Une nouvelle étude révèle que le lac d’Aiguebelette, en Savoie, a été le théâtre d’un événement étonnant pour cet environnement alpin : un tsunami, avec des vagues de plus de trois mètres, aurait déferlé sur les rives de ce lac tranquille il y a 11 700 ans.
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Quand on parle de tsunami, on imagine généralement une grande vague venant frapper des côtes bordant mers ou océans. Pas les rives d'un lac des Alpes ! Et pourtant, le lac d'Aiguebelette a bien été le théâtre de ce type d'événement il y a 11 700 ans.
Situé en Savoie, à quelques kilomètres de Chambéry, ce lac naturel, coincé entre les versants abrupts de la chaîne de l'Épine et le mont Tournier, est d'origine glaciaire. Creusée par les glaciers, cette cuvette a ensuite été remplie d’eau au moment de la déglaciation.
Les preuves d’un glissement de terrain sous l’eau
Difficile aujourd'hui de se douter que ces eaux calmes à la couleurcouleur émeraude ont jadis été agitées par des vagues de plusieurs mètres de haut ! C'est ce que révèle une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Geophysical Research : Solid Earth. Une analyse sismique et bathymétrique a en effet révélé la géométrie des sédiments composant le fond du lac. Les chercheurs ont ainsi découvert que certaines unités sédimentaires montraient un profil très perturbé, loin de la belle régularité des strates que l'on attend dans un environnement lacustrelacustre calme.
Pour les scientifiques, cette observation signifie qu'un mouvementmouvement de massemasse s'est produit dans le fond du lac. Des forages réalisés au sein de cette unité ont permis de dater cet événement à 11 700 ans, au moment de la transition climatique entre le DryasDryas récent et le début de l'HolocèneHolocène, marquée par un réchauffement climatiqueréchauffement climatique.
Une vague de 3,7 mètres
Or, on sait que les mouvements de masse, autrement dit les glissements de terrain, peuvent générer des tsunamis lorsqu'ils se produisent sous l'eau. Ce phénomène est souvent observé sur les flancs de volcans sous-marinsvolcans sous-marins déstabilisés lors d’une éruption explosive par exemple. Pour savoir si ce mouvement de masse a pu produire un tsunami dans le lac d'Aiguebelette, les chercheurs ont réalisé un ensemble de simulations numériquessimulations numériques. Et là, surprise ! Il s'est avéré que ce glissement le long des pentes immergées du lac a provoqué une vague de 3,7 mètres au maximum ! La taille relativement restreinte du lac n'a cependant entraîné qu'une distance d'inondationinondation plutôt faible.
Ces résultats aident à mieux comprendre la dynamique des tsunamis qui peuvent se déclencher dans les lacs de montagne.