Une nouvelle étude révèle à quel point les plumes et notamment les ailes ont pu représenter un avantage évolutif chez certains dinosaures, et pas seulement pour l’envol. La découverte d’empreintes suggère en effet que certains dinosaures utilisaient leurs ailes pour effectuer des pointes de vitesse lors de la course.


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    Si les premiers oiseaux ne sont apparus qu'il y a environ 150 millions d'années, de nombreux témoignages fossiles nous révèlent que les plumes étaient présentes sur le dos des dinosaures bien avant cette date. C'est en effet vers la fin du Trias, il y a 200 millions d'années, qu'elles apparaissent. Longtemps, elles ont donc servi à autre chose que le vol plané ou battu, notamment comme protection contre le froid ou encore comme outil de parade pour la reproduction. Mais les plumes auraient également été très utiles lors de la course, comme le révèle cette nouvelle étude publiée dans la revue Pnas.

    Une course assistée par battements d’ailes

    Une équipe de chercheurs a en effet découvert une piste d’empreintes fossilisées en Corée du Sud qui suggère que certains dinosauresdinosaures utilisaient leurs bras ailés pour courir plus vite. Il s'agit du plus ancien témoignage d'une « course assistée par battements d'ailes ».

    Le dinosaure en question, Dromaeosauriformipes rarus, était un raptor non avienavien, c'est-à-dire ne faisant pas partie de la lignée des premiers oiseaux. Il a été prouvé qu'il possédait toutefois des plumes et des ailes, celles-ci étant cependant sous-dimensionnées pour permettre l'envol. Elles auraient toutefois apporté un avantage non négligeable à notre petit dinosaure, il y a 120 millions d'années.

    Un véritable sprinter

    Les empreintes retrouvées lors de la constructionconstruction d'un centre commercial présentent en effet un espacement beaucoup trop important par rapport à la taille minuscule de ce dinosaure, qui ne pesait vraisemblablement que 10 à 20 grammes. La foulée apparaît en effet trois fois plus longue que celle d'une autruche !

    La piste d'empreintes retrouvée en Corée du Sud suggère que le petit <em>Dromaeosauriformipes</em> <em>rarus </em>s'aidait de ses ailes pour faire des pointes de vitesse à 37 km/h ! © Dececchi et <em>al.</em> 2024, <em>Pnas</em>
    La piste d'empreintes retrouvée en Corée du Sud suggère que le petit Dromaeosauriformipes rarus s'aidait de ses ailes pour faire des pointes de vitesse à 37 km/h ! © Dececchi et al. 2024, Pnas

    Pour les chercheurs, pas de doute : le petit dinosaure s'est aidé de ses ailes pour allonger considérablement ses foulées, un peu à l'image de ce que font certains oiseaux lors de l'envol. Grâce à ses ailes, Dromaeosauriformipes rarus aurait ainsi pu atteindre une vitessevitesse de 37 km/h !

    <em>Dromaeosauriformipes rarus</em> utilisait vraisemblablement ses ailes pour faire des pointes de vitesse. © Julius Csotonyi
    Dromaeosauriformipes rarus utilisait vraisemblablement ses ailes pour faire des pointes de vitesse. © Julius Csotonyi

    Il est probable que ces accélérations devaient lui être bien utiles pour chasser ou échapper lui-même à un prédateur.