteillée et plus agréable à vivre, les experts multiplient les propositions. Mais personne encore n’a trouvé la réponse idéale.
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Paris, c'est l'une des villes les plus embouteillées au monde. Les bouchons y sont responsables de plus de 13 % des émissionsémissions de gaz à effet de serre du trafic routier. Sans parler du reste de la pollution de l'airair. Un fléau pour la santé. Et les bouchons pèsent aussi sur l'économie. Conduire dans les embouteillages augmente significativement le coût d'utilisation de la voiturevoiture. Rester bloqué dans les bouchons fait aussi perdre beaucoup de temps. Selon l'Organisation des Nations unies (ONU), dans le monde, plus de 2 200 milliards de dollars seraient ainsi perdus dans les embouteillages des pays développés.
Le saviez-vous ?
L’exposition « Ville de demain : une exploration en 1 000+ solutions » vous accueille à la Cité des sciences jusqu’au 7 janvier 2024.
Alors, face à la congestion urbaine, celle qui apparaît lorsque la demande de mobilité devient supérieure à la capacité de l'infrastructure, que faire ? C'est l'une des questions auxquelles « Ville de demain », la nouvelle exposition temporaire, imaginée par la Cité des Sciences, en collaboration avec la Fondation Solar ImpulseSolar Impulse, apporte quelques réponses.
Comprendre les causes pour mieux lutter contre la congestion routière
Si les routes de nos villes sont de plus encombrées, c'est que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre dans des zones urbaines. Les distances que nous faisons en voiture se sont allongées, la faute à l'étalement urbain et à l'augmentation des prix de l'immobilier. Et comme nos temps de travail sont peu ou prou synchronisés et que nous aimons prendre nos voitures seuls, nous sommes de plus en plus nombreux à nous retrouver sur les routes au même moment. Provoquant des bouchons.
La solution pourrait être simple : puisqu'il y a trop de demandes par rapport à l'offre, pourquoi ne pas augmenter la capacité des routes ? La ville de Houston (États-Unis) a fait ce choix. Mais alors que la cité a multiplié par trois la largeur de son autoroute, la congestion n'a fait qu'augmenter.
La fin de la congestion routière grâce au covoiturage et aux péages urbains ?
Alors peut-être est-il plus judicieux d'agir sur la demande. Parmi les premières mesures que les experts de la question recommandent, il y a la réglementation et la tarification du stationnement ou encore la mise en place de zones à faible émission d'une part. Et le développement des transports en commun, du vélo et du covoiturage d'autre part. Parce que, selon une étude publiée par le gestionnaire d'autoroutes Vinci, en France, plus de 85 % des automobilistes circulent seuls dans leur voiture le matin. Paris, Rennes, Strasbourg. Pour contrer le phénomène, plusieurs villes mettent en place de nouvelles « voies de covoiturage » -- qui sont parfois partagées par les transports en commun. Elles sont réservées aux véhicules ayant au moins deux occupants à leur bord.
Pour limiter les embouteillages, d'autres villes ont choisi d'aller plus loin. De frapper au porteporte-monnaie avec le péage urbain. Celui que les experts de la question appellent aussi, le péage de congestion. L'idée : appliquer un péage partout et à tout moment ou alors aux endroits et aux moments où la densité du trafic devient critique. La ville de Londres a ainsi réussi à faire baisser -- au moins pendant un temps -- son trafic de 30 % environ dans la zone visée. Sans pour autant le faire augmenter autour.
L’intelligence artificielle pour venir à bout des embouteillages
Depuis plusieurs années maintenant, les chercheurs étudient aussi la possibilité de s'appuyer sur des intelligences artificielles pour, d'une part, réduire le trafic routier en ville, et d'autre part, le fluidifier. Des algorithmes ont déjà été développés pour prévoir les embouteillages avant qu'ils n'arrivent et pour guider les automobilistes sur la bonne voie. Le tout à travers le système de navigation de leur voiture.
D'autres technologies comptent non pas sur la coopération des conducteurs, mais sur des intersections rendues plus intelligentes. Avec des feux tricolores qui passent au rouge ou au vert après avoir analysé les conditions de circulation. Les temps d'attente pourraient ainsi être divisés par deux. Des observateurs, pourtant, comme La Fabrique de la Cité, restent circonspects. Ils estiment que la solution à la congestion du trafic urbain ne viendra pas de la technologie -- ou pas seulement --, mais d'une volonté politique.