Il y a un peu plus d’un an, une météorite finissait sa course folle dans le nord de l’Angleterre. Des chercheurs révèlent aujourd’hui qu’elle contenait une eau étrangement semblable à celle que nous connaissons sur Terre.


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    En février 2021, un astéroïde s'est écrasé dans le nord de l'Angleterre. Le plus gros morceau du côté de la petite ville Winchcombe. Dans le jardin des Wilcock qui l'ont ramassé moins de 12 heures après qu'il a touché le sol. Le protégeant ainsi de pas mal de contaminationscontaminations par des éléments terrestres. C'est la première fois qu'une météoritemétéorite est récupérée aussi rapidement. Et cela a permis à des chercheurs du Musée d’histoire naturelle de Londres de mener une analyse des plus détaillée.

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    Ils ont bombardé quelque 530 grammes d'échantillons d'électronsélectrons, de rayons X et de faisceaux laserlaser pour en déterminer la composition exacte. Ils ont aussi étudié les nombreuses vidéos disponibles de la météorite en plein ciel. Plutôt pour en déterminer la trajectoire et l'origine.

    De l’eau et d’autres éléments de la vie

    Il ressort de leurs travaux que la météorite de Winchcombe est d'un type assez rare. Car particulièrement fragile. Une météorite riche en carbone appelée chondritechondrite carbonée comme il n'en avait encore jamais été trouvée dans le pays. Elle provient d'un astéroïdeastéroïde situé près de l'orbiteorbite de JupiterJupiter, à environ 300 millions de kilomètres de la Terre. Et elle a commencé son voyage jusqu'à nous sous la forme d'un bloc de roche de 30 kgkg, il y a 300 000 ans environ. Ce qui l'airair de rien, reste assez court.

    Les chercheurs révèlent aussi que la météorite contient des acides aminés et d'autres matièresmatières organiques. Les éléments constitutifs de la vie. Et, en poids, quelque 11 % d'eau emprisonnée dans des minérauxminéraux. Mais surtout, qu'une partie de l'hydrogènehydrogène qui constitue cette eau correspond à de l'hydrogène lourd, du deutérium. Dans un rapport tout à fait similaire à celui rencontré sur la Terre. Une bonne indication que l'eau, sur notre Planète bleuePlanète bleue, provient d'astéroïdes riches en eau.


    L'eau des océans viendrait bien des astéroïdes selon une nouvelle étude

    L'eau sur Terre est à l'origine de toute vie, y compris la nôtre et c'est pourquoi on s'interroge sur son origine. Le débat à ce sujet n'en finit pas depuis des décennies, mais ce qui est sûr c'est qu'elle vient de l'espace. Les analyses des échantillons de RyuguRyugu confortent à nouveau la thèse que l'eau des océans a été apportée par des astéroïdes sur la Terre primitive il y a des milliards d'années.

    Article de Laurent SaccoLaurent Sacco paru le 20/08/2022

    Une célèbre image de la Terre et de ses océans prise par les astronautes d'Apollo 17. © Nasa
    Une célèbre image de la Terre et de ses océans prise par les astronautes d'Apollo 17. © Nasa

    Les missions ApolloApollo et les sondes interplanétaires lancées au cours des années 1970 ont permis de confirmer dans les grandes lignes un scénario élaboré dans les décennies précédentes faisant naître planètes et comètescomètes dans un disque protoplanétairedisque protoplanétaire riche en gazgaz et en poussières entourant un jeune SoleilSoleil il y a environ 4,56 milliards d'années.

    Ce scénario fait apparaître et croître les planètes rocheusesplanètes rocheuses comme la Terre, MercureMercure ou Mars par accrétionaccrétion, avec un bombardement d'astéroïdes et de comètes dont on trouve encore la trace sous la forme des cratères lunaires. L'eau des océans sur Terre doit provenir de ce bombardement mais depuis des décennies, le débat se poursuit en ce qui concerne la nature exacte des petits corps célestes responsables de cet apport. Dit autrement, l'eau provient-elle majoritairement des comètes ou des astéroïdes ?

    Futura a consacré de nombreux articles à ce débat et aujourd'hui une nouvelle pièce vient de lui être apportée via un article dans Nature Astronomy. Il fait état de certains résultats provenant des analyses des échantillons de matière rapportés sur Terre fin 2020 par la sonde japonaise Hayabusa-2. Ces échantillons proviennent de l’astéroïde Ryugu (« Palais du dragon », en japonais), un membre de la famille des astéroïdes Apollon, de type C car de composition proche des chondrites carbonées trouvées sur Terre, et qui est situé à plus de 300 millions de kilomètres de notre Planète.

    Échantillons de l’astéroïde Ryugu. © Jaxa
    Échantillons de l’astéroïde Ryugu. © Jaxa

    De moins de 900 mètres de diamètre, l'étude de ses échantillons a confirmé qu'il contenait de la matière originelle datant de la formation du Système solaire et qui avait été peu altéré malgré des traces de chauffage et de circulation d'eau liquideliquide mais dont la température n'a pas dû dépasser les 30 °C .

    Des isotopes de l'hydrogène comme traceurs cosmogoniques

    Les cosmochimistes étudiant les échantillons de Ryugu expliquent aujourd'hui que les analyses des abondances des isotopes de l’hydrogène et de l’azote pointent une fois de plus la parenté entre l'eau des astéroïdes et celles des océans sur Terre.

    Pour comprendre de quoi il s'agit il suffit de rappeler qu'il existe naturellement deux types d'eau, l'une, ordinaire, est faite d'atomesatomes d'hydrogène H avec un seul protonproton pour noyau ; l'autre, dite lourde, est faite d'atomes de deutérium D, donc un noyau avec un proton et un neutronneutron.

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    L’origine de l’eau des océans expliquée par une nouvelle théorie

    Une fraction de l'eau sur Terre est constituée de moléculesmolécules contenant du deutérium au lieu d'un atome d'hydrogène. On peut ainsi définir un rapport isotopique D/H qui est un traceur de l'origine de l'eau des océans en cosmochimie.

    En comparant ce rapport avec celui trouvé dans des météorites et des comètes, il est donc possible de déterminer quels ont été les parents de l'eau des océans. Depuis des années, la thèse d'une origine de cette eau par dégazage volcanique de la jeune Terre a été abandonnée et le balancier n'a cessé de pencher alternativement soit du côté des comètes, soit du côté des météorites.

    L'étude des météorites sur Terre - qui proviennent majoritairement de la ceinture principale d'astéroïdes - a permis d'établir qu'en moyenne, le rapport D/H était de l'ordre de 140 ppmppm alors que ce rapport, quand on l'a déterminé dans certaines comètes, était compris entre 150 et 300 ppm. Comme sur Terre il est d'environ 150 ppm, l'hypothèse cométaire a été défavorisée, ou pour le moins, les comètes ne seraient pas, et de loin, la source principale de l'eau sur Terre.

    Les analyses de Ryugu confortent donc l'hypothèse des astéroïdes.


    Le Système solaire est un laboratoire pour étudier la formation des planètes géantes et l'origine de la Vie que l'on peut utiliser conjointement avec le reste de l'Univers, observable dans le même but. MOJO : Modeling the Origin of JOvian planets, c'est-à-dire modélisation de l'origine des planètes joviennes, est un projet de recherche qui a donné lieu à une série de vidéos présentant la théorie de l'origine du Système solaire et en particulier des géantes gazeuses par deux spécialistes réputés, Alessandro Morbidelli et Sean Raymond. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français » © Laurence Honnorat