Au cas où… Prévoyante, Christina Alhamad avait préparé un sac d’affaires pour son bébé d’un mois. Placé en évidence devant la porte, prêt pour un second séisme, on ne sait jamais… Peine perdue ! Encore plus puissant que le séisme de jeudi dernier, celui de vendredi l’a contrainte à s’enfuir si rapidement qu’elle en a oublié son bagage.
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À peine le temps de prendre son bébé sous le bras et elle est partie, complètement paniquée. « J'étais sous le choc, je ne savais pas quoi faire », explique cette habitante de Los Angeles de 29 ans à l'AFP. Comme elle, les habitants de Californie ont grandi avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : la peur du « Big One », ce séisme d'une magnitudemagnitude telle qu'il devrait dévaster la Californie, État placé sur la faille de San Andreas et régulièrement sujet aux secousses, plus ou moins dangereuses. Cette catastrophe naturelle est souvent dépeinte dans la culture populaire comme d'ampleur quasi-apocalyptique.
Les californiens sont-ils prêts pour le Big One ?
Les craintes se sont ravivées avec les deux tremblements de terre de cette semaine (6,4 et 7,1 de magnitude), à près de 250 km de Los Angeles. Les responsables politiques ont appelé les habitants à se préparer pour d'autres secousses. Mais, selon l'institut américain de géophysique USGS, la probabilité qu'un nouveau séisme de magnitude 7 ou supérieure se produise n'est que de 3 %. Il n'empêche...
Sur TwitterTwitter, l'élue de Californie Karen Bass, a mis en garde : « Ce n'est pas un exercice. Assurez-vous que vous et votre famille êtes prêts pour le "Big One" », même si à Los Angeles, les dégâts ont été minimes. Andrea Briceno, une habitante de la mégapole californienne, a participé à de nombreux exercices dans sa vie et garde chez elle un « sac à tremblement de terretremblement de terre » rempli de vivres. Au cas où. Et si la catastrophe arrive : « Je n'ai pas vraiment de plan, simplement rester sous le bureau à la maison ». Avec son sac à tremblement de terre.
Ces événements sont un « rappel » du danger
Paradoxalement, avant le premier séisme de jeudi, la Californie du sud connaissait une sécheresse sismique avec aucun tremblement de terre à une magnitude plus de 6 depuis 2010. Dans cette région, « les gens savent qu'ils vivent dans une zone à risque sismique, mais comme ils n'en ont pas connu de gros depuis plusieurs années, ils sont devenus négligents », explique John Bwarie, spécialiste en résiliencerésilience communautaire à Los Angeles. Les deux secousses de la semaine sont un rappel du danger, prévient-il.
En janvier 1994, un violent séisme de magnitude 6,7 a secoué la région de Los Angeles, faisant près de 60 morts et plus de 9.000 blessés. Depuis 2008, un exercice pratique de réaction en cas de catastrophe se tient tous les ans dans le sud de la Californie. Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a pris des décrets forçant plus de 10.000 immeubles dans sa ville à prendre des mesures pour renforcer leur sécurité.
La plupart des immeubles ne sont pas aux normes
Mais selon une étude de 2008, moins de 20 % des foyers en Californie du sud ont d'eux-mêmes engagé des travaux de protection ou souscrit des assurances contre les séismes. « Si vous faites l'inventaire des immeubles en Californie du sud, la plupart ne respectent pas forcément les normes modernes », détaille Ken O'Dell, président d'une association californienne d'ingénieurs. Dans le cas d'immeubles en bétonbéton, construits avant les années 1970, quand de nouvelles règles ont été promulguées, « on pourrait voir des écroulementsécroulements » en cas de fort tremblement de terre, ajoute-t-il. Depuis les secousses de vendredi, « les gens ont moins confiance dans la résistancerésistance de leurs immeubles, assure-t-il. C'est comme si nos esprits avaient été plus secoués que nos immeubles ».
La Californie a tremblé
Article de Caroline LepageCaroline Lepage, publié le 26 juin 2005
Quatre fois en cinq jours ! Depuis le 12 juin au matin, les sismologuessismologues ont enregistré quatre secousses, toutes supérieures à 4,9 sur l'échelle ouverte de Richter. Heureusement, aucune victime n'a été à déplorer...
La semaine a été difficile pour les Californiens. Tout a commencé le dimanche matin par une secousse de 5,5 ressentie jusqu'à la frontière mexicaine. L'épicentre était situé dans le désert au nord-est de Los Angeles. Deux jours plus tard, même scénario, en mer cette fois avec un séisme de 7,2 sur l'échelle de Richter.
On a rapidement craint un tsunami sur la côte pacifique nord-américaine. Fausse alerte ! Deux jours plus tard, non loin de l'épicentre de la première secousse, un troisième séisme plus faible que les précédents (4,9) secoue Ventura à San Diego. Au cours de la nuit suivante, la loi des séries s'acharne. Un séisme de 6,5 sur l'échelle de Richter fait son apparition en mer, au nord de l'Etat. Après cette semaine d'angoisse, le stressstress est omniprésent. Plusieurs tremblements de terre peuvent en annoncer un suivant d'intensité supérieure...
Comment ne pas penser au Big One dont parlent les experts ? Cet énorme séisme, attendu sur la faille de San Andreastre suite à un choc violent entre les plaques Pacifique et Nord-Américaine, rôde comme une épée de Damoclès sur la Californie. En effet, les sismologues prévoient avec une forte probabilité son apparition dans les 30 prochaines années. Cependant, pour cette fois, ils se veulent rassurants et assez sereins. Ce n'est pas la première fois que la Californie enregistre plusieurs secousses en si peu de temps...