Le chanteur Gims, habitué des polémiques, a déclenché un mouvement de colère en s'affichant avec un bébé caracal. Un comportement irresponsable, estiment les défenseurs des animaux, alors que la France est un acteur majeur dans le trafic mondial d'espèces sauvages.
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Gims, assis sur un canapé, s'assoupit en biberonnant un drôle de chaton : l'image paraît adorable. « Paraît » seulement, car il s'agit d'un Caracal, un félin exotiqueexotique protégé bien éloigné de nos animaux domestiques. « En un an, les constatations de trafic d'espèces menacées par les douanes françaises ont augmenté de 14 % », explique le reporter Rémy Dupouy. D'après le rapport rendu en 2020 par l'ONG Traffic, la France serait le deuxième pays de l'Union Européenne en matièrematière de trafic d’espèces sauvages. Cela s'explique en partie par ses liens privilégiés avec l'Afrique francophone -- qui fournit beaucoup de spécimens -- mais aussi par la biodiversité du territoire français : on y compte 9 500 espèces protégées et, d'après l'Office français de la biodiversité, 15 % des espèces les plus menacées au monde y vivent. Une aubaine pour les trafiquants et les acheteurs, qui s'affichent sur les réseaux sociauxréseaux sociaux en compagnie de fauves, loutres et autres espèces arrachées à leur milieu naturel.
Près d'une espèce menacée sur deux ne survit pas au trafic
La pratique est mortifère : 30 à 40 % des espèces transportées ne survivent pas au transport, explique Éric Hansen, délégué de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage dans les colonnes du Monde. Certains animaux saisis doivent être euthanasiés, et les survivants ne retourneront pas dans leur habitat d'origine car cela coûte trop cher : ils finiront donc leurs jours chez des particuliers agréés ou dans des zoos. Rémy Dupouy le rappelle : « Quand on aime, il faut se poser la question du bonheur de l'autre avant de penser à nos propres désirs ».