Les métaux rares sont partout : dans vos téléphones portables, vos ordinateurs et, surtout, dans les éoliennes, panneaux photovoltaïques et autres batteries de voitures électriques. Bref, ils sont devenus indissociables de la transition écologique. Oui, sauf que leur exploitation est loin d'être verte, alerte l'Agence internationale de l'énergie. Alors, peut-on les remplacer ?
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PlombPlomb, cuivrecuivre, zinczinc, nickelnickel, cobaltcobalt, molybdènemolybdène, tungstènetungstène... Ces éléments du tableau périodiquetableau périodique ont tous un point commun : ce sont des métaux rares, c'est-à-dire que leur production ne dépasse pas les 500 000 tonnes par an. Des métauxmétaux pour la plupart extraits en Chine, au Canada, au Brésil, en Australie ou dans certains pays d'Afrique, avant d'être transformés puis utilisés pour la fabrication de technologies devenues des fersfers de lance de la transition écologique, c'est-à-dire les éoliennes, les batteries lithiumlithium des voitures électriquesvoitures électriques ou encore les panneaux photovoltaïques. Problème : « Le marché des minérauxminéraux a doublé au cours des cinq dernières années », alerte l'Agence internationale de l'énergieénergie (AIE) dans un rapport publié le 11 juillet dernier. Conséquence de la consommation grandissante d'énergies renouvelables... mais pas de la transition énergétique.
Les métaux rares, fers de lance des énergies renouvelables
En effet, ces nouveaux moyens de production d'énergie n'ont fait qu'augmenter la consommation d'électricité globale, suivant la théorie dite de « l'effet rebond », aussi appelé « paradoxe de Jevons ». En effet, les économies d'énergie attendues avec l'utilisation d'une ressource ou technologie plus efficace énergétiquement ne sont pas obtenues, voire aboutissent à des sur-consommations. Grosso-modo : au lieu de remplacer les énergies fossiles par les énergies renouvelables, les deux s'accumulent pour permettre un accroissement de la consommation. Un phénomène qui pose de sérieuses questions sur la notion de transition énergétique, mais revenons à nos métaux rares.
En février dernier, Amnesty International estimait qu'environ 40 000 enfants travaillaient dans les mines congolaises de cobalt, ce métal indispensable à la production de nos batteries. Si des progrès humains ont tout de même été faits à l'échelle mondiale, « les émissionsémissions de gaz à effet de serre restent élevées, avec à peu près la même quantité émise par tonne de mineraiminerai produite chaque année. Les prélèvements d'eau ont presque doublé entre 2018 et 2021, » note l'AIE.
Des métaux rares non-substituables à court terme
Bref, la situation est critique, et les scientifiques tentent aujourd'hui de diminuer l'impact environnemental de l'exploitation des métaux rares, sans pour autant les dénigrer puisque, à ce jour, elle reste moins polluante que les énergies fossiles. Plusieurs laboratoires se sont donc lancés dans la recherche autour de la décarbonation de cette industrie. C'est par exemple le cas de six laboratoires au CNRS, qui développent notamment des procédés hydrométallurgiques afin d'optimiser l'extraction des métaux précieux, leur recherche dans les sols afin de préserver au mieux les sites naturels, la valorisation de résidus de métaux non-utilisés, ou encore le recyclagerecyclage des métaux quand c'est possible. Autant d'enjeux qui sont de plus en plus discutés, au point que l'AIE a décidé d'organiser à Paris, le 28 septembre prochain, le tout premier sommet international sur les minéraux critiques et leur rôle dans les transitions énergétiques propres.