L'industrie est le quatrième secteur le plus polluant de France, sans même compter le traitement des déchets et la construction... La transition énergétique y est donc un véritable enjeu dont s'est saisie une jeune start-up française, qui entend bien fournir à une usine de la Marne le premier miniréacteur nucléaire du pays.


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    La start-upstart-up française Jimmy Energy a récemment déposé une demande d'autorisation pour l'installation d'un miniréacteur nucléaire de 10 mégawatts près de l'usine du groupe Cristal Union/Cristanol à Bazancourt, dans la Marne. Ce projet, une première en France, vise à fournir de la chaleurchaleur décarbonée à une sucrerie et à la plus grande usine de production de bioéthanol du pays, remplaçant ainsi les brûleursbrûleurs à gazgaz responsables de l'émissionémission de gaz à effet de serre. Si le dossier est approuvé, cela devrait marquer une étape importante dans la transition énergétique d'un des secteurs les plus polluants du pays.

    Zoom sur les Small Modular Reactors (SMR)

    Les SMR (ou petits réacteurs modulaires) sont des réacteurs nucléaires de petite taille conçus pour être fabriqués en série et installés de manière modulaire. Contrairement aux réacteurs nucléaires traditionnels, les SMR peuvent être utilisés non seulement pour produire de l'électricité, mais aussi pour fournir de la chaleur à des industries locales. Cette technologie repose souvent sur des réacteurs à haute température refroidis à l'héliumhélium, comme celui proposé par Jimmy Energy.  

    Ils présentent des avantages en matièrematière de sécurité et de flexibilité d'utilisation. En remplaçant les brûleurs à gaz par des réacteurs nucléaires, les SMR contribuent à réduire les émissions de CO₂ des industries lourdes. En outre, les SMR, comme celui de Jimmy Energy, sont conçus pour être intrinsèquement sûrs, avec des caractéristiques telles qu'un cœur en graphitegraphite qui réduit les risques de fusion. Leur petite taille permet une installation plus facile et moins coûteuse sur des sites industriels existants, répondant ainsi à des besoins énergétiques spécifiques sans nécessiter de grandes infrastructures.

    Le projet de la start-up française Jimmy Energy. © ADDL

    Un miniréacteur biberonné à un uranium plus enrichi que celui disponible en France

    Mais, comme la perfection n'existe pas, ils sont tout de même livrés avec quelques défauts. Tout d'abord, beaucoup de gaz sera émis dans notre atmosphère avant que les SMR voient le jour : l'instruction des dossiers de demande d'autorisation peut prendre plusieurs années. Pour le projet de Jimmy Energy, la phase d'instruction est estimée à au moins trois ans.

    Bien que les coûts de fonctionnement soient compétitifs, l'investissement initial pour la construction et l'installation d'un SMR reste important. En outre, les SMR nécessitent un uraniumuranium plus enrichi, qui n'est pas actuellement disponible en France, ce qui pose des défis en approvisionnement, même si la start-up assure avoir sécurisé un fournisseur en Amérique du Nord, précise Le Monde.

    Mais, revenons à la demande d'autorisation déposée par Jimmy Energy. On l'a dit, elle est actuellement en phase d'instruction par le ministère de la Transition écologique, qui a d'ores et déjà saisi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Au cours de cette phase, des études de sûreté et des consultations publiques auront lieu. Si toutes les autorisations sont obtenues, Jimmy Energy espère mettre en service son démonstrateurdémonstrateur industriel d'ici 2026. D'autres projets similaires sont également en cours en France, démontrant d'un intérêt croissant pour les SMR dans la transition énergétique du pays.