Plusieurs points de basculement majeur de notre Planète seront probablement atteints avec +1,5 °C de réchauffement, selon une conférence donnée pour la Commission européenne. Or, selon l'Organisation météorologique mondiale, ce seuil sera peut-être atteint dans les cinq ans à venir.


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    « Franchir les points de basculement pourra mener à des changements irréversibles sur Terre », telle est la conclusion d'une conférence de scientifiques réunis devant la Commission européenne le 7 juin dernier. Les points de basculement du climat sont définis par le Giec comme un « seuil qui, lorsqu'il est franchi, entraîne de grands changements, souvent irréversibles » : la fontefonte des calottes glaciairescalottes glaciaires de l'Antarctique et du Groenland, la déforestation, la disparition d'espècesespèces clés au sein de la biodiversitébiodiversité, entre autres.

    Des points de basculement négatifs et irréversibles d'ici 5 ans

    Les changements les plus importants se manifesteront de manière brusque, et non pas graduellement. Sans diminution drastique de nos émissionsémissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement climatiqueréchauffement climatique à 1,5 °C sera impossible, comme l'a annoncé le rapport du Giec en avril dernier. Pour y arriver, il faudrait réduire nos émissions de 43 % d'ici 2030 d'après les Nations unies. Mais selon l'un des intervenants de la conférence, Johan Rockström, directeur de l'Institut du climat de Potsdam, il ne suffit pas de limiter la hausse des températures à +1,5 °C par rapport aux niveaux pré-industriels, il ne faut en fait même pas les atteindre. « En atteignant déjà + 1,5 °C, nous risquons de connaître des changements irréversibles sur certains écosystèmesécosystèmes uniques et indispensables. » Comme l'avait rappelé Petteri Taalas, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale en mai dernier « le chiffre de 1,5 °C n'est pas une statistique parmi tant d'autres. C'est un indicateur du point à partir duquel les impacts du changement climatique auront des conséquences nocives pour les humains et la Planète ».

    La déforestation et la perte de la biodiversité font partie des points de basculement négatifs. © Pulsar Imagens, Adobe Stock
    La déforestation et la perte de la biodiversité font partie des points de basculement négatifs. © Pulsar Imagens, Adobe Stock

    Or, il faut rappeler que nous avons déjà franchi le seuil de +1,2 °C de réchauffement global début 2022. Selon l'ONU, il y a 50 % de risque pour que la hausse des températures atteigne ou dépasse les 1,5 °C d'ici cinq ans, comparée à celle des niveaux pré-industriels. Les prévisions pour la période de 2022 à 2026 oscillent exactement entre 1,1 et 1,7 °C de réchauffement planétaire. Le fait que les cinq prochaines années soient plus chaudes que les cinq dernières années est une quasi-certitude selon l'Organisation météorologique mondiale.

    Des points de basculement positifs qui peuvent aussi changer notre futur

    Mais les scientifiques de la conférence ont rappelé aux membres de la Commission européenne que le réchauffement climatique n'était pas une fatalité, puisque certaines actions de grande envergure pouvaient avoir un impact très bénéfique. Car s'il y a bien des points de basculements négatifs, il y a aussi des points de basculement positifs, comme le fait de totalement supprimer les centrales de charboncharbon et d'investir dans les énergiesénergies propres. Comme le rappelle judicieusement David Mair du centre de recherche de la Commission européenne, « il ne suffit pas de convaincre les citoyens de la réalité du changement climatique, c'est un problème politique et nous avons besoin que les politiques le résolvent ».