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Nous savons aujourd'hui que les conditions climatiques ajoutées à une utilisation excessive de l'eau sont les principales causes de cette sécheresse.
70 % de l'eau en France sont utilisés pour l'agriculture.
Les céréaliers occupent la scène médiatique pour se plaindre de la sécheresse. Et pourtant, ce secteur n'est pas le plus touché. En effet, selon les comptes prévisionnels publiés le 17 décembre 2003 par le Ministère des Finances, de l'Economie, de l'Industrie et de l'Agriculture, le bilan agricole serait resté stable en dépit d'une baisse de 13 % des volumesvolumes de végétaux produits. La raison est simple : le prix des céréales a augmenté. En revanche, les éleveurs ont eux beaucoup plus souffert de la sécheresse en 2003 !
La lutte contre le gaspillage est l'affaire de tous
Chacun de nous doit être économe dans sa consommation d'eau, mais le secteur agricole ne doit pas bénéficier d'un traitement de faveur.
Les solutions proposées pour pallier le manque d'eau sont coûteuses et contre productives à long terme : mise à disposition gratuitement de plus grande quantité d'eau pour l'irrigationirrigation agricole, à l'aide d'aménagements à l'inverse coûteux (barrages et autres retenues), avec interdiction pour les particuliers d'arroser leur jardin !
Cette politique du « deux poids deux mesures » ajoutée au sur-pompage et aux barrages alimente le cercle vicieux du gaspillage de l'eau par temps de sécheresse. L'irrigation à outrance assèche en aval les rivières et les zones humideszones humides ainsi que les nappes phréatiquesnappes phréatiques et conduit finalement à un manque d'eau pour tout le monde. Car les zones humides sont des éponges naturelles anti-sécheresse qui stockent et purifient l'eau gratuitement et alimentent les nappes phréatiques.
En conséquence, le collectif associatif demande que, dans le cadre du débat pour faire progresser le projet de loi sur l'eau :
- des mesures préventives pour protéger les zones humides soient privilégiées
- les politiques publiques favorisent les économies d'eau en prenant des mesures incitatives, notamment pour les agriculteurs (exemple : la tarification)
- les méthodes d'irrigations efficaces soient développées. Actuellement, la technique d'irrigation par aspersion, utilisée dans 80 % des cas, génère une perte d'eau d'au moins 25% (rapport Cemagref de 2003 : Analyse de la consommation en eau dans les différents contextes d'agriculture irriguée)
- ces méthodes soient accompagnées d'une modification des pratiques agricoles : donner la préférence aux cultures moins consommatrices d'eau, ne plus irriguer les cultures qui n'en ont pas forcément besoin (comme la betterave dans certaines zones du Bassin Parisien), irriguer aux moments adéquats et enfin privilégier la polyculture et l'élevage qui contribuent au maintien des zones humides.