L'année se solde avec un joli lot de découvertes paléontologiques très diversifiées ! Et la France peut pousser son cocorico car, au cours des derniers mois, plusieurs trouvailles majeures réalisées sur le sol français ont été dévoilées. Petite rétrospective de l’ensemble des plus belles découvertes de 2024 !


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    Comment ne pas commencer cette rétrospective paléontologique par les trois découvertes majeures réalisées sur le sol métropolitain ? On le sait, le territoire français est riche en vestiges fossiles, mais ceux découverts dans l'Hérault sur le site de Cabrières dans le massif de la montagne Noire sont d'une importance capitale pour la science. Découvert par des paléontologuespaléontologues amateurs, ce site unique au monde présente un assemblage fossile datant du début de l'Ordovicien, soit environ 470 millions d'années. Il s'agit d'une époque charnière dans l'histoire de la vie terrestre, dont les écosystèmes sont encore mal caractérisés. C'est pourquoi le site de Cabrières apparaît comme une découverte majeure. On y a en effet découvert de nombreux fossiles d'organismes à corps mous ! Ont ainsi pu être identifiés des éponges, des algues et des vers qui, habituellement, ne sont pas retrouvés dans les gisements fossiles. Un témoignage rare et précieux d'un écosystème marin depuis longtemps disparu.

    Reconstitution artistique de la faune de Cabrières. © Christian McCall, <em>Prehistorica Art</em>
    Reconstitution artistique de la faune de Cabrières. © Christian McCall, Prehistorica Art

    Des dinosaures géants sur le territoire français

    Toujours dans le sud de la France, c'est un squelette quasi complet d’un titanosaure en position anatomique qui a été découvert, là aussi par un paléontologue amateur. Identifiés depuis deux ans, les restes ont été exhumés en début d'année pour être désormais étudiés par les spécialistes. Une découverte ici aussi extrêmement rare, qui nous permet de mieux comprendre la morphologiemorphologie de ces géants du CrétacéCrétacé (70 millions d'années).

    Les ossements titanesques du titanosaure ont dû être acheminés par camion et grues jusqu'au musée de Cruzy ! © Damien Boschetto
    Les ossements titanesques du titanosaure ont dû être acheminés par camion et grues jusqu'au musée de Cruzy ! © Damien Boschetto

    Dernière découverte « de taille » là aussi, réalisée sur le territoire national : celle d'une nouvelle espèceespèce de sauropodesauropode sur le site bien connu d’Angeac en Charente. Des ossements énormes datant de 140 millions d'années ont en effet été retrouvés durant la fouille estivale. Ils laissent penser que le spécimen devait mesurer jusqu'à 20 mètres de long et peser une trentaine de tonnes !

    Dans les pas des dinosaures et de leurs ancêtres

    Non loin de nous, sur un sentier des Alpes italiennes, ce sont des randonneurs qui ont fait récemment une incroyable découverte : des empreintes de reptiles datant de 280 millions d’années, une époque où les dinosauresdinosaures n'existaient pas encore !

    Empreintes laissées par un reptile il y a 280 millions d'années, découvertes dans les Alpes italiennes. © <em>Museo di Storia Naturale di Milano</em>
    Empreintes laissées par un reptile il y a 280 millions d'années, découvertes dans les Alpes italiennes. © Museo di Storia Naturale di Milano

    Datant de cette même période du début du PermienPermien, les plus vieux fragments de peau fossilisée ont été retrouvés dans une grotte aux États-Unis. Ils permettent de mieux contraindre l'apparence de ces reptilesreptiles qui ont régné sur la TerreTerre bien avant les dinosaures.

    Fragments de peau retrouvés dans une grotte de l'Oklahoma. © Mooney et <em>al. </em>2024, <em>Current Biology</em>
    Fragments de peau retrouvés dans une grotte de l'Oklahoma. © Mooney et al. 2024, Current Biology

    Dans les registres fossiles, les empreintes de pas sont des témoignages particulièrement importants qui dévoilent de nombreux détails sur les individus qui les ont laissés. Les pistes découvertes en Corée du Sud suggèrent ainsi qu'il y a 120 millions d'années, le petit raptor Dromaeosauriformipes rarus utilisait ses ailes non pas pour voler, mais pour faire des pointes de vitessevitesse. En Chine, des empreintes longues de plus de 30 centimètres ont quant à elles dévoilé l'existence il y a 90 millions d'années d’une espèce de raptor géant insoupçonnée jusque-là.

    Parmi les découvertes étonnantes, il y a celle dévoilée par cette étude récente, qui présente les résultats d'une analyse minutieuse de coprolithes de dinosaures, autrement dit d'excréments fossilisés ! Grâce à ces crottes fossiles habituellement délaissées, des chercheurs ont pu reconstruire le régime alimentaire des dinosaures. De nouvelles données qui permettent de mieux comprendre pourquoi et comment ces animaux ont réussi à régner sur le globe pendant si longtemps.

    Coprolithe d'un dinosaure carnivore (<em>Smok wawelski</em>) datant de la fin du Trias. © Grzegorz Niedźwiedzki
    Coprolithe d'un dinosaure carnivore (Smok wawelski) datant de la fin du Trias. © Grzegorz Niedźwiedzki

    À l’aube du règne animal

    Enfin, dans cette série de découvertes paléontologiques marquantes de l'année 2024, on peut encore citer une étude qui rapporte la découverte d'un fossile très ancien, qui témoigne de l’évolution des tout premiers animaux. En Australie a en effet été trouvée une discrète trace fossile attribuée à un animal ayant vécu durant la fameuse période de l'Édiacarien, il y a 555 millions d'années.

    Reconstitution artistique de <em>Quaestio simpsonorum.</em> © Walker Weyland
    Reconstitution artistique de Quaestio simpsonorum. © Walker Weyland

    Quaestio simpsonorum se présentait vraisemblablement sous la forme d'un sac aplati, avec une particularité notable : il s'agit du plus ancien organisme à présenter une asymétrie gauche-droite, faisant de lui un élément clé de l'évolution des premiers animaux.